Chapitre 23

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Je me regarde une dernière fois dans le miroir de ma salle de bain et respire un bon coup.

- OK, je vais dormir dans le même lit que lui, mais à l'évidence rien ne va se passer. Mais si ça se passe ? Je fais quoi ? Je fais comment ?

À cette éventualité, j'ai le feu aux joues.

- Parfait, ma grande, tu sors tranquillement et tu oublies que c'est le plus beau mec de la planète.

Mais quand je pousse la porte en peignoir, je n'arrive pas à détacher mes yeux de ses pectoraux ultras dessinés et de son regard qui me dévisage ! Il est allongé sur la couverture, plus sexy que jamais. J'avance doucement en comptant mes pas et m'assois sur le bord du lit.

Il rompt le silence :

- J'ai un truc à te proposer. Au lieu de faire ton barrage, veux-tu que je reste au-dessus ?

Je me retourne et affiche un sourire.

- Oui, ça me va.

- Très bien.

Il se lève et saisit un t-shirt qu'il glisse lentement sur lui avant de revenir à côté de moi. Pendant ce temps, je suis passée sous les draps et essaye de retirer le peignoir sans lui dévoiler ma nuisette.

Ça le fait rire quand il éteint la lumière. Je perçois la chaleur de sa peau à travers les tissus et j'ai du mal à trouver la bonne position. Je vois bien qu'il ne dort pas comme moi, sa respiration est régulière. Il est si proche de moi, cette promiscuité me provoque des sensations dans tout mon corps. Ce que je désire définitivement maintenant c'est de le toucher. Je me place devant lui, j'essaye de me concentrer sur ses odeurs, de profiter de son parfum et de m'enivrer de lui. Quelques minutes passent et lentement il déplie son bras vers moi. Quand consciemment, il effleure ma main à travers le tissu, je serai presque comblée, mais rapidement j'en veux plus. Je dois lui montrer que je n'ai pas envie qu'il s'arrête, aussi je lui présente ma paume et la retourne pour qu'il puisse dessiner des cercles sur elle. C'est une sensation si douce que je me laisse surprendre lorsqu'il remonte lentement vers mon coude, puis mon épaule pour la libérer du drap. Il se tourne totalement vers moi et avance son visage vers elle. Quand il n'est plus qu'à quelques millimètres, j'entends les battements de son cœur et reçois son souffle sur mon épiderme. Un frisson me parcourt et finit sa course à la plante de mes pieds. Et comme, l'arrivée de la nuit, il amène ses lèvres vers le creux de mon épaule et vient y déposer un tendre baiser, doux et à la fois terriblement érotique. Je bascule naturellement ma tête vers l'arrière et voyant que j'accepte ses caresses, il entreprend le voyage vers ma bouche en se régalant de chaque parcelle de mon cou, puis de mon menton. Quand enfin il rencontre mes lèvres, il les lèche avant de les gouter. Son étreinte ouvre les voies de mon plaisir et il diminue rapidement les distances entre nous en m'enlaçant puissamment contre lui. Je suis une boule de désir lorsqu'il force les choses et qu'il me savoure plus loin. Nos langues dansent avec avidité et bien vite nos souffles trahissent notre envie l'un de l'autre. Pourtant, j'ai peur, tiraillée entre le vouloir et le rejeter. Une étrange sensation intérieure, une idée que plus rien ne sera pareil après cela. Mais quand il retire lentement les draps, je ne l'en empêche pas, au contraire, il fait naitre en moi un plaisir violent et presque animal. Lorsqu'il descend la bretelle de ma nuisette, je me cambre, ses doigts trouvent le galbe de mes seins et dessinent des volutes sur ma peau de braise. Il n'a toujours pas quitté mes lèvres et je me noie en lui, nous mélangeons nos fluides, nos âmes et j'ai peur de me perdre en lui. La douceur qu'il dévoile me ferait presque avoir les larmes aux yeux, mais il se recule pour marmonner :

- Si tu ne veux pas le faire, je le comprendrais.

Sa phrase m'ébranle comme jamais, et sa délicatesse me touche, mais d'un geste presque primitif, je me jette sur sa bouche rouge de passion. Aussi, voyant mon empressement, il me relève et m'aide frénétiquement à retirer les barrières de tissus qui sont sur moi, pendant que lui-même enlève les siens. Je perçois à peine les ombres de son sublime et si viril corps à la lumière de la lune, et ne me plains pas qu'il ne dessine pas les miens. Alors il se love sur moi et rejoint encore une fois mon visage. Il se maitrise quand il caresse toutes les parties de mes courbes, je profite des siennes avec tant de détermination, qu'il comprend que je n'attends plus qu'une chose maintenant.

Je m'ouvre à lui et lorsqu'il vient en moi, c'est une libération telle que je pousse un gémissement de bonheur. Devant moi, son corps s'anime, sa force le rend plus désirable encore, et je me laisse aller au plaisir qu'il me donne avec tant d'expertise, oubliant en un instant ce que j'ai pu vivre avant lui, oubliant que j'ai déjà fait l'amour. Il est en moi comme si nous étions faits l'un pour l'autre, ses ardeurs toujours plus soutenues n'ont d'égales que les spasmes de mon ventre. J'ai besoin qu'il se fonde en moi, de sentir tous les contours de son épiderme le long du mien, je bloque ses jambes de peur qu'il ne s'échappe et dévoile dorénavant une envie presque sauvage de lui. Mon esprit bascule lentement vers l'enfer du plaisir, je suis folle de lui, de ce qu'il fait et je cherche maintenant à le contrôler. Sans me rendre compte de ce que je fais, une forme d'inconscience me pousse à enfoncer mes ongles dans son dos, ce qui anime encore plus ses va-et-vient. Je me redresse et trouve son avant-bras pour le saisir de mes dents, j'ai faim de lui, de tout son être, je le veux pour moi, et m'accroche à sa nuque. Son sexe bouge en moi et s'endurcit presque jusqu'à la rupture, mais n'écoutant plus que sa respiration haletante, je lui demande de basculer sous moi. Et lorsqu'un peu surpris, je lui bloque les mains sur les coussins et l'enjambe pour nous faire jouir, il me laisse faire avec soulagement.

Qui suis-je ? Mon esprit vagabonde dans un monde inconnu, je m'écrase totalement sur lui, profitant de sa virilité jusqu'au plus profond de moi. Je ne le ménage pas, je n'ai jamais ressenti une telle passion, une telle frénésie et bien malgré moi, je délire presque entre ses cuisses. Mon plaisir devient une évidence, une volonté de le posséder autant qu'il me possède en cet instant. Je n'en peux plus, je vais me liquéfier sous cette extase presque surnaturelle. La respiration saccadée, une hyper oxygénation me rendent plus ardente encore et mon corps se dévoile sans pudeur, la jouissance étant plus forte que tout, je le prends, je lui vole son essence à chaque coup de reins.

J'ai perdu le sens du moment, je suis délirante, mais contre toute attente, il me soulève et me place sous lui comme un fétu de paille. Il me quitte et je me sens vide de lui...

J'attends qu'il revienne en moi, en remuant sous lui, comme il ne reste statique, j'ouvre les yeux et lui dit d'une voix terriblement autoritaire :

- Jaden ! Qu'est-ce que tu fais ?

Alors il me regarde presque intrigué par ma réaction.

- Danaé, tu es une vraie sauvageonne...

Je tire sur ses hanches pour qu'il me pénètre encore une fois, mais il ne bouge pas d'un centimètre.

- Viens tout de suite !

Il plaque une main sur ma bouche et annonce :

- Chut ! Je ne pensais pas que tu étais comme ça, et si tu ne le sais pas encore je ne suis pas du genre à obéir aux ordres !

Je veux parler, mais il m'en empêche.

- Qui es-tu, Danaé ?

J'arrive à retirer sa paume et à me redresser devant lui.

- Jaden ! C'est quoi ton problème !

- Non, c'est plutôt toi qui vas me le dire...

Il allume la lumière et dévoile son corps, je n'en reviens pas. Ce que je vois me terrifierait presque : il a des morsures sur les bras, le torse, et je l'ai griffé au sang un peu partout.

Je suis stupéfaite et parle en posant une main sur une des traces rouges.

- C'est moi qui t'ai fait ça ?

- De toute évidence, oui.

Les larmes me montent aux yeux, mais qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi ne m'en suis-je pas rendu compte ? Il fronce ses sourcils en voyant que je pleure maintenant, il a les bras croisés et ne s'approche pas de moi, se méfiant sans doute.

- Jaden ! Je n'étais pas consciente que je te faisais du mal, je suis tellement désolée...

Il essaye de lire en moi, me croit-il ? J'observe mes ongles, ils sont vermillon de son sang et je me mets tout de suite à trembler, je sens que je vais défaillir.

- Pardon, j'étais comme...

- ...une autre ?

Je le regarde dans les yeux, il est tendre et sublime.

- Oui, comme une autre.

Il me caresse les cheveux et finit par dire :

- Viens, je crois qu'on a tous les deux besoin de dormir...

MB MORGANE - Mémoire T.1 [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant