Vendredi 18 Décembre

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Cette fois-ci, ce fut Agathe qui fut la première à la porte d'Isaac. Elle avait stressée toute la soirée, incapable de se le sortir de l'esprit. Elle espérait de tout son cœur qu'il avait réussit à reconstruire un lien avec son père. C'était si important. Elle ne lui avait pas envoyé de message, songeant que s'il voulait lui dire quelque chose, il le ferait, et ne voulant pas le déranger dans un moment si fort. Mais du coup, elle avait eu une nuit bien agitée et s'était levée au plus tôt.

Voilà comment elle s'était retrouvée à tourner chez elle comme un lion en cage dans l'attente désespérée que l'heure soit convenable pour toquer chez son voisin.

Celui-ci lui ouvrit avec un sourire et elle fut immédiatement soulagée :

- Ah non ! Je voulais du chocolat moi, s'enquit-il en faisant mine d'être énervé.

Elle avait totalement oublié le calendrier avec toute cette histoire. Pourtant c'était lui qui semblait rythmer ses journées.

- Je ne l'ai pas ouvert, tu passeras chez moi ce soir.

Elle lui lança un regard qui signifiait clairement *alorsilsestpasséquoihier?*. Elle savait très bien qu'il avait compris mais il faisait mine du contraire. Pour le moment, elle ne pouvait pas poser sa question clairement parce que le père d'Isaac et Lya les observaient.

Lorsqu'enfin, la porte se referma derrière eux, elle s'exclama immédiatement :

- Alors ? Raconte moi tout !
- Après le chocolat.

Elle se stoppa net :

- Je ne vais pas attendre jusqu'à ce soir ! Je n'ai pas dormi de la nuit !

Il lui lança un regard en coin :

- C'est ton problème.

Elle savait très bien ce qui l'attendait. Elle ne voulait pas céder. Mais elle voulait réellement savoir. Alors, avec un soupir, elle lui attrapa le bras et pivota pour retourner chez elle. Ravi, il sautillait en la suivant.

Ils entrèrent, Agathe expliqua rapidement pourquoi ils étaient revenus à son grand père qui s'inquiétait. Il sourit en comprenant et soupira "Alala les jeunes" en français.

Isaac attendait déjà à côté du calendrier, un immense sourire aux lèvres. Agathe se dépêcha donc et ouvrit la 18eme case. Derrière, se trouvait un chocolat en forme de bonhomme de neige, bien plus gros que celui de la veille.

- Tu vois, on a eu raison de passer !, S'enthousiasma Isaac.

Agathe ne répondit pas et déplia la citation :

"La seule façon de ne pas être faux, est de ne pas être parfait"

Pour une fois, elle ne s'attarda pas à tenter de deviner en quoi la citation allait influencer sa journée. Elle attendait simplement qu'Isaac lui raconte. Il se faisait prier.

- Tu ne m'as pas traduit la citation, rouspéta-t-il.

Elle le fit rapidement.

- Alors, reprit-il, c'est très poétique...

Cette fois-ci, elle l'avait violemment frappé au bras. Il rit, et se décida enfin à lui expliquer :

- Je n'ai pas grand chose à dire. Quand il m'a vu arriver, j'ai su que j'avais bien fait de venir. Il était vraiment heureux. Il m'a dit tout ce que je t'avais déjà dit. Qu'il était désolé, qu'il ne voulait pas me heurter, qu'il ne savait pas comment me le dire et qu'il s'était enfoncé petit à petit dans ses mensonges. Je lui ai pardonné de ne m'avoir rien dit. Après on a passé la soirée entre nous, comme on en avait l'habitude. À savoir, pizza et jeu de cartes. Ça nous a fait vraiment du bien.

Le théorème des papillotesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant