Chapitre 2

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I'm so tired - Lauv ft Troye Sivan 

C'est le chant des oiseaux qui me réveille, le lendemain matin. Je pousse les couvertures et me dirige vers la fenêtre. Le soleil pointe à peine le bout de son nez, mais j'ai réussi à dormir une nuit entière, c'est déjà ça.

J'en profite pour faire le tour de ma nouvelle chambre, et sur ce point, je sais d'office que celle-ci est bien plus jolie. À Paris, j'en avais une bien plus petite, qui contenait juste mon bureau, mon armoire et mon lit simple. Le vieux papier peint violet ne me donnait absolument plus envie, et je n'avais quasiment aucune décoration.

Ici, c'est tout le contraire. Mon lit est énorme, et pour autant, il ne prend pas toute la place. À gauche, il y a mon bureau, où je déposerai probablement ma machine à écrire, une fois que je l'aurai déballée. J'ai aussi la chance d'avoir un énorme dressing juste pour moi, situé à l'opposé. Et à droite, au fond de la pièce, j'ai une immense coiffeuse blanche. Les murs sont de la même couleur, ce qui est juste parfait.

Je m'approche de la fenêtre et l'ouvre. Le calme et l'air frais m'apaisent. Je fronce les sourcils en remarquant que la fenêtre donne sur une petite terrasse en béton, abritée du soleil par un énorme chêne, situé dans ma rue. Je n'ai pas envie de m'y aventurer tout de suite, mais peut-être que je pourrais y aller plus tard si l'envie me prend.

Si je me réveille tous les matins comme ça, je pense que je vais apprécier la vie québécoise.

Je finis par me diriger vers la salle de bain, afin de prendre ma douche. Grâce à mon père, j'ai le luxe d'en avoir une à moi seule, et même si ça ne plaît pas à ma mère, je compte bien profiter de cet avantage.

J'attrape l'unique serviette posée sur le lavabo et l'accroche sur le porte-serviettes. Papa a même pensé à me laisser un gel douche et du shampooing.

Je pense que c'est la meilleure douche de ma vie. Même si l'eau chaude met du temps à venir, je me savonne délicatement et profite de ce moment. Entre l'avion et ma nuit de sommeil, je me sens vraiment sale.

Lorsque je sors enfin, il y a tellement de buée que je suis obligée d'ouvrir la porte. J'enfile à nouveau mon pyjama et je tresse mes cheveux.

Je décide de descendre en bas. Il doit être sept heures passé et peut-être que quelqu'un est déjà réveillé.

Je marque une pause en arrivant à la cuisine et contemple le rez-de-chaussée. Tout est tellement plus grand que dans notre appartement parisien. La cuisine est magnifique. Semi-ouverte, elle donne directement sur le salon. Les meubles sont blancs et gris, et l'énorme frigo américain se trouve au fond, à côté du cellier.

Je tourne la tête vers le salon et y découvre mon petit frère affalé sur le canapé, devant un dessin animé. Les deux canapés en cuir contrastent parfaitement avec le mur en pierre et la cheminée. Au fond de la pièce, la table à manger a trouvé sa place, en face du buffet.

— Coucou toi, tu es déjà réveillé ? lancé-je en m'asséchant à côté de lui.

— Oui, j'arrivais pas à dormir. Mais j'ai faim, se plaint-il en frottant son ventre.

— On peut préparer quelque chose ensemble, qu'est-ce tu en penses ?

Il bondit presque et se dirige tout droit vers la cuisine. Je le suis et nous ouvrons les placards, espérant trouver quelque chose. Eden déniche miraculeusement le chocolat en poudre et le lait, qui se trouve dans un sachet plastique. Je fronce les sourcils. Pourquoi est-ce qu'il n'est pas dans une brique en carton ?

Neptune [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant