Chapitre 1

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Mars 2020


Maxence

Je toquai doucement à la porte de la chambre de Bianca, un bol de soupe aux légumes à la main. Elle me répondit avec un "hmm?" à peine audible.

-Je peux entrer? demandai-je.

-Hmm...

Je retins un soupir et ouvris la porte. Elle était dans le noir, uniquement éclairée par la lumière de son cellulaire, d'où sortait la voix de Lucas. Cela ne m'empêchait pas de voir ses yeux rougis et ses cernes.

Elle était comme ça depuis plusieurs jours, depuis le début du confinement.

Je venais lui porter à manger aux heures de repas, parce qu'autrement, elle ne se nourrirait probablement que de chips, de chocolat et de bonbons.

J'allumai la lumière, ce qui la fit grogner et plisser les yeux. Elle déposa son téléphone.

-J'ai fait de la soupe aux légumes, annonçai-je en m'approchant d'elle.

Elle se contenta de me fixer et je vis qu'elle venait probablement de pleurer. Je déposai le bol sur sa table de chevet et ramassai son assiette de ce midi au passage. Au moins, elle avait mangé.

-T'as besoin d'autre chose?

Elle hésita, avant de faire non de la tête.

-Merci... marmonna-t-elle.

-Tu viens? On va regarder un film...

Elle sourit faiblement.

-Non, vraiment, je... je peux rien regarder d'autre que Friends ou des vidéos Youtube.

J'allais sortir, mais elle me rappela.

-Maxence?

Je souris devant son obstination à toujours vouloir m'appeler pas mon prénom complet.

-Oui?

-Tu restes avec moi?

-Oh... si tu veux, oui.

Elle rit légèrement, ce qui me rassura.

-Si ça te dérange pas de revoir des vidéos qu'on a déjà regardées...

Pour toute réponse, je redéposai l'assiette et je m'installai à côté d'elle dans son lit. Elle se rapprocha de moi, s'appuyant sur mon épaule.

-Merci de prendre soin de moi, souffla-t-elle.

Elle reprit son téléphone et remit en marche la vidéo qu'elle regardait quand j'étais entré.


Seb

Maxence avait refermé la porte de la chambre de Bianca derrière lui et il ne revenait pas. J'étais avec Ambre sur le canapé, à essayer de choisir un film sur Netflix.

Elle était très près de moi, son bras appuyé sur mon bras, et c'était suffisant à accélérer mon rythme cardiaque. Je n'arrivais pas à savoir, cependant, si c'était parce qu'elle me plaisait réellement ou parce que la situation, inusitée, nous rapprochait petit à petit.

-Je m'inquiète pour Bianca, dit-elle, comme si elle réfléchissait à voix haute.

J'hésitai, avant de passer un bras autour de ses épaules, pour la réconforter. Mon stress retomba quand elle appuya sa tête sur moi.

-Elle est forte, Bianca... c'est juste le choc, assurai-je. Je veux dire... ses parents sont dans un autre pays, elle peut plus voir Lucas et...

-Oui, mais...

Confinement en colocationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant