39-Faites l'amour, pas la guerre...

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《 Point de vue Sergio 》

Je me réveillai le lendemain matin vers 7h30.
La première chose que je vis était la petite tête de Sol,
cette dernière étant toujours complètement avachie sur mon ventre.

Paula et Raquel, quand à elles, n'avaient pas bougé de la nuit et étaient encore dans mes bras.
Je décidai d'attendre une petite demie heure avant de les réveiller, afin d'avoir le loisir de les observer pendant leur sommeil.
Elles semblaient si paisibles, toute les trois, comme si elles étaient dans une sorte de bulle hermétique qui les privaient de toutes les horreurs de ce monde.
Et pourtant.
Dieu sait quelles genres d'horreurs se produisent en ce moment même.
Je me rendis compte de la chance que j'avais en observant ma famille dormir :
Au moment où j'étais en train de cajoler ma compagne et nos filles,
Rio se trouvait je ne sais où, à subir des actes de barbarie à ma place.

Parce que je ne suis pas complètement idiot.

Je sais très bien que ce n'est pas Rio qui intéresse le CNR, Interpol ou le gouvernement !
Non.
C'est moi qu'ils recherchent.
C'est moi qui devrait être à sa place.
Cette pensée me fit frissonner.
L'idée de devoir me séparer un jour de mes trois trésors me semble invraisemblable.
Que leurs arriveraient-il ?
Raquel serait probablement arrêtée elle aussi pour complicité, mais les filles ?
Qui s'occuperait d'elles si il nous arrivait quelque chose, à Raquel ou à moi ?
La bande probablement,
Même si cela me dérangerait vraiment de devoir confier mes enfants de cette façon là.

Je fus sorti de mes pensées par Raquel qui se tortilla un petit peu contre moi avant d'enfoncer sa tête dans mon cou, toujours profondément endormie.
Je souris avant de caresser ses cheveux et de lui embrasser le front.

Mais soudain, j'imaginai encore pire :
Et si c'était seulement l'un d'entre nous, que ce soit Raquel ou moi, qui ne revenait pas ?

Je n'ose pas l'imaginer.
Une vie sans elle me paraît tout simplement impossible.
Et les filles, que vont-elles devenir sans leur mères ?
Deux petites filles en pleine construction ne pourront pas s'en sortir sans un modèle.
Et moi ?
Raquel illumine ma vie comme un phare peut éclairer une nuit sombre,
Et je sais pertinemment que je ne pourrais jamais vivre sans cette lumière.
Je m'en suis passé trop longtemps.
J'ai passé les quarante premières années de ma vie sans savoir pourquoi est-ce que je n'étais pas heureux, pourquoi est-ce que je me sentais incomplet, comme un puzzle auquel il aurait manqué une pièce.

Et c'est le 21 octobre 2017, à 4h37 du matin dans un bar, que j'ai enfin compris ce qu'il me manquait.
L'amour.
Ce jour là j'ai rencontré l'amour.
Enfin.
Pour être totalement honnête, je crois que j'étais déjà piqué quelques années avant le braquage.
Ça, Andrès me l'avait bien fait comprendre.

𝙵𝚕𝚊𝚜𝚑𝙱𝚊𝚌𝚔 :
2014,
2 𝚊𝚗𝚜 𝚊𝚟𝚊𝚗𝚝 𝚕𝚎 𝚋𝚛𝚊𝚚𝚞𝚊𝚐𝚎.

《 Point de vue Andrès 》

Il est 6h30 du matin.
Sergio et moi nous sommes levés aux aurores afin de rentrer dans une phase primordiale de la préparation du plan de ce fameux braquage à La Maison de la Monnaie:

L'observation et le repérage du camp ennemi :
La police.

Nous voilà donc dissimulés parmi une foule de touristes, juste à côté d'un groupe de policiers, occupés à résoudre une enquête pour homicide.

Si moi j'arrivais à rester concentré sur la mission, je voyais que Sergio, lui, était beaucoup moins discipliné.
Il fixait quelque chose qui semblait se situer un petit peu à l'écart du groupe de flics.
Je décida de regarder dans la même direction que lui.

Un Rayo de Sol  ( Serquel )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant