Chapitre 1

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Il était 20h30, il faisait nuit, et Maxime s'apprêtait à rentrer chez lui.

Il ne marchait pas très rapidement, il avait toujours aimé flâner en se promenant, observer ce qui l'entourait et réfléchir dessus. Néanmoins, il avait quand même hâte d'être à la maison, de retrouver sa femme et sa fille d'un an tout juste.

Normalement, il finissait à 20h environ, mais il voulait absolument finir ce projet ce soir : Spacefox, la marque pour laquelle il travaillait, allait sortir une nouvelle collection, alors c'était son boulot de manager web de créer des pubs aux petits oignons pour que tout le monde se jette dessus. Oui, Maxime adorait son boulot. Bien sûr, au départ il voyait les publicitaires comme des gens avant tout là pour l'argent, peu importe ce qu'ils vendent. Sauf que maintenant qu'il en faisait partie, il pensait l'inverse. Lui, ce qu'il aimait, c'était faire en sorte qu'une marque qu'il aime soit tout aussi appréciée par un maximum de gens, peu importe le chiffre d'affaire derrière. Bon, bien sûr, on a tous besoin d'argent pour vivre, mais, vous voyez, là n'est pas la question.

Bref, Maxime en était là dans ses pensées, à glorifier son boulot tout en faisant des petits nuages de buée tel l'enfant qu'il était intérieurement. Puis il aperçut une chauve-souris. En plein hiver.

Déjà, les chauves-souris ne couraient pas vraiment les rues à Angers, mais alors en hiver, c'était absolument improbable.

Et là, la chauve-souris lui fonce droit dessus. Maxime pouvait presque sentir sa détermination.

Enfin, plus exactement, il était en train de se dire qu'une chauve-souris, c'est vraiment con, con et déterminé, manifestement.

Alors qu'il se décalait pour esquiver l'animal volant, ce mouvement lui permit d'éviter providentiellement la créature qui venait de se jeter sur la chauve-souris. Maxime ne put retenir un hurlement de surprise en détaillant la bête : ce n'était pas un chien, un chat, ou même un raton-laveur, non, c'était un loup.

Si les chauves-souris étaient rares à Angers, les loups appartenaient au domaine de l'imaginaire.

Bien qu'il aurait clairement dû continuer sa route et prévenir la fourrière, Maxime resta là, pétrifié, à détailler l'animal : d'après ses maigres connaissances sur le sujet (il était allé dans le parc de la Bête du Gévaudan une fois), le loup n'avait pas l'air très massif ni très grand, mais ce qui surprenait le plus était sans conteste son pelage. Maxime avait d'abord cru qu'il était noir, vu qu'il faisait nuit, mais en le regardant de plus près, il constata qu'il était roux, roux sombre.

Fasciné, il observa le loup aboyer furieusement sur la chauve-souris, qui tournoya quelques instants avant de disparaître à l'horizon. Le jeune papa se décida finalement à rentrer, essayant encore de réaliser ce qu'il venait de lui arriver quand le loup tourna la tête, ses yeux marrons fixés sur lui.

C'est alors que Maxime réalisa qu'il aurait dû partir beaucoup, beaucoup plus tôt, dès que loup était arrivé dans l'affaire, en fait. Parce que, là, il venait de se rappeler d'une information cruciale : Pourquoi un loup serait-il dans une ville ? Sûrement parce qu'il s'agit d'un prédateur tellement affamé qu'il serait prêt à manger un être humain, tiens donc !

Malheureusement, le loup parvint à la même conclusion que lui, et ce au même moment.

D'un bond, la bête atteint les épaules de Maxime de ses pattes avant et le précipita au sol. Le brun vécut sa chute presque au ralenti, persuadé qu'il allait mourir de manière improbable, dévoré par un loup. Il sentit toute la puissance de l'animal, sa soif de tuer dans ses prunelles. Puis sa tête heurta le sol, il eut l'impression d'exploser, puis plus rien.

Entre humains et loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant