Lundi 7 Décembre

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Lundi 7 Décembre :

Agathe avait réglé son téléphone à 4h du matin pour être sûre de bloquer Isaac chez lui et d'avoir le temps d'y passer avant les cours. Il y avait bien une seule personne capable de lui faire faire quelque chose comme ça. Elle détestait se lever tôt, mais dès que la sonnerie se déclencha, elle sauta hors de son lit. Elle consulta son téléphone : il ne lui avait toujours pas répondu. Son estomac se noua : c'était clairement le signe qu'il ne voulait pas lui parler.

Elle se prépara en vitesse et décida d'ouvrir son calendrier dès ce matin pour se donner du courage :

"-La nature nous a donné une langue et deux oreilles pour que nous écoutions le double de ce que nous disons" - Zénon

Elle sourit au papier. Pour que la citation se réalise, il faudrait bien qu'Isaac accepte de lui parler. Pour une fois que c'était de bonne augure. Elle porta ensuite son attention sur le chocolat : une nouvelle fois, il était en forme de sucre d'orge. Ce n'était pas exactement le même que la dernière fois, mais c'était la même forme que Jeudi dernier. Les souvenirs de cette journée lui remontèrent en tête : elle avait fait le concours avec les différentes équipes et avait gagné les sucres d'orge avec Logan. Sucres d'orge qu'elle n'avait toujours pas mangé parce qu'elle voulait les partager avec Isaac ce soir-là. Elle sourit et attrapa son sac : ils étaient encore là.

Peut-être qu'avec de la nourriture, Isaac serait plus apte à lui parler. 

Tout en stressant à propos de la tournure qu'allait prendre la rencontre, Agathe prit le chemin de la maison de son voisin. A cette heure-là, elle ne se voyait pas sonner et réveiller toute la maisonnée. Elle se faufila donc jusqu'à la fenêtre de la chambre d'Isaac qui se trouvait au premier étage. Elle jeta un regard autour d'elle avant de se mettre à lancer des cailloux contre la vitre. Elle espérait que tous les films romantiques avaient raison et que tout marcherait aussi bien. Au début, elle les envoyait tout doucement, ne voulant pas briser la vitre. Mais très vite, elle perdit la patience et se mit à envoyer des cailloux plus gros. Le vacarme était tel qu'elle ne voyait pas comment il ne pouvait ne pas s'être réveillé. Et elle avait froid.

Elle s'arrêta quelque instant pour réfléchir à ce qu'elle pouvait faire. Elle avait l'air bien fine maintenant. 

- Agathe ?, s'exclama une voix mal-réveillée qu'elle ne connaissait que trop bien.

- Enfin ! Avec tout le vacarme que je faisais, tu ne te réveilles que maintenant ?, s'écria-t-elle sans réfléchir.

Isaac lui lança un regard outré :

- Excuse-moi d'avoir peur quand quelqu'un essaie de démonter ma vitre au milieu de la nuit !

- Même Juliette n'a pas flippé quand Roméo était en bas de son balcon !, répliqua-t-elle.

- Mais qu'est-ce que tu racontes? Il ne lui a rien lancé Roméo !

Elle soupira avant d'entreprendre d'escalader pour rejoindre son ami. Celui-ci s'inquiéta immédiatement :

- Tu joues à quoi là? Attends, je vais aller t'ouvrir la porte !

- Je suis une gymnaste, tu n'as aucune raison de t'inquiéter.

Finalement, il du la tirer littéralement à l'intérieur de la pièce et ils s'écrasèrent au sol comme deux manchots.

Ils se relevèrent difficilement et Agathe pointa un doigt accusateur vers Isaac :

- CA NE VA PAS DE ME FAIRE DES PEURS COMME CA TOI ? MONSIEUR POURRAIT AU MOINS DAIGNER REPONDRE A MES MESSAGES S'IL N'EST PAS EN TRAIN DE MOURIR AU FOND D'UN CANIVEAU!

Le théorème des papillotesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant