Chapitre 11

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Mai 2020

Maxence

Depuis cinq jours, le confinement était levé. Pour moi, ça ne changeait pas grand chose, puisque je ne pouvais pas encore reprendre les concerts. J'avais hâte, mais je sentais que Bianca avait encore besoin de moi près d'elle.

Sa patronne l'avait appelée, mais elle n'était pas retournée au travail, elle était trop anxieuse, malgré les progrès qu'elle avait fait.

Seb continuait à bosser de sa chambre. Il n'y avait qu'Ambre pour qui ça changeait vraiment quelque chose, elle avait repris son travail à temps partiel, elle n'était donc pas toujours à l'appartement.

Aucun de nous n'osait sortir sans que ce soit nécessaire.

Aujourd'hui était un jour spécial et j'avais préparé un bon petit-déjeuner à Bianca pour lui amener au lit.

J'entrai dans ma chambre avec le plateau. Elle dormait encore paisiblement.

-Ça fait quoi d'avoir un quart de siècle!?

J'avais parlé assez fort pour qu'elle se réveille. Elle gémit en rabattant la couverture par dessus sa tête.

-Je suis à la moitié de ma vie, y'a pas de quoi fêter, râla-t-elle.

Je ris en m'asseyant sur le lit.

-Tu mourras pas à cinquante ans, boulet... je t'ai préparé le petit-déj'.

-Y'a du café?

-Tu me prends pour qui?

Elle se montra enfin, le visage encore tout endormi, mais elle était magnifique.

-Je sais pas pourquoi je fais autant d'efforts alors que j'aurais le même effet avec une simple tasse de café...

Elle m'embrassa sur la joue.

-Merci Maxence. Ça l'air trop bon, mais je pourrai pas tout manger. On partage?

Je m'assis plus confortablement à côté d'elle pour qu'on mange tranquillement.

-Le dernier colis est arrivé ce matin, annonçai-je.

-Oh... donc je les aurai tous ce soir quand on fera la soirée! C'est cool...

Elle se mordillait la lèvre inférieure, pensive.

-Ça va pas?

-Si... c'est juste... j'aurais préféré une vraie soirée, comme avant. Et puis, je me demandais... on leur dit aux autres? Y'a Lucas qui est déjà au courant, mais...

-Je sais que c'est pas génial, mais c'est mieux que rien. Et pour leur dire... je te laisse décider. Moi ça me va.

Elle prit quelques secondes avant de se décider.

-J'ai pas envie de faire semblant devant eux, dit-elle finalement. On peut leur dire.

Je ne voulais pas laisser voir à quel point ça me rendait heureux, mais je l'embrassai. Elle me tira vers elle, rendant notre étreinte plus intense. Je sentis le plateau glisser et j'eus tout juste le temps de le rattraper avant que la nourriture aille voler dans le lit.

Bianca éclata de rire.

-Oups...

Je pris soin de déposer le plateau sur la table de chevet.

-Bon... on en était où?

Elle me regarda avec un regard espiègle et monta à califourchon sur moi pour mieux m'embrasser. Les choses commençaient à se pimenter quand on cogna à la porte de la chambre.

Confinement en colocationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant