Chapitre 1

1.6K 62 69
                                    

Begin Again - Taylor Swift

Il fait beau quand nous atterrissons enfin à Montréal. J'ai passé la majeure partie du vol à regarder sans grand intérêt les films qui étaient disponibles sur le petit écran. Eden n'a quasiment pas dormi malgré les huit heures de trajet, soit tout le contraire de maman, qui a somnolé et a même loupé le dîner.

L'hôtesse de l'air annonce qu'il est dix-neuf heures trente et que la température extérieure est de vingt degrés. Il fait plutôt bon. Je m'attends à affronter de longs hivers glaciaux, alors autant profiter de ce temps estival que nous offre le Québec en cette fin de mois d'août.

— Maman, on va bientôt atterrir, lui dis-je en rangeant les jouets de mon frère dans son sac à dos.

Elle s'étire un instant et se replace correctement sur son siège. Eden applaudit lorsque nous touchons la terre ferme, mais maman l'arrête presque immédiatement.

— Ça ne se fait pas, lui dit-elle.

Il affiche une moue boudeuse et lui tourne le dos, ce qui m'amuse. Nous nous levons et suivons le reste des passagers vers la sortie. Nous rejoignons rapidement papa, qui a passé le vol quelques rangs plus loin devant nous. Lorsqu'ils ont réservé, - c'est-à-dire un mois plus tôt -; il n'y avait quasiment plus de place. Maman voulait attendre jusqu'au dernier moment car elle n'avait pas reçu d'affectation pour son travail. Je suis certaine que si elle n'avait rien eu, elle serait restée à Paris avec mon frère, et j'aurais suivi papa.

Mais nous sommes là, tous les quatre, en face du tapis des bagages, et tout le monde semble content.

— On va récupérer les valises, puis on ira passer la douane. Mon grand, tu vas grimper sur mon chariot une fois que j'aurais déposé les bagages dessus, d'accord ? lui lance notre père.

Il hoche la tête en baillant et se colle un peu plus à moi. L'avantage d'être un enfant, c'est que quand tu es fatigué, on peut toujours trouver quelque chose pour te soulager ou te faire dormir. Moi, je vais devoir tenir debout jusqu'à ce que l'on arrive à la maison.

Heureusement, nos cinq valises ne mettent pas longtemps à arriver, et une fois que nous les avons entassés sur deux chariots respectifs, nous nous dirigeons vers le dernier point de sécurité. Grâce à mon petit frère, nous accédons à une file spéciale pour les personnes voyageant avec des enfants de moins de sept ans. En moins de vingt minutes, nous accédons au guichet.

— Allo ! Passeports et visas, je vous prie, demande l'agent aéroportuaire à papa.

Il sort sa petite pochette qui contient tout ce qui nous permet de venir vivre ici. Nos quatre passeports, et les deux visas de travail de mes parents. Honnêtement, je n'ai pas cherché à comprendre toute la paperasse dont on avait besoin. Du moment que tout est en règle, c'est le principal.

— Tu es directeur d'une entreprise d'appareils électroniques, c'est bien ça ?

Je tique légèrement en entendant le tutoiement. C'est nouveau, ça.

— Absolument, confirme papa.

— C'est parfait ! Bienvenue au Canada !

Nous le remercions et passons enfin les derniers portiques. Je souffle un bon coup lorsque j'aperçois enfin le ciel. Ce n'est pas encore le Canada que j'avais en tête, mais on s'en approche. La route grouille de taxis et nous montons dans le premier van que nous trouvons. Je cale ma tête contre la vitre, heureuse d'être enfin assise à nouveau. Je sens que je ne vais pas tarder à m'endormir.

— On va rouler longtemps ? demandé-je.

— Environ une heure trente ma puce, tu peux te reposer si tu as besoin, me répond papa en me souriant tendrement.

Neptune [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant