Chapitre 10

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Warning : Contenu adulte


Il était maintenant complètement allongé sur moi, et m'embrassait encore. C'était tour à tour tendre et passionné. Je me sentais fondre. Chaque nouveau contact envoyait en moi comme des décharges électriques. Je vibrais littéralement. Et j'avais une érection impossible à manquer quand on était allongé contre moi. Je le sentis sourire contre mes lèvres. Petit démon.

« Tu es fier de toi ? demandai-je.

— J'avais tellement envie de ça », répondit-il.

Je compris que l'heure n'était pas aux taquineries. Il interrompit ses baisers pour me regarder dans les yeux.

« Maël », dit-il tout doucement.

Rien de plus. Mais j'entendis le reste de la phrase. Et c'était réciproque.

« Je suis tellement heureux d'être là », dis-je.

Il eut un rire joyeux qu'il étouffa aussitôt.

« Faut pas qu'on fasse trop de bruit, quand même. »

Et puis il ajouta :

« Moi aussi, je suis heureux. »

Sa main commença à dessiner des courbes sur mon torse nu. Le nombre de terminaisons nerveuses que je possédais semblait avoir été démultiplié par magie. Le moindre contact de ses doigts sur ma peau faisait rouler en moi des vagues de sensations qui me laissaient haletant et incrédule. Mais je compris que ce n'était rien quand ses lèvres commencèrent à suivre le même chemin que ses mains. Il devait faire environ mille degrés. Je n'en pouvais plus. Il glissa sa main dans mon caleçon, et je crus que mon cœur allait s'arrêter quand le dos de ses doigts effleura mon pénis. J'étais si dur que c'en était presque douloureux, j'avais l'impression que j'allais basculer immédiatement s'il me touchait à nouveau.

Juste au moment où je pensais cela, sa main enserra mon sexe, de façon ferme et sans ambiguïté aucune cette fois. Je laissai échapper un soupir qui ressemblait plus à un râle. Thomas souriait toujours, visiblement très fier de l'effet qu'il me faisait. J'avais eu peur qu'à cause de mes quelques années de plus, il me laisse faire les premiers pas, et j'étais on ne peut plus heureux qu'il ait décidé de prendre les commandes. Je ne m'appartenais plus, j'étais ailleurs, dans un monde où il n'y avait plus que sa main sur moi et ses yeux qui lisaient chacune de mes émotions avec une avidité non dissimulée. Après avoir effectué quelques va-et-vient d'une lenteur exquise, il me lâcha, et je l'aurais supplié de continuer s'il n'avait pas compensé cet abandon d'un baiser qui me fit perdre pied encore un peu plus.

Ce n'est que lorsque ses lèvres quittèrent les miennes que je réalisai qu'il était en train de tirer sur mon caleçon. Je soulevai mes fesses pour l'aider et me retrouvai totalement nu. La situation ne me semblait pas très égale et je décidai qu'il était temps que je prenne quelques initiatives.

« Toi aussi », soufflai-je.

J'entrepris de déboutonner sa veste de pyjama et il se laissa faire de bonne grâce. Devant sa peau si douce, si fine, si vivante sous mes doigts, j'en oubliai presque mon pénis et les attentions qu'il réclamait. Je serrai Thomas contre moi, pour que nos deux torses se touchent avant de l'embrasser encore. Sa peau contre la mienne, c'était la sensation la plus merveilleuse que je connaisse.

« Je pourrais mourir de tes baisers, dis-je en français.

— Pas question. Je t'aime étant en vie.

Ich auch dich. »

Moi aussi, je t'aime. J'aime que tu sois vivant. Je t'aime.

Ses caresses reprirent, m'arrachant à l'étourdissement que ces mots avaient provoqué en moi. À peine un effleurement au début, le mouvement de sa main se fit de plus en plus précis, et je compris que je ne tiendrais pas longtemps à ce rythme.

« Toi aussi. Nu », exigeai-je.

Il s'interrompit avec bonne volonté et se releva un peu, de façon à pouvoir faire glisser son pantalon. Ça y était, on était tous les deux entièrement nus, à se frotter l'un contre l'autre. Nus, dans un lit, à s'embrasser et se caresser. L'espace d'une seconde, la réalisation que je faisais ça avec un autre garçon me frappa, presque incongrue. Je n'aurais jamais cru que ma vie prendrait ce genre de tournant. Et puis sa bouche reprit ses explorations, ma poitrine, mon épaule, le creux de mon cou, mon menton, le coin de mes lèvres... et toute forme de pensée cohérente me déserta.

Sa main retrouva le chemin de mon entrejambe, et maintenant qu'il était nu lui aussi, j'entrepris de reproduire ses gestes, comme en miroir. Le soupir qu'il poussa contre mes lèvres me monta à la tête comme un vin fort et sucré. Une nouvelle fois, il démarra en douceur, mais très vite, son rythme s'accéléra. Je lui répondis avec une symétrie parfaite et la chambre s'emplit du bruit de nos respirations erratiques et de nos gémissements étouffés. Une chaleur mouillée se répandit soudain dans ma main et Thomas enfouit son visage dans mon cou. Savoir que je l'avais fait jouir redoubla mon excitation.

Il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits. Quand il émergea, il m'embrassa avec une douceur infinie et reprit ses caresses. Cette fois, quelques mouvements seulement eurent raison de moi et je le rejoignis dans l'extase. Quand je rouvris les yeux, il avait un sourire immense. Il embrassa ma tempe et murmura :

« C'est le plus bel anniversaire de ma vie. »

Je le serrai dans mes bras, incapable de répondre quoi que ce soit. Ni l'un ni l'autre n'avions envie de nous séparer. Le réveil se trouvait sur la table de nuit, à portée de main sans qu'il ait à quitter mes bras. Il l'avança d'un quart d'heure afin d'avoir le temps de regagner le bureau avant que ses parents ne se lèvent.

Je n'avais pas la force de bouger. Tant pis pour le sperme qui séchait entre nos deux corps ; aucune envie de me lever pour aller chercher un mouchoir en papier. Je passai mon bras sous sa nuque, et il se blottit encore un peu plus contre moi.

« Tu peux dormir comme ça ? demandai-je.

— Si tu me passes un petit bout d'oreiller, oui. »

Il posa sa main sur ma poitrine et j'entrelaçai mes doigts avec les siens. Le sommeil ne tarda pas à nous trouver.


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C'est presque la fin (et oui, c'est juste une nouvelle !), il reste juste un petit chapitre en guise de conclusion. À bientôt ! ^^ 

Le Correspondant inattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant