Les Légendaires - L'Ode aux Héros [Terminée !]

Chapitre 11

— Etes-vous sûrs de vous... Légendaires ?

Le chef du village plissait ses yeux gris. Ces héros comptent sauver leur petit bourg perdu... En terrassant les nombreux monstres du désert. Leur idée est si saugrenue ! Les villageois sont pour la plupart des durs à cuire, n'ayant jamais eu besoin de l'aide de personne pour se défendre ! Et ces héros de pacotille prétendaient pouvoir les sauver d'une menace qui planait au-dessus d'eux depuis maintenant des siècles ? Ils peuvent bien aller voir ailleurs, les villageois s'étaient résignés à cette dure réalité il y a une éternité.

— Nous avons été appelés ici par quelqu'un, mentionnant dans sa lettre que le village était mis en péril par les monstres environnants du désert...

— Personne dans ce village n'a envoyé une telle missive voyons ! braille le chef, furieux, ses bras croisés sur sa poitrine, habillée d'une chemise à carreaux beiges.

— Hum... Chef ? murmure une voix dans la foule de gens agglutinés derrière le muret, qui suivaient le débat entre les héros et le dirigeant du village.

— Qu'est-ce qu'il y a encore ? gronde le chef.

— Hum... C'est moi qui ai envoyé cette lettre aux Légendaires... commence le villageois qui a pris la parole. Notre maison est en bordure du village, là où nous risquons le plus une attaque, et la semaine dernière, alors que ma femme et moi étions en train de traire nos animaux, pour en tirer le bon lait que nous vendons à notre boutique : « La Ferme Du Lait » que vous pouvez également abréger en LFDL, d'ailleurs, nous offrons en ce moment une bouteille pour chaque pack de 5 que vous achetez...

— Diego ! explose le chef en postillonnant sur la pauvre villageois, qui se relève sa veste toute trempée. On n'en a rien à battre de ta ferme, viens-en au fait ! Quel est le problème, et pourquoi diable as-tu fait appel à ces héros de pacotille ?

— Nous avons été attaqués ! s'exclame l'homme. La plupart de nos animaux ont été tués par des horribles bêtes, sans que nous ayons rien pu faire !

Le chef du village marque un silence. L'argument de l'homme fait le poids, et cela lui paraît logique qu'il ait envoyé une missive à des héros pour régler le problème ! Mais pourquoi ne l'avait-il pas consulté d'abord ? Il dirigeait pourtant son village avec une poigne de fer, et était toujours prêt à régler les problèmes des habitants !

— Nous sommes à votre disposition ! lui intime Danaël, d'un air qui signifiait : « laissez-nous accomplir cette mission, et on disparaîtra de votre village ! ».

— Très bien... se résigne le dirigeant. Je compte sur vous pour éliminer les menaces en priorité du côté de chez Diego, explique-t-il en pointant le villageois. Puis vous continuerez tout autour de nos frontières. Je tiens à vous prévenir, la zone est infestée de montres de tout genre ! Même les terres peuvent être dangereuses ! Prenez garde aux sables mouvants et aux plantes carnivores !

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— Mais c'est pas possible ça ! s'exclame Shimy. Tu ne peux vraiment pas t'empêcher d'être stupide !

— Eh ! s'indigne le jaguarian, enlisé dans la boue jusqu'au cou. Stupide toi-même ! Si t'es si intelligente que ça, pourquoi tu m'as pas prévenu qu'il y avait des sables mouvants juste ici ?

L'elfe ne trouvant rien à répondre, décide d'aider son compagnon à sortir de ce piège. Ni une ni deux, Shimy pose une main au sol et transforme son bras en corde de pierre, afin que Gryfenfer s'agrippe. Malheureusement, l'issue de cette tentative n'est pas celle escomptée, et Gryfenfer s'enlise encore plus dans la boue.

— Zut ! peste Shimy, cherchant déjà une nouvelle idée, car le jaguarian se débat, comme l'impatient qu'il est, mais ne réussit qu'à rapprocher l'heure de sa mort.

L'elfe enfonce la main dans la boue, et comprend alors une chose : elle est formée de terre et d'eau. Les deux éléments que la jeune femme maitrise. Si elle essaye de contrôler cet élément hybride, peut-être que...

— Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! hurle alors Gryfenfer.

La jaguarian, projeté en l'air par la force des sables mouvants, retombe à côté de Shimy, s'écrasant par terre la tête la première. Devant lui, la boue des sables mouvants ondule en l'air comme une vague, puis se calme, jusqu'à retomber et reprendre sa forme initiale.

Shimy s'écroule, épuisée par toutes les fusions élémentaires qu'elle a réalisées récemment, rattrapée de justesse par Gryfenfer.

— Pfff, j'suis trop gentil moi ! bougonne-t-il. J'aurais dû la laisser tomber, pour lui montrer ce que ça fait de s'écraser tiens ! s'exclame-t-il, en frottant son crâne encore endolori.

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— Yah ! s'exclame Danaël, en tranchant d'un coup d'épée adroit la tentacule du monstre.

Sans laisser de répit à la bête, Jadina le crible d'éclair de jade, et Razzia l'achève d'un coup de Léviathan sur la tête.

— Allez va faire dodo mon gros ! lance le colosse.

— Un de plus ! rigole Jadina. Si ça continue comme ça, on va avoir fini de nettoyer le désert avant la fin de la journée ! J'espère que Shimy et Gryfenfer s'en sortent aussi bien de leur côté... Je sais pas si c'était vraiment une bonne idée de les mettre tous les deux Danaël... Danaël ?

Le chevalier, penché sur la dépouille du monstre qu'ils viennent de tuer, est concentré sur la patte de la bête.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? questionne Razzia, en s'approchant à son tour.

Le colosse découvre la marque que Danaël pointe du pouce. Un cercle entouré de points, encercle un symbole étrange.

— J'ai déjà vu ce symbole quelque part ... réfléchit Danaël à voix haute. Mais je n'arrive pas à me souvenir où...

— Tu as raison ! s'exclame Jadina. Je me souviens aussi... Il était dessiné sur l'armure de la fille qui avait attaqué Lionfeu ! conclut la princesse, faisant honneur à son incroyable mémoire.

— Mais oui ! se rappelle Danaël. Il était également gravé sur son épée !

— Mais... hésite Razzia. Que fait ce symbole sur le monstre et cette fille ?

Les trois compagnons se regardent, pris d'une très mauvais intuition, qui allait se voir fondée plus vite qu'ils ne l'auraient imaginé.

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— Que... s'exclame une voix, dans la densité de la jungle.

Le cristaphone du Zorin clignote doucement dans la nuit, et une voix sort du combiné, marqué d'un symbole bien connu par vous autres lecteurs...

— Ici Aigle Dur, est-ce que quelqu'un me reçoit ? crachote la voix.

— Oui ici Poiscaille D'Argent ! répond le Zorin, en fronçant les sourcils. Que se passe-t-il chef ?

— Le plan a été mis en œuvre, et j'ai récupéré le colis ! Rejoignons-nous dans les plaines de Klafooty demain à la même heure. Et préviens Tigresse.

— Si vous le souhaitez ! A demain chef ! conclut le Zorin.

— Allez c'est ça, à demain !

L'homme-poisson range le cristaphone dans son sac, prenant une pause avant d'appeler Tigresse. Ses écailles vertes et noires reluisent sous la lumière de l'appareil. Le Zorin sent que sa vengeance est proche.

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