Solstice d'hiver, le Royaume d'Uverin entier est en panique.
La nouvelle qui court les rues fait des ravages: le promis du Prince a disparu.
Alors quand sa retrouvaille promet une jolie récompense, certains citoyens s'hâtent un peu trop et le pauv...
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Le crépuscule teintait l'atelier d'une lueur orangée, l'odeur apaisante des herbes séchées flottait dans l'air. Un doux contraste avec l'inquiétude qui l'habitait. La journée avait été désespérément calme, les affaires allaient mal. Peu de clients avaient passé la porte de son herboristerie et l'angoisse du lendemain s'insinuait lentement en lui.
Alors que Jimin versait délicatement le mélange qu'il venait de préparer dans un pot en verre, la petite cloche au-dessus de la porte d'entrée résonna, brisant le silence pesant. Surpris, il redressa la tête. Le son avait été si soudain qu'il fit presque tomber le pot de ses mains.
Un client, enfin.
Il prit une grande inspiration et, avec l'énergie qui lui restait, quitta son atelier pour se diriger vers l'avant du magasin. En passant l'arche qui séparait l'atelier de la boutique, il aperçut une silhouette imposante, enveloppée d'une longue cape aux couleurs sombres. L'homme, dont le visage était presque entièrement dissimulé par la capuche de sa cape, dégageait une aura inquiétante. Jimin sentit une pointe d'inquiétude lui traverser le ventre lorsqu'il remarqua la large cicatrice qui barrait le peu de visage qu'il voyait, mais il fit de son mieux pour ne rien laisser paraître. Il avait vu des personnages tout aussi étranges dans son échoppe au fil des ans. Les montagnes étaient un refuge pour toutes sortes de fugitifs et de voyageurs aux motivations douteuses. Ce n'était donc pas la première fois qu'il faisait affaire avec quelqu'un qui inspirait plus de crainte que de confiance.
— Bienvenue, dit Jimin d'une voix calme, masquant son appréhension. Que puis-je faire pour vous ?
L'homme ne répondit pas immédiatement. Il s'avança lentement, ses pas étouffés par le tapis usé qui recouvrait le sol. Jimin retint son souffle, observant les gestes de l'inconnu. Finalement, l'homme tendit une main gantée et pointa vers une étagère où étaient exposées diverses crèmes et onguents.
— Celle-là, murmura l'homme, sa voix rauque résonnant à peine dans la petite boutique.
Jimin hocha la tête, se précipitant pour saisir le pot indiqué. Il enveloppa rapidement l'objet dans un morceau de tissu brun avant de le tendre au client. L'ambiance était étrange, l'air était lourd d'une tension inexplicable. Jimin espérait que l'homme partirait rapidement, sans incident.
Au moment de payer, le client fouilla dans une bourse attachée à sa ceinture. Il sortit quelques pièces mais au même instant, un tintement métallique se fit entendre sur le sol. Jimin baissa les yeux et vit un petit objet brillant rouler jusqu'à ses pieds.
— Monsieur, vous avez laissé tomber... commença Jimin en se penchant pour voir de quoi il s'agissait.
Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase. L'homme le coupa d'un geste de la main et balança les pièces sur le comptoir. Sans un mot de plus, il tourna les talons et quitta la boutique aussi silencieusement qu'il était venu, laissant derrière lui un silence glaçant.
Jimin resta immobile. Le sourire de l'homme lui laissait un goût amer dans la bouche. Quelque chose dans cette rencontre lui paraissait terriblement étrange, et il ne parvenait pas à chasser ce sentiment d'inquiétude qui l'envahissait.
Baissant les yeux, il examina le sol de plus prêt. Là gisait une chevalière en or, finement travaillée, qui semblait avoir une grande valeur.
L'objet dégageait une énergie singulière, comme s'il portait en lui un secret lourd de conséquences.
