Irréversible

Chapitre 8

Stella

Bon Felice est peut-être un abruti mais quand je pense qu'il est dans un groupe de soutien, c'est qu'il doit avoir une vie compliquée et je l'ai vu s'énerver contre ce pauvre vase.
Je suis très naïve peut-être, mais je me dois d'être gentille avec lui juste pour ce moment là au moins.

Quand on rentre dans le salon tous les regards sont braqués sur nous, Élio fonce tout droit sur nous.

-Vous puez l'herbe! Toi Felice je m'en fous que tu fumes chez moi mais n'entraînes pas ma fille dans tes conneries! Et toi Stella mais qu'as-tu dans la tête pour fumer de l'herbe t'es devenue une toxico c'est ça ?!

Certes maman m'aurait tué sur place si c'était elle à la place d'Elio, mais Elio n'a aucun droit de m'engueuler ou quoi que ce soit.
Depuis que je suis arrivée ici je me retiens de craquer, en moins de 24h il m'insupporte déjà.
Je commence à partir en fou rire, c'est les nerfs qui lâchent, tous le monde me regarde comme si j'étais folle.
Même Felice, dans son regard on dirait qu'il y a de l'inquiétude mais je me trompe sûrement, il doit juste se dire que je ne tiens pas du tout l'herbe.

-Et oui papa c'est ça, je suis devenue une toxicomane, maman a pas réussi à nous élever après ton départ, Julio va faire de la prison et moi je me drogue. Ne te prend pas pour le centre du monde, tu n'es plus personne pour cette famille et maman nous a mieux élevés que toi tu n'aurais pu le faire même si tu étais resté. Alors ton faux côté papa protecteur tu peux te le garder d'accord.

Je reprend ma respiration, tous le monde reste scotché après ce que je viens de dire et je me sens tout d'un coup gênée.
Je fais ce que je sais faire le mieux quand je suis dans une situation délicate : je fuis, je tiens ça d'Elio on pourrait croire.
Enfin sortie de cette maison je fais mes exercices de respiration, je sens la crise d'angoisse arriver.
Ma vue devient un peu trouble et j'ai la tête qui tourne, je vais au premier coin de la rue et je m'asseois par terre. Quitte à ce que l'on me prenne en pitié en voyant une fille qui tremble et en pleure à la rue, je laisse mes larmes couler.

-Stella! T'es où ?Je vais pas jouer à cache cache très longtemps

Je cache mon visage dans mes bras en l'entendant s'approcher de moi

-Va t'en s'il te plaît

Felice s'asseoit à côté de moi, je dois sûrement lui faire pitié.

-C'est un peu de ma faute ce qu'il t'arrive

Je relève ma tête, sèche mes larmes et le regarde

-Non c'est moi qui ai décidé de fumer mais ce n'est pas ça le problème, c'est Elio le problème je n'aurai jamais dû venir ici. Je vais chercher un vol et rentrer le plus tôt possible.

-Non fais pas ça ce serait idiot y'a la plage, le soleil ici alors qu'à Paris il y a la pluie, tu préfères vraiment la pluie ?

Je rigole, les clichés vraiment, mais au moins il me fait rire.

-On ne t'a jamais dit que Paris est la ville de l'amour ?

-Une raison de plus pour dire que cette ville est nulle et que tu devrais rester ici.

On échange un regard et rigole ensemble, il est gentil je l'ai trop vite jugé.

-Je laisse une dernière chance à cette ville et Élio, une dernière sinon je m'en vais