Chapitre 14

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Maxime était à son bureau quand une tête rousse passa par l'entrebâillement de la porte, un téléphone à la main.

- Oui ?

- On a un nouveau, je te l'envoie maintenant pour un premier rendez-vous où je le fais poireauter ?

- Arrête de présenter les choses comme ça, pouffa le brun. Prends les informations de base, et mets-le-moi pour la semaine prochaine, là j'ai déjà deux dossiers à compléter pour une admission.

- Ça marche.

Sur ces entrefaites Cyril reprit sa conversation avec son mystérieux interlocuteur et laissa Maxime à ses occupations.

Néanmoins ce dernier ayant été perturbé, il préféra abandonner ce qu'il était en train de faire pour penser rêveusement à celui qui était maintenant son amant depuis un peu plus de six mois. C'est qu'il s'en était passé des choses, en six mois...

Tout d'abord, après la disparition « officielle » des vampires, le PPTPS avait regagné ses compétences pour prendre en charge de potentiels vampires si jamais ils venaient à réapparaître : Maxime avait encore froid dans le dos en repensant à la menace de Dracula, et était secrètement content que le gouvernement l'ait prise au sérieux. Hugo, Kévin et Henry étaient chargés de veiller au grain, mais leur aide n'était jamais de trop pour aider les autres membres du PPTPS à s'occuper de leurs propres missions.

En effet, en plus de gérer les loups-garous, le programme avait maintenant pour objectif de se renseigner sur l'existence d'autres sorcières en dehors de Nathalie, mais pour l'instant cela n'avait pas porté ses fruits, ce qui fait que la jeune sorcière avait repris une vie à peu près normale en dehors de quelques « cours » censés l'aider à maîtriser ses pouvoirs, mais qui se finissaient bien souvent en la construction inopinée d'une serre géante dans un bâtiment à l'origine pas conçu pour cela.

Et pour finir, la brigade de Cyprien était chargée avec tous ses membres volontaires d'intervenir un peu partout en France pour permettre le mieux possible l'intégration des loups-garous et autres créatures surnaturelles dans la société.

La brigade de Cyril était donc chargée d'accueillir les loups-garous en détresse dans l'ancien bâtiment qui leur servait de centre afin de leur permettre de mieux contrôler leurs transformations. Fort heureusement, l'établissement n'était pas fermé et les résidents étaient autorisés à voir des proches et à sortir selon des horaires, mais ils étaient internes.

La révélation de l'existence des loups-garous avait été relativement bien acceptée par le reste de la population, du moins à l'échelle de Maxime. Il s'était battu pendant de longs mois avec ses camarades et leurs familles pour ne pas être limités dans leurs libertés car ils pourraient être dangereux. Néanmoins le gouvernement et le PPTPS ont été très critiqués pour leur gestion de la population et pour avoir caché cela pendant si longtemps, et pendant un temps Maxime et ses camarades ont été érigés au rang de martyrs manipulés par le gouvernement, opinion qu'ils ne tardèrent pas à détromper en soutenant la décision du gouvernement, même s'il fallait admettre qu'elle n'était pas viable sur le long terme.

Raphaël et Sarah étaient les heureux parents d'un petit garçon, qui avait hérité des dons de transformation de son père. Bien qu'ayant fait de leur mieux pour protéger leur enfant des projecteurs, le petit Matthieu était devenu malgré un symbole d'espoir d'une cohabitation paisible entre humains et loups-garous.

Mais s'il y avait bien une personne qui croyait en cette idée plus que tout, c'était Carole, son ex-femme.

Retrouver celle qu'il avait tant aimé après ces mois de séparation paraissait presque surréaliste, surtout maintenant qu'il avait eu deux relations en dehors de son couple. Mais il s'avéra que le collègue de travail qui avait pris Carole dans ses bras lors de l'interview télévisée était plus qu'un simple collègue, justifiant les doutes de Maxime. Cela facilita sans doute quelque peu les choses quand ils durent prononcer leur divorce, mais il n'en reste pas moins que leur fille Alicia avait un peu de mal à comprendre. Comme elle n'avait qu'un an lors de la disparition de son père Maxime eut beaucoup de mal à recréer un lien profond, mais au bout de six mois il était plus heureux que jamais d'accueillir sa fille dans l'appartement qu'il partageait avec Cyril non loin du centre, un week-end sur deux.

Entre humains et loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant