Chapitre 12

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Le moins qu'on puisse dire, c'est que Mahdi n'était pas content.

Ok, il avait conscience que sa blessure ne le laissait pas au meilleur de sa forme et qu'il ne pouvait pas combattre frontalement comme les autres. Mais tout de même, était-ce vraiment nécessaire de le reléguer dans un bunker comme s'il était mourant ? Non pas que Valentin soit mourant, c'était même le contraire, d'après sa respiration régulière. Néanmoins, Mahdi se demandait bien comment il faisait pour dormir, même s'il savait mieux que personne combien ses quelques déplacements du jour l'avaient épuisé. Le jeune blessé avait fait bonne figure pour dire au revoir à ceux qui allaient chercher la sorcière, mais ces derniers n'avaient pas vu Valentin vomir ses tripes après être resté trop longtemps debout.

Clément avait été laissé avec eux comme dernier rempart, et contrairement à Mahdi, il semblait assez satisfait de ce rôle, n'ayant toujours pas confiance en ses capacités de combat. Mais le jeune loup connaissait son ami, et savait qu'il serait capable de se défendre et de les défendre... Même s'il espérait ne pas en arriver là, car cela voudrait dire que ceux qui combattaient plus haut avaient été vaincus.

Le départ de Cyril avait laissé Damien comme chef de leur meute, et le jeune homme s'était plutôt bien débrouillé en organisant des petits groupes qui attaqueraient à différents endroits, l'objectif n'étant pas de sauvegarder le bâtiment mais bien de lutter pour sa peau, vu que chacun était conscient que perdre signifiait devenir un vampire ou finir le restant de sa courte vie comme réservoir de sang.

Mahdi avait lutté quelque temps pour éviter de finir au fond du bunker, mais il avait fini par accepter quand il aperçut l'étincelle de désespoir dans les yeux de Damien : peu importe ce qu'il se passait, ils devaient survivre le temps que Cyril et les autres reviennent avec la sorcière, ou sinon ils étaient tous fichus.

Et étant donné les bruits qu'il commençait à entendre, les vampires avaient désormais infiltré le bâtiment. Pour l'instant, il n'entendait que des cris étouffés, certains moins humains que d'autres, et des bruits de pas. Mais bientôt il put distinguer des phrases entières, dont qui le pétrifia :

- Il y en a d'autres, je les sens !

Valentin commençait à remuer à côté de lui, sans aucun doute réveillé par le bruit. Il se releva difficilement, et Mahdi n'eut pas besoin de le mettre au parfum pour qu'il comprenne ce qu'il se passait. Sans un mot, Mahdi se leva, mais avec un bras plus ou moins mort l'entreprise n'en restait pas moins excessivement complexe. Avec un soupir satisfait, il se mit en position de combat, se rappelant les conseils de Cyril sur la répartition de son poids sur ses deux jambes. Il était prêt, et les coups assénés sur la porte lui indiquèrent que Clément avait malheureusement cédé. Il devait s'être passé une vingtaine de minutes depuis le début de l'attaque, et Mahdi serra les dents en pensant à tous ses amis désormais blessés. Au fond, l'arrivée des loups travaillant avec le gouvernement n'avait pas vraiment changé la donne, mais il se refusa ces pensées pessimistes.

Surtout quand la porte finit par s'effondrer sous les coups répétés des vampires.

Ils sont trois, l'un tient un Clément gémissant sur son épaule, ce qui rassure Mahdi sur le fait que son ami soit en vie, mais en même temps pas tellement étant donné le sang qui coule sur le sol.

Les deux autres vampires se jettent sur lui, et le jeune homme les repousse d'un bras, bénissant la force surnaturelle que lui a donné son statut de loup-garou. Malheureusement, ce n'est pas suffisant et ils reviennent à la charge, cette fois en se divisant : l'un retient Mahdi tandis que l'autre se précipite sur Valentin.

Immédiatement Mahdi va au-devant de son ami, mais son adversaire le retient par le bras, par son mauvais bras. Le « crac ! » signifiant la réouverture de sa blessure lui arrache un hurlement alors que le sang jaillit au sol, et il doit se retenir au mur pour ne pas s'effondrer. D'un geste le vampire fait en sorte que Mahdi s'appuie sur lui d'un bras tandis que de l'autre il presse la blessure afin que la douleur empêche le loup-garou de se défendre.

Entre humains et loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant