MB MORGANE - Mémoire T.1 [Terminé]

Chapitre 14

J'ai opté pour une tenue ultra simple et un maquillage plutôt prononcé. On sort, on est en moto, autant faire couleur locale !

Je ne sais pas où il nous emmène, mais visiblement il a une petite idée sur la question. Je reconnais la route de la ville que finalement nous dépassons, et je comprends mieux lorsque je le vois s'arrêter face au bar où tous les gens du coin se retrouvent : les jeunes, les moins jeunes, tous en fait... J'y allais fréquemment avant avec Laurent, depuis, je n'y ai plus jamais mis les pieds. Quand je lui tends le casque, il m'étonne en me prenant la main. C'est donc bien main dans la main que nous passons devant les personnes qui sont à l'entrée.

Mais à quoi joue-t-il ? Si j'ai appris une chose avec mon garde sur corps improvisé, c'est bien de ne pas s'interposer devant ses décisions qui paraissent hors sujet... Il aura toujours le dernier mot et surtout une raison valable. Cela dit, je suis plutôt fière d'arriver à son bras, nous faisons clairement sensation et ça me plait. Ça chuchote, ça parle et je sens bien qu'il s'agit de nous, de ce qu'il laisse sous-entendre. Il me conduit au bar et nous commandons deux bières. Une jambe nonchalamment posée au sol, il est plus beau que jamais, et comme à mon habitude je ne parviens pas à détacher mes pupilles de lui.

- Tu sors souvent ici ?

- Non.

- Mais je croyais que tu sortais tous les samedis !

- Je n'ai jamais dit ça.

Je lève les yeux au ciel de dépit et bois une large gorgée de bière, mais il continue.

- Je ne savais pas que tu étais fan de gothique.

- Hein ?

Il me montre mon ventre.

- Tes tatouages, sympas...

- Quels tatouages ?

Il me regarde complètement sidéré, tout en me prenant presque pour une illuminée.

- Tes tatouages que tu as sur le ventre. Ne te fatigue pas, je les ai vus ce matin, ce n'est pas une honte non plus, tu peux bien aimer ce que tu veux, le style que tu veux.

Il plaisante ? Mais au moment où je compte lui dire qu'il a dû halluciner ou qu'il a pris ses désirs pour des réalités, nous sommes coupés.

- Danaé ? Comment vas-tu ?

- Bien et toi ? Léa, je te présente Jaden, mon voisin.

Mais à cet instant, il pose sa main sur ma cuisse, ce que Léa remarque bien évidemment.

- Ha, oui, ton voisin, c'est ça... Bonjour, Jaden, je suis une amie d'enfance de Danaé. Nous sommes avec un groupe, vous voulez vous joindre à nous ?

Jaden saute sur l'occasion un sourire aux lèvres. Décidément je n'y comprends rien de rien.

- Bien entendu, on arrive.

Il se lève et prend les deux chopes. Quand tout le monde nous voit, je les reconnais, ils sont, pour la plupart du coin, et me regarde comme si j'étais une bête fauve au bras d'un... comment dire... oui c'est ça, d'un tueur !

Jaden est visiblement à l'aise en toutes circonstances et s'assoit juste à côté de moi, toujours une main sur mes genoux. OK, bon, là c'est clair qu'il veut qu'on croie qu'on est ensemble, ça me dépasse, mais je me laisse faire. D'ailleurs, tout ceci me ferait presque plaisir, mais avant de faire un faux pas que je pourrais regretter, il vaudrait mieux que j'en sois sure tout de même, aussi je me blottis contre lui pour en avoir le cœur net. En un instant, je me retrouve chez moi, avec cette douce sensation d'être sous une armure, que rien ne peut plus m'arriver. Je profite de son torse musclé et tellement addictif en amenant ma joue contre lui.