Il faut un commencement à tout

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Quand on m'a conseillée d'aller voir un psychologue pour arrêter la personne que j'étais en train de devenir, je ne pensais pas qu'après son « écoute pour comprendre la personne que j'étais, après toutes ces questions, elles poseraient ses mots sur un papier ses mots pour prévenir à un psychiatre de ce que j'étais vraiment. Vous savez le psychologue est là pour nous écouter et nous interroger alors qu'un psychiatre il est là pour poser un diagnostic, faire les tests nécessaires, prescrire des médicaments. Voir les mots hypomaniaques et dépressifs. Ce trouble de la bipolarité plus communément appelé : maniaco-dépressive. A fait que tout autour de moi a pris une envergure différente beaucoup plus décalée, complètement surfaite. Comme si à la fois ça expliquait tout et rien. Comme si ma vie ne tenait à rien ou tenais tout simplement à ses mots qui m'expliquaient. Et qui me faisaient sortir de cette case dans laquelle les gens tentaient de me ranger. Ou j'essayais de rentrer, en me rendant compte que cet effort était vain. Qu'il n'avait en fait aucune raison.

Je m'appelle Hannah, j'ai 17 ans je vis dans une petite ville pas loin Paris. On ne va pas dire que ma vie a été toute rose, mais il existe pire. De toute façon il y'a toujours pire que sois. J'aurais pu naître avec un bras en moins, avec trisomie. Pourtant je n'ai pas ce genre de problèmes. Juste des problèmes mentaux qui deviennent physiques. Des problèmes physiques qui deviennent mentaux. Je pense que tout cela aurait pu être plus simple, plus facile pour moi si je faisais des choix logiques et non irréfléchis. Mais on ne peut pas refaire le monde avec des « si », sinon tout cela serait plus simple. La question c'est comment tout cela a dérapé ? Comment cela se fait que je me retrouve dans ce bureau assis sur ce canapé vert, avec en face de moi une dame qui prend des notes, qui m'écoute et qui tente de comprendre comment tout se forme dans mon cerveau. Et surtout comment je compte m'en sortir ? et pour c'est deux questions j'ai aucune réponse. Quand je réfléchis à cela un nuage sombre se forme dans mon esprit tout s'embrouille. Plus rien n'est clair. Souvent on se dit oui la dépression c'est pour les autres pas pour moi, je suis fort je tiendrai à tout. Mais à un moment c'est une chute infinie et sans fin, une chute qui fait mal. La dépression c'est d'avoir été fort trop longtemps. C'est d'avoir cru dans les autres d'une telle façon qu'on existait plus que dans le regard des autres. C'est une dépossession de sois même.

Il faut quand même noter quelques informations sur cette maladie qu'est le trouble bipolaire, ou trouble maniaco-dépressif : voilà ce qu'on trouve sur Internet lorsqu'on fait des recherches.

« On nomme manie, en psychiatrie un état d'excitation intellectuelle et physique avec exaltation de l'humeur et euphorie anormale. L'alternance chronique de ces phases d'excitation et de dépression est une forme exacerbée de la cyclothymie nommée psychose maniaco-dépressive. » Le trouble bipolaire se présente sous différentes formes et à divers degrés. En l'absence de traitement, la fréquence et la durée spontanées des accès maniaques ou dépressifs sont très variables. Les périodes « normothymiques » peuvent durer plusieurs années, parfois la maladie bipolaire peut se résumer à un épisode unique au cours de la vie, sans récidive.
« Déprimer », étymologiquement, signifie « rabaisser ». La dépression est l'abaissement de l'humeur.
Un épisode de dépression est caractérisé principalement par une grande tristesse de l'humeur, une perte de l'élan vital et un ralentissement psychique et moteur pendant une durée d'au moins 15 jours. En grec la « manie » est synonyme de « folie ». En français, dans la langue de tous les jours la manie souligne l'excès : mélomane qui aime la musique à l'excès, maniaque qui se fixe sur les détails...
Au sens psychiatrique l'accès maniaque se caractérise par un état d'excitation psychique et motrice avec exaltation de l'humeur et mégalomanie.
L'accès maniaque survient de manière brusque mais peut être précédé d'une phase d'intensité modérée qu'on appelle « hypomanie ». On n'identifie pas toujours de facteurs favorisant l'éclosion d'un tel accès. Si l'on retrouve parfois des éléments stressants comme des chocs émotionnels, des conflits affectifs, des affections somatiques ou des deuils dans les jours ou les semaines précédant son apparition, ces éléments peuvent n'être considérés en fait que comme de simples catalyseurs chez des individus présentant déjà une certaine vulnérabilité. »

Je trouve que ça résume bien ce que je ressens, je peux être heureuse pendant deux ou trois semaines puis tout d'un coup tout se dégrade. Comme si on n'avait pas la main mise sur sa propre vie. Mais avant tout ça il faut que comprendre certains points à mon sujet :

-je n'ai jamais été comme les autres et je ne le serai jamais, je l'ai compris y a pas longtemps ça ne sert a rien que je force pour être comme les autres je ne pourrai l'être.

-et je pense aussi que pour moi un problème ne réside pas seulement dans ce qu'on dit, ça ne se résume pas à la partie émergée de l'Iceberg, il y a toujours des choses derrières et ses choses sont les plus importantes, sont celle dont on doit faire attention. Celle qui résume une personne.

Diagnostic : trouble bipolaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant