Kamisama Hajimemashita: les aventures de Nanami et Tomoe

Chapitre 23: Mon histoire

Pdv Erin

Cela faisait actuellement  une semaine et demie que nous séjournions dans une petite ville, prêts à rentrer au village d'où le groupe d'Inuyasha était parti avec Tomoe. Pour ma part, je m'isolais souvent en ce moment. L'histoire que le père de Tomoe avait raconté me perturbait énormément et j'avais encore du mal à y croire. Mais je savais aussi que je devais en parler aux autres. Ils s'inquiétaient pour moi et je ne pouvais pas les laisser comme ça. Je devais donc leur dire et leur parler de moi. Ce soir, c'était le moment où jamais.

Alors qu'ils étaient tous rassemblés au coin d'un bon feu, en train de faire griller de la viande, je les rejoignis, mains derrière le dos, assez nerveuse. Bon...Comment pouvais-je commencer ? Stressée comme jamais, je me décida à me racler la gorge pour attirer leur attention.

«Euh...excusez moi je... »

Aussitôt, tous s'arrêtèrent de parler et se tournèrent vers moi, me scrutant. Leur regard me fit soudainement peur et je pensais un instant qu'ils allaient...me juger ? Me rejeter ? Une peur panique s'empara de moi et je me mis à avoir les larmes aux yeux et à trembler. Voyant mon état, Nanami se leva et se dirigea vers moi pour me serrer dans ses bras.

«Tout va bien tout va bien. Déjà assis-toi et respire. »

Son ton bienveillant me rassura un peu et j'obtempéra, prenant une grande inspiration, les yeux fermés. Après quelques secondes, je hocha la tête avant de les fixer.

«Ca risque d'être long je vous préviens... »

«Pas grave... » fit Miroku en secouant la tête «On a tout le temps nécessaire. »

Bien. Ils étaient donc vraiment décidés à m'écouter. Bon...Bah allons-y.

«Euh...je vais peut-être commencer par le commencement. Je suis née le 5 mai et comme vous le savez, je ne connais pas mes parents. J'ai été....emmenée dans un orphelinat à l'âge de trois ans et malheureusement je n'ai aucun souvenir d'eux. Disons que l'orphelinat aurait pu bien se passer si les enfants de là-bas et du collège ne se moquaient pas de moi depuis mon arrivée à cause de mon...physique. Ils n'arrêtaient pas de m'insulter, de me pousser, de me frapper et ça a empiré à partir de la fin du primaire...Tous les jours, chaque heure, c'était sans cesse des moqueries, des insultes, des coups et je ne pouvais rien faire. J'étais toute seule et personne ne m'aidait. J'ai tenu le coup grâce à la lecture et d'autres passions mais...je vous laisse imaginer les conséquences que cela a eut sur moi. Des cauchemars sans arrêt, des pensées noires, des angoisses, des crises de panique et...même pire. Je ne sais pas comment c'est arrivé mais c'est arrivé. Un jour, je me trouvais dans la cour de récréation, j'avais onze ans. J'étais au collège et...un enfant qui me harcelait depuis longtemps m'a dit des insultes comme d'habitude. Je les ai ignorées sauf une qui m'a mis dans une colère noire. «Ca ne m'étonne pas que tes parents t'ont abandonné... ». Je me suis retournée et je l'ai frappé aussi fort que j'ai pu en lui hurlant de la fermer. Ce que je n'avais pas prévu était que ce n'était pas réellement ma main qui l'avait frappé mais plutôt mes ongles...Il hurlait de douleur et il y avait du sang partout. Son œil et sa joue sont marqué à vie maintenant et pendant les dernières années de collège, ils n'ont pas arrêté de m'appeler «le monstre » et j'ai finis par les croire. Peu de temps après mes pouvoirs sont apparus et pendant très longtemps, je les ai rejetés, refusés, j'ai enfoui ma vraie nature, ce que je suis vraiment au fond de moi même parce que je pensais et je pense toujours que je suis un monstre..... »

Les mots se bloquèrent dans ma gorge sous l'émotion. Autour de moi, Nanami avait les larmes aux yeux tout comme mes deux autres amies et Inuyasha serrait les poings. Ils avaient tous l'air touchés mais j'étais encore plus mal qu'avant. J'essaya de ne pas trop pleurer mais les larmes voulaient sortir à tout prix à cause de ces mauvais souvenirs. Réfrénant un sanglot, je finis par me lever et tendre la main vers mon bandeau.

«En vérité....si je cache mon œil gauche, c'est pour une bonne raison. Avant l'accident, c'était la principale raison des moqueries de mes camarades..... »

J'hésita un instant avant de finalement retirer mon bandeau, gardant une main sur mon œil fermé. Il fallait que je leur montre. Je n'avais plus le choix. Après un instant d'hésitation et plusieurs larmes, je retira la main et ouvrit les deux yeux en même temps. Leur réaction ne se fit pas attendre. Tomoe se leva en sursaut, la bouche grande ouverte tandis que nos amis restaient bouche-bées.

Pdv Tomoe

Non...Je n'y croyais pas. Ce n'était pas elle, c'était impossible. Et pourtant. Mon père avait bien dit que sa fille avait une trace physique du pouvoir mélangé d'un renard et d'une enchanteresse : un œil bleu et l'autre violet. Ce que je voyais là, sous mes yeux, était bien ce qu'il avait décrit. Je n'y croyais pas...J'avais vraiment une petite sœur ?? C'était trop incroyable pour y croire. Je n'arrivais pas encore à réaliser. Comment devais-je réagir ? Je n'avais jamais été dans cette situation ? Que devais-je faire ?

«Dites quelque chose s'il vous plaît.... » demanda-t-elle soudainement, les yeux pleins de larmes

Cela eut au moins le mérite de me sortir de mes pensées. Elle attendait que l'on dise quelque chose et je comprenais bien que la situation devait être horriblement stressante pour elle mais je ne savais pas quoi dire pour le moment. Heureusement pour moi, vu qu'elle voyait clairement que j'étais mal à l'aise, Nanami fut la première à parler. Elle se leva et approcha d'Erin pour lui prendre les mains.

«Erin, tu es loin d'être un monstre d'accord ? Je sais bien qu'on t'a répété ça pendant très longtemps et que cela va être difficile de t'enlever ça de la tête mais...tu peux être sûre que je serais là personnellement. Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça. »

Elle secoua la tête avant de laisser quelques larmes s'échapper. Elle se mordait littéralement la bouche à cause du stress. Pour le coup, moi aussi je l'étais. J'étais encore beaucoup trop choqué pour dire quoi que ce soit et malheureusement, il me faudrait sans doute un peu de temps pour digérer tout ça. Mais je ne voulais pas la blesser. Son histoire était déjà suffisamment horrible comme ça et je lisais bien sur son visage que de nous en parler lui était douloureux. Je ne pouvais pas la laisser comme ça indéfinimment. Il fallait que je trouve quelque chose pour la rassurer tout en me garantissant un peu de solitude le temps que le choc s'estompe. Une idée en tête, je me leva et me dirigea vers elle. Un petit sourire sur le visage, je lui ébouriffa les cheveux avant de dire.

«Bienvenue dans la famille petite sœur. »

C'était déjà un bon début car au vu de sa réaction, je voyais bien que ça la touchait et que ça lui remontait un peu le moral. Au moins elle ne pleurait plus c'était déjà ça. Personnellement, j'embrassa Nanami avant de lui faire un signe de tête pour lui signifier de prendre soin d'Erin. Elle comprit immédiatement et me fit un clin d'oeil. La situation entre de bonnes mains, je pus m'isoler un peu. J'allais peut-être mettre du temps oui mais ce dont j'étais sûr, c'était que j'arriverais à lui rendre le sourire.

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Lorsque je revins quelques heures plus tard, elle dormait paisiblement contre Kirara, l'amie de Sango. Elle avait encore quelques larmes au coin des yeux et la couverture avait glissée. Attendri, je remis la couverture comme il faut, essuya les larmes et alla me coucher à mon tour, rejoignant ma femme qui dormait à moitié. Lorsque je la pris dans mes bras, elle remua un peu et ouvrit des yeux endormis.

«Tomoe... ?»

«Tout va bien ne t'en fais pas. Rendors toi... »

«Est-ce que tu te sens mieux ? » demande-t-elle en me caressant la joue.

J'esquissa un sourire. Nanami qui s'inquiétait toujours pour moi. Décidément, qu'est-ce que je l'aimais.

«Oui ne t'en fais pas. Il fallait juste que je sache comment prendre la chose. »

«Oui je sais et je lui ai dis que tu avais besoin de temps. Elle a compris mais je pense qu'à cause de son passé, elle a du mal à se rassurer...Elle m'a avoué avoir peur que tu ne l'abandonnes...Je pense qu'on va avoir du mal à lui faire retrouver confiance. »

«Non il faudra du temps ça c'est sûr. »

Nanami ne répondit pas, se contentant de sourire malicieusement avant d'entrelacer ses doigts aux miens, se blotissant contre moi pour se rendormir aussitôt. Quelques minutes plus tard, je tomba moi aussi dans un profond sommeil.