Le lendemain matin, je me lève un peu plus tôt que d'habitude.
Je sors de ma maison mais, en ouvrant la porte, quelque chose la rend plus compliquée à ouvrir.
Je sors avec la porte pas complètement ouverte, et je trouve un petit coli contre.
-Coucou ! Me dis ma voisine en me faisant signe, avec son collier à la main.
Je la regarde.
-Les colis de nourriture ne sont-ils pas sensés se faire le Mercredi et le Dimanche uniquement ? Je lui demande.
-Si si.
-On est quel jour ?
-Samedi.Je regarde le coli à nouveau. C'est assez petit, de la taille de ma main, rectangulaire, enroulé le papier gris avec une petite ficelle noire.
Je défais délicatement le noeud de la ficelle et je déchire le papier.Dedans se trouve une petite boite et un mot.
"J'espère que tu vas bien, Matt. Ce sont des médicaments. Tu dois en prendre quand tu manges ta nourriture. N'en prend pas trop, c'est pour que tu te sentes mieux.
J'ai bien demandé à ce qu'on te donne un nouveau bac, ils sont en train de le remplir de terre et de l'inspecter. J'espère que tu le recevra bientôt et que tu t'amuseras bien.
Prends soin de tes plantes.
-Patrouilleur 2782."Je souris sans m'en rendre compte. Puis je regarde ma voisine, toujours en souriant.
-Alors ?
-Des médicaments. Rien d'extra-ordinaire, mais le mot me fait plaisir.
-Amoureux ?Je la regarde et puis rigole.
-Dans tes rêves.
Je prends la petite boite de médicaments et le mot et je vais à l'intérieur, en essayant de cacher mon petit sourire.
J'ouvre ma petite armoire et pose mes médicaments à côté de mes vêtements. Je ne savais pas que je pouvais prendre des médicaments tout seul, je pensais que seul les marcheurs pouvaient nous en donner quand nous étions malades.
Je pose le petit mot sur le meuble, délicatement, et le regarde quelques secondes avant de retourner à l'extérieur.-Je peux avoir la ficelle ? Me demande ma voisine.
-T'es folle ? On a pas le droit de se donner des trucs.
-Mouais.Elle regarde ma ficelle.
-Si j'avais le droit de l'avoir, tu accepterais de me la donner ?
Je la prend dans ma main et l'examine.
-Mouais.
-Je peux dire ça après mon test ? Peut-être qu'un marcheur viendra prendre ta ficelle et me la donnera.
-Pourquoi ne pas directement demander de la ficelle ?
-Ils n'accepteront pas.
-Alors ils n'accepteront pas non plus de te donner la mienne.
-On verra.
-J'en prendrai soin en attendant la réponse.Je prends l'emballage en papier un peu déchiré et la ficelle. Je plie le papier et le mets dans le tiroir en dessous de mes vêtements et de mes médicament, qui était vide jusqu'à présent. Puis je dépose gentillement la ficelle.
Je resors.
-Demain on va tondre la pelouse.
-Ouep.Je suis d'habitude beaucoup plus enjoué à cette idée, mais il se passe tellement de choses que tondre la pelouse n'est plus "Le seul moment où je fais quelque chose d'intéressant".
Je prends mon arrosoir et arrose distraitement mes plantes.
Lise me regarde faire, à moitier allongée sur le sol
-Pour être honnête, je suis un peu jalouse.
Jalouse ? Pourquoi être jalouse ? Je la regarde d'un air inquiet.
-De moi ?
-Ouais.
-Pourquoi ?Elle marque un petit tant d'arrêt et laisse sa tête tomber sur le sol.
-Tu reçois un bac, un arrosoir, des plantes, tu peux voir des gens, on s'occupe de toi, tu te réveilles le matin avec une lettre et de nouveaux cadeaux, et tout ça sans respecter le protocole.
C'est vrai que j'en ai de la chance. Elle doit s'ennuyer, elle, à juste me voir avoir des trucs et d'être obligée de rester avec ses perles et sa ficelle.
Je me sens mal maintenant.
-Je suis désolé. Je ne sais pas pourquoi ils s'occupent de moi comme ça, c'est nouveau pour moi aussi.
-Moi aussi je suis triste, mais tout le monde est triste, et je râle pas dans les testes quotidiens.
-Râler ? Je ne me suis pas plaint. En fait, c'est même parce que TU t'es plainte de moi qu'ils sont venus.
Alors merci à toi d'avoir attirer leur attention sur moi.Ses yeux brillent.
J'en ai peut-être fait un peu trop, mais je ne vois pas pourquoi elle se melle de ça, si je n'avais rien eu, elle aurait eu tout autant.
Elle baisse la tête et lâche ses perles, qui s'arrêtent à la grille, presque assez petite pour passer, mais ne passant qu'avec de la force.-Je suis désolé, mais là, tu as ruiné ma bonne humeur, Lui dis-je.
-Tu es méchant avec moi, tu ne me parles que car je t'attends, et que je suis la seule voisine qui veut bien parler avec toi, mais tu me parles mal, et tu ne t'en rends pas compte.Le suis-je vraiment ? Mon estomac se tord.
-Je suis désolé. Je m'en vais si c'est mieux.
Je pars et retourne à l'intérieur, je m'assois près de mon bureau, déplace la tablette, prends l'espace avec mes bras et laisse ma tête tomber dessus.
Je m'apprête à fermer les yeux jusqu'à ce que j'aperçois le mot. Je décide de me lever difficilement et de le lire pour me sentir mieux.