Chapitre 9

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— Alma, lève-toi ! Tu devrais être réveillée depuis déjà vingt minutes ! hurle ma mère derrière la porte.

Je soupire. Il y a des façons de mieux réveiller les gens, je crois. J'attrape mon téléphone en baillant, mais en voyant l'heure affichée sur l'écran, je saute presque de mon lit. Il ne me reste que trente minutes pour me préparer !

J'attrape la première chose que je vois dans mon dressing. Un legging noir et un sweat énorme de la même couleur, pour ne pas changer. J'attache mes cheveux en une queue de cheval haute et les plaque. J'ai entraînement aujourd'hui, alors vaut mieux ne pas les avoir dans les yeux. Je termine par brosser mes dents, et je fonce continuer mon marathon matinal.

Je descends avec mes deux sacs et salue le reste de la famille dans la cuisine. Papa travaille depuis la maison tous les mercredis, car il a des appels avec la France en continu. D'ailleurs, je me demande comment ils font de l'autre côté de l'Atlantique, avec le décalage horaire.

— Bonjour ma puce, me lance papa en passant à ma gauche, déjà prêt à travailler.

— Salut papa, répliqué-je en m'asseyant au comptoir.

Le spectacle qui s'offre à moi ce matin m'oblige à freiner ma course. Maman prépare des pancakes en fredonnant une chanson en espagnol. Papa s'arrête à sa droite et la déconcentre, ce qui la fait rire. Et mon petit frère sourit en les voyant aussi proches, ravi de voir ses parents s'aimer correctement après plusieurs jours de tension.

— Enfin, Marc ! Tu n'es pas raisonnable, on est déjà en retard !

— Moi ? Mais je n'ai rien fait. Tu as vu quelque chose Eden ?

— T'arrêtes pas d'embêter maman et j'ai faim ! s'écrie-t-il en arrivant vers eux.

Papa le soulève et le prend dans ses bras.

— Mince alors, désolé mon grand. Mais tu as goûté la pâte au moins ?

Mon petit frère secoue la tête. Papa trempe son doigt dans le saladier et le dépose sur le nez d'Eden, mort de rire.

— Alors, c'est bon ?

— Bah je sais pas, c'est mon nez qui a goûté !

— Ça suffit, regarde, c'est prêt. Tu vas t'asseoir à côté de ta sœur ?

Je me sers un verre de jus d'orange, le sourire aux lèvres. Visiblement, tout va mieux, et ça me rassure.

— Non merci maman, déclaré-je après qu'elle m'ait proposé un pancake.

Papa se sert un dernier café et s'assied avec nous. C'est tellement rare que l'on prenne le temps de petit-déjeuner tous ensemble. Je crois que ça n'était pas arriver depuis des années.

— Qu'est-ce que tu as comme cours aujourd'hui ?

— Histoire du vingtième siècle, puis j'ai entraînement. Le père d'Arya nous récupère, ajouté-je avant que maman n'argumente.

— Bien... Tu ne traines pas trop après tes cours, d'accord ?

Je hoche la tête. Évidemment, je m'abstiens d'ajouter que j'ai mon premier cours de soutien en mathématiques. Ils seront au courant lors de la réunion organisée dans un mois avec mes professeurs, pas besoin d'en parler tout de suite... Si ?

Soudain, un klaxon retentit dans tout le quartier. J'écarquille les yeux. Aucun doute, c'est lui.

— Mais enfin ! Il va s'arrêter, oui ? s'exclame papa.

— Peut-être que c'est le voisin des Kaman, chéri, ajoute maman.

Je n'ose même pas répondre et file enfiler mes chaussures. Je suis tellement paniquée que j'en oublie presque mon sac.

Neptune [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant