Les Légendaires - L'Ode aux Héros [Terminée !]

Chapitre 8

— Ça ne sert à rien ! s'exclame Shimy, de plus en plus impatiente. On a interrogé une dizaine de foyers, mais aucun n'a pu nous donner des informations intéressantes !

— Shimy calme-toi, on va forcément finir par trouver quelque chose d'utile ! tempère Danaël, bien que le chevalier soit lui aussi à bout de nerfs.

Shimy, Jadina et lui, après avoir vu Razzia et Gryfenfer rentrer dans une des maisons afin d'interroger les familles, ont décidé de faire la même chose à leur tour. Mais c'est sans succès que les trois héros errent dans les rues de la ville, dépités. Alors que Danaël va proposer une pause, Jadina plisse les yeux, et se dirige vers une ruelle sombre.

— Jadina... commence Shimy. On peut savoir ce que tu fais ?

La princesse continue son chemin, ignorant la question, et d'un geste vif, lance un éclair de jade suivi d'un :

— Tu n'iras pas plus loin !

Une silhouette s'effondre dans la poussière, à moitié électrocuté par l'attaque de Jadina. Cette dernière esquisse un petit sourire satisfait devant les airs impressionnés de ses camarades.

La princesse s'avance vers l'inconnu, et le relève, afin de l'installer contre un mur. Après lui avoir enlevé sa capuche (qui cachait probablement son identité) les Légendaires découvrent que l'individu n'est pas humain, mais ressemble plus à une sorte de poisson. Ses cheveux sont en réalité une sorte de nageoire verte, ses doigts sont palmés, ainsi que ses pieds et ses yeux globuleux. Son corps entier est visqueux, teinté de vert par endroit, et noir à d'autres.

— Que... s'étonne Jadina, qui n'a jamais vu de pareil créature.

— Mais vous êtes un Zorin ! s'exclame Danaël. Un homme poisson ! J'ai déjà croisé certains de vos confrères lors d'une mission, mais je pensais que c'était un peuple composé de très peu d'individu, habitant au Nord d'Orchidia ! Je n'aurais jamais cru que je pourrais en croiser dans cette région !

— En effet, je suis un Zorin, bien que je puisse paraître inhumain pour certains d'entre vous, je suis bien un homme ! répond l'individu, avec un regard noir pour Jadina, qui esquisse un sourire désolé.

La princesse se reprend bien vite, et s'exclame :

— Puis-je savoir pourquoi vous évoluiez dans l'ombre, comme un voleur ?

— Hum, à vrai dire, nous autres Zorins ne sommes pas vraiment appréciés dans ce royaume... Notre caractère timide et curieux ne nous attire souvent que des problèmes... Je tentais de rejoindre un acheteur que j'ai rencontré dans notre village, quand vous m'avez attaqué sauvagement sans aucune raisons !

Danaël esquisse un sourire gêné, puis se tourne vers Jadina en murmurant :

— Il a pas tort sur le coup...

La princesse lui répond d'un regard assassin quand Shimy les coupa :

— Il ment, réplique l'elfe, catégoriquement. Son regard est fuyant, il se mord la lèvre et sa nageoire sur la tête vient de passer d'un vert clair à un vert plus foncé !

Jadina observe le Zorin, remarque son air légèrement stressé et s'exclame :

— Shimy a raison ! Il ne nous dit pas la vérité ! Alors qu'est-ce que tu caches ? demande la princesse d'un air sévère. Crois-moi, si tu oses nous mentir encore, je me servirai d'une méthode bien moins agréable !

Le Zorin a l'air de prendre ses menaces au sérieux, car il répond, apeuré :

— Depuis quelques temps, le royaume de Gozaque arrête tous les marchands ambulants qui commercent avec nous autres, les Zorins, afin de détruire le lien qui nous maintient encore dans cette région. Les Zorins, sont un peuple nomade, nous n'avons jamais résidé bien longtemps dans une même région ! Et c'est sans surprise que ce peuple nous a chassé à son tour... En rendant le commerce impossible, donc en nous empêchant d'accéder à une source de nourriture !

Danaël l'a laissé finir son discours jusque-là, mais dès que le Zorin s'arrête de parler, le chevalier s'exclame d'un air énervé :

— C'est bien beau de nous soudoyer pour prendre le parti de votre peuple -et je ne demande qu'à vous croire- mais vous ne nous avez toujours pas dit ce que vous essayiez de faire lorsque vous vous déplaciez dans l'ombre !

Le Zorin, pris au piège, marmonne d'une voix indifférente :

— Vous pourrez me torturer, je ne parlerai pas. Mon peuple mérite une véritable vie, et quiconque tente de l'en empêcher devra me passer sur le corps !

Danaël soupira :

— Si vous croyez que c'est par le kidnapping que vous allez obtenir du roi ce que vous voulez, vous vous fourrez les doigts dans le nez ! Une rançon l'énervera plus qu'autre chose ! Vous voulez que votre peuple vive ? Demandez pacifiquement leur accueil en leur proposant quelque chose... Je ne sais pas moi... Ce en quoi vous êtes doués, vous les Zorins !

L'homme-poisson, reste muet devant le discours du chevalier, à moitié énervé car l'ex-Faucon d'Argent avait deviné tous ses plans et à moitié pensif devant la proposition alléchante.

— Je suis d'accord que c'est absolument injuste de vous exclure pour votre différence, reprit Shimy. Mais vous pouvez changer la donne, montrer que vous valez mieux que les hommes qui vous ont chassés, en trouvant une solution pacifique.

Le Zorin lance alors :

— Vous avez peut-être raison, je vois que vous êtes épris de justice, mais le roi de ce royaume n'acceptera jamais de vivre avec nous, il nous considère comme trop inférieurs à lui et sa race ! Vous n'avez pas vu comment il traite les Zorins qu'il trouve égarés sur les routes, ou dans les champs...

Danaël, Jadina et Shimy échangent un regard, puis la princesse s'exclame :

— On en fait notre affaire ! J'ai juste besoin de savoir quelques trucs sur votre peuple...

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— Heu Gryfenfer... T'es vraiment sûr que tu vas bien ? s'inquiète Razzia pour la cinquième fois depuis l'absence (NDA : dans le sens « dans la lune », comme s'il avait perdu connaissance) du jaguarian.

— Je te dis que ça va !!! s'énerve l'intéressé. Allons vite rejoindre les autres pour voir ce qu'ils ont trouvé !

Le jaguarian s'interrompt en voyant ses trois compagnons courir de l'autre côté de la place de la ville. Il attrape le bras de Razzia et le tire avec lui.

— Eh les gars !!! hurle-t-il en agitant les bras. On est là !!!

Shimy et Jadina se retournent, interpellées, et arrêtent Danaël en voyant que Gryfenfer les appellent. Razzia remarque alors que les trois Légendaires sont accompagnés par un homme assez bizarre. En effet, il ressemble presque à un poisson ! Gryfenfer aussi semble l'avoir remarqué, et fronce les sourcils :

— C'est qui lui ?

Shimy lui donne une tape sur le bras, énervée et Jadina répond :

— Gryfenfer ! Un peu de politesse silteplait ! Voici Sodon un Zorin ! Nous allons avec lui demander la clémence du roi pour leur peuple !

Razzia et Gryfenfer acquiescent, perdus. Danaël leur explique alors rapidement l'histoire du Zorin, et comment ils avaient trouvé un marché pour stopper les enlèvements, et permettre à son peuple de vivre décemment.

— Et il a changé d'avis face à votre discours comme ça ? s'étonne Razzia, avec un regard méfiant pour Sodon. D'un seul coup ?

— Il a compris qu'il avait tort ! Tout simplement ! s'exclame le chevalier, sûr de lui.

Le colosse abandonne face à la confiance de Danaël, pas convaincu.

Une fois arrivés devant la salle du trône, quelques minutes plus tard, Sodon, d'une voix stressée, demande s'il peut rejoindre les Légendaires dans la salle juste après. Danaël accepte, comprenant son appréhension, malgré l'air méfiant de Razzia. Ce dernier ne demande même pas l'avis de ses camarades et part à la suite du Zorin, discrètement. Danaël hausse les épaules, et fait un signe de la main aux autres, pour leur dire de le laisser et d'avancer.

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