Chapitre 9 : Les garçons

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   Les poings serrés, Jenelle fit demi-tour et repartit par là où elle était arrivée. Bouillonnante de colère, elle ne fit pas attention au chemin qu'elle emprunta. Pourquoi Elliott avait-il refusé de l'écouter ? Se fichait-il à ce point de ce qu'elle pouvait raconter ? Pourtant, ça n'avait pas toujours été le cas. Aussi loin qu'elle se souvienne, ça avait plutôt été l'inverse. Leur relation avait depuis longtemps été complexe, bien souvent incomprise par les autres. Jenelle ne remarqua pas qu'elle commençait à gravir le grand escalier en bois. Elle avait toujours eu du mal à maîtriser ses émotions. Arrivée en haut des marches, elle fit encore quelques pas avant de se rendre compte du chemin qu'elle avait parcourut. Elle stoppa. Tout était calme. Ce couloir ressemblait au précédent sauf qu'ici elle se trouvait à l'étage des garçons. L'avertissement de James lui revint en pleine face. Cependant, ce n'était pas ça qui la préoccupait le plus. C'était la photo qu'elle avait vu.

   Toutes ces portes autour d'elle ne pouvaient pas être toutes leurs chambres, pas vrai ? Peut-être que si elle jetait un coup d'oeil, juste un, très rapide, elle pourrait en savoir plus ? En avait-elle seulement l'envie ? Aussi doucement qu'elle le put, Jenelle se dirigea vers la porte la plus près d'elle. Sa main se posa sur la poignée et lentement elle commença à l'ouvrir. Elle aperçut en premier la faible lumière de l'extérieur par les fenêtres. Ne fermaient-ils jamais leurs rideaux ici ? La jeune femme avança dans la pièce. L'aménagement était quasiment le même que pour sa chambre, à l'exception que quelques meubles semblaient plus récents. Arrivée au milieu de la pièce, la châtain se rendit compte que des vêtements s'étaient échoués parterre de l'autre côté du lit. Des vêtements.

-  Un problème ?

   Jenelle se retourna en sursautant. Hunter se trouvait devant la porte de ce qui devait être la salle de bain et la fixait de son regard perçant. La jeune femme se figea. Il ne portait plus de haut. Elle sentit ses joues s'empourprer, alors que cela ne semblait pas gêner le garçon.

-  Désolée, je me suis perdue.

   Le jeune homme aux cheveux noirs soupira et jeta machinalement un bout de tissu sur le lit.

-  On dirait que c'est une habitude chez toi, dis-moi.

-  Je ne savais pas que c'était ta chambre.

   Il commença à s'approcher lentement et Jenelle serra le bout de ses manches trop grandes dans ses mains. Son coeur battait plus vite et l'angoisse montait de plus en plus. Elle n'avait jamais été convaincante quand il s'agissait de mentir. Pourquoi Elliott n'était-il pas là ? Lui, il aurait su quoi faire pour se sortir de là. D'ailleurs, il ne se serait jamais mit dans une situation pareille. Hunter était de plus en plus proche et elle se mit à reculer. Leurs regards s'étaient accrochés et ne se quittaient plus. Jenelle avait trop peur que, si elle clignait ne serait-ce qu'une fois des yeux, le comportement du jeune homme ne change brusquement. Les yeux vert émeraude de ce dernier fixaient inlassablement la châtain de cet air impassible qu'elle lui connaissait depuis le début. Il fut alors si près que Jenelle pouvait déjà sentir la chaleur émanée de son corps. Elle recula encore mais fut stoppée par le mur qu'elle heurta dans son dos. Elle pouvait à présent contempler la pâleur de sa peau et les traits fins de son visage. De longs cils sombres paraient son regard posé sur elle. Il était bien plus grand qu'elle, et l'expression neutre qu'il arborait était tout aussi angoissante que le reste du personnage. Comparé à la photographie, il avait davantage un corps d'homme à présent.

-  Et que pensais-tu découvrir en venant jusqu'ici ?

   Jenelle déglutit. Il ne croyait pas à son histoire. Trop intimidée, elle n'osa pas répondre de suite. Elle ne pouvait pas porter la main à son pendentif, le corps de Hunter était trop proche.

The ManorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant