Confinement en colocation

Chapitre 4

Mars 2020

Maxence

Je me retrouvai seul avec Bianca dans le salon. Je regrettais un peu de l'avoir réveillée, je savais qu'elle avait du mal à dormir.

-Est-ce que... on peut dormir ensemble? me demanda-t-elle timidement.

-Euh... oui, bien sûr.

Elle se mordit la lèvre.

-Juste... qu'on soit clair... je veux dire vraiment dormir et rien d'autre. Je suis trop stressée en ce moment pour...

-T'inquiète, je pensais même pas à ça.

Elle se blottit contre moi et je la serrai dans mes bras.

-On va dans ta chambre ou dans la mienne?

Elle soupira.

-J'ai pas envie de bouger.

-On va être plus confortable dans un lit...

Elle se leva à contre cœur et me prit les mains pour me tirer, jusque dans ma chambre.

-T'as choisi ma chambre, finalement, remarquai-je.

-Oui, je vais mieux dormir avec ton odeur et on va pouvoir regarder les étoiles.

Je ris.

-Je croyais que c'était un truc de gamin...

Elle me tira la langue. Elle s'assit sur le lit et me regarda, debout devant elle.

-T'es beau gosse, en vrai...

-Si on oublie mon gros nez.

Elle roula les yeux.

-Je l'aime, moi, ton gros nez.

Elle me tira vers elle pour m'embrasser doucement.

Elle s'allongea pour que je me retrouve au dessus d'elle, sans quitter mes lèvres. Elle me poussa sur le côté quand elle se rendit compte qu'une certaine partie de mon anatomie réagissait un peu trop favorablement à ses baisers.

Elle rit légèrement et je me sentis rougir.

-Désolé...

-C'pas grave, ça se contrôle pas vraiment. Je peux te voler un pull, pour dormir?

Je hochai la tête et elle ouvrit mon garde robe. Elle choisit mon pull à motifs de montagnes. Je savais que c'était son préféré.

Je détournai le regard, le temps qu'elle se changeait et en profitai pour enlever mes jeans et mon pull, me retrouvant en boxer.

Elle se glissa sous les draps et j'allai fermer la lumière. Quand je l'eus rejoint dans le lit, elle se colla à moi. Ses jambes nues contre les miennes suffisaient à accélérer les battements de mon coeur.

Elle regardait les étoiles, je les voyais se refléter dans ses yeux.

-Tu les as déjà comptées? demanda-t-elle.

-Chaque fois que j'arrive pas à dormir. Y'en a cent quatorze.

Elle prit une grande inspiration.

-Ça t'es déjà arrivé de te sentir tout petit à travers le monde et... inutile?

-Oui... tout le temps.

-Moi aussi. Ça sert à quoi que j'étudies, que je travaille, que j'écrive si... tout ça, toute ma personne, aura disparu. Mon passage sur terre est insignifiant.

Je ne savais pas quoi lui dire. Je voyais des larmes se former dans ses yeux.

-J'ai plus envie d'exister, Maxence...