Chapitre 5

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Une fois encore, Maxime fut réveillé par Cyril :

- Allez viens, on va pas tarder à y aller. Je nous ai fait des sandwichs.

Le brun, encore ensommeillé, accepta avec joie celui que son compagnon lui tendait, et lui exprima sa gratitude devant cette attention. Rougissant, Cyril marmonna un : « C'est rien...» avant de se mettre à manger lui aussi.

Maxime entendait les autres rire en bas, mais il n'avait étrangement pas envie de les rejoindre. Son excitation mêlée de crainte lui faisait à la fois redouter et attendre avec impatience cette première patrouille, mais la présence de Cyril lui était toujours autant apaisante.

Une fois leur repas terminé, Cyril lui passa une doudoune :

- J'ai préparé un sac avec des trucs qui pourraient nous être utile comme une lampe torche et des soins, mais j'avais oublié de t'acheter une doudoune... Donc désolé, mais tu vas devoir mettre la mienne, j'en ai une deuxième car c'est avec celle-là que j'ai rejoint le programme.

Bien qu'un peu gêné à l'idée de mettre le vêtement de quelqu'un d'autre, Maxime l'enfila et suivit Cyril dehors. Il comprit alors l'utilité de la doudoune : la nuit, en plus d'être longue, promettait d'être glaciale. Tout en marchant, Cyril commença à lui expliquer comment allait se dérouler la nuit, mais Maxime n'écoutait pas, trop occupé à observer les petits panaches de fumée qui sortaient de la bouche du rouquin quand il parlait. Amusé, Cyril lui souffla sur le visage pour le sortir de sa torpeur :

- Eh oh, tu m'écoutes ?

- Ah, euh...

- Inutile de parler, je me doute que mon charme irrésistible a encore fait son effet.

- Haha, mais bien sûr !

Commença alors une course-poursuite endiablée à travers la forêt, et Maxime se rendit compte qu'il était heureux comme il ne l'avait jamais été ces derniers jours, la pensée de sa famille l'empêchant de « profiter » pleinement de sa situation. C'était la première fois qu'il arrivait à appliquer le conseil qu'il avait lui-même donné à Mahdi.

Alors qu'il allait presque rattraper Cyril, celui-ci disparut de son champ de vision, et Maxime trébucha sur quelque chose qui s'apparentait à... une boule de poils ? Presque aussitôt, cette même boule de poils reprit forme humaine :

- Ouh là, je suis vraiment désolé, la nuit et la forêt ont une influence sur ma transformation, et parfois je m'emporte un peu. Ça va ?

- Ouais, ouais, je commence à avoir l'habitude.

Reprenant un peu leur sérieux, les deux patrouilleurs commencèrent à marcher en silence, jusqu'à ce que Cyril mette les pieds dans le plat :

- Ahem... Ça va mieux par rapport à ton acceptation de la situation actuelle ? Je suis désolé si ça paraît un peu brut de décoffrage dit comme ça, mais je vois pas comment t'en parler autrement.

Maxime ne put s'empêcher de sourire, autant pour mettre son « collègue » à l'aise que parce qu'il appréciait la franchise de ce dernier.

- Honnêtement, on s'y fait. Ce serait te mentir de te dire que c'est facile, mais j'y arrive. Et puis, vous êtes tous là, et... on se soutient les uns les autres, puisque je suppose que ça ne doit pas être facile pour vous nous plus. D'ailleurs, comment est-ce que tu es arrivé au PPTPS ? À part si ça te dérange de m'en parler, bien sûr.

Jusque-là, Cyril souriait franchement de voir que Maxime semblait désormais s'adapter à sa nouvelle vie, voire à en apprécier certains aspects, mais son visage se ferma immédiatement aux questions concernant sa vie passée.

Entre humains et loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant