EAGLES 2

Chapitre 24

Milly

Je reste quelques instants figée, Mandy me voulait moi ? Je comprend pas vraiment le sens de cette phrase, à aucun moment elle a tenté de s’approcher de moi ou quoi que ce soit, ou alors elle ne me voulais pas pour les mêmes raisons que Sean, je pencherais plus pour cette hypothèse, il n’y a qu’une seule façon de le savoir, je me tourne vers les gars et les fixes.
 
«Il est tout à vous ! »
 
Je sort de la pièce sans un regard pour Eddy et me dirige vers la cellule de Mandy ou ma mère m’attend déjà.
 
Mandypute , comme dirait Butcher, est attachée dans la même position que Eddy, son visage est méconnaissable, elle saigne et il lui manque deux doigts, je regarde ma mère un sourcil relevé alors que son visage fait penser à celui d’un gamin pris en faute.
 
« Désolée, j’ai pas pu attendre elle arrêtait pas de gueuler et ça ma énervée ! »
 
Un léger sourire étire mes lèvres et je secoue la tête, ma mère est irrécupérable !
 
Je me place face à la salope, et la regarde en souriant. Son regard sur moi est noir, pas de doute, elle ne me voulait pas du bien.
 
« Alors Mandy, est tu disposée à m’expliquer toute cette histoire ? »
 
« Va te faire foutre. »
 
Sa voix est basse et lente, preuve que maman n’y ai vraiment pas allé de main morte, elle a clairement mal même si elle tente de le cacher, ben ma pauvre, si tu veux pas parler t’as pas finit de souffrir.
En silence, je m’approche de la table dans le fond de la pièce ou tout le matériel des gars est entreposé, il ont un sacré équipement ! Couteaux, pinces, chalumeau, batterie, y a même des trucs que je ne connais pas et je suis pas sur de vouloir savoir à quoi ils servent. Je jette un œil à ma mère et lui montre du doigt la batterie et les câbles, j’ai envie de voir ce que ça donne ! Elle m’offre un sourire que seule une mère peut donner à son enfant, mais qui dans cette situation est vraiment bizarre, enfin pour les gens qui ne vivent pas de la même manière que nous !
 
Dans notre monde, seul les hommes touchent aux « affaires » du club, mais même s’ils nous préservent, que ce soit les femmes ou les enfants, nous savons exactement de quoi il en retourne, j’ai grandit dans un club, je fais partie de la grande famille que sont les Eagles, j’ai toujours su que leurs affaires n’étaient pas légales, que lorsqu’ils revenaient d’une mission ils n’étaient pas blessé à cause d’un accident ou encore que lorsqu’ils parlaient « d’invités » ce n’était pas quelqu’un de bon pour eux, alors oui, le fait que ma mère me sourit tendrement avec une pointe évidente de fierté alors que je m’apprête à torturer quelqu’un est normal chez nous, Mandy a déshonoré le club, elle doit en assumer les conséquences, car même si elle n’est qu’une brebis, les règles sont les mêmes pour tout le monde et elle le savait.
 
Maman m’aide à installer les câbles ainsi que la batterie, je fixe Mandy qui arbore une mine beaucoup moins arrogante et sur d’elle qu’il y a quelques minutes, je pense qu’elle ne me croyait pas capable de faire du mal, sauf qu’elle ne me connait pas, j’ai vécu des choses difficiles, j’ai vue mon père battre ma mère, mon petit frère est mort sous mes yeux, j’ai tatoué des gars du club qui étaient couvert de cicatrices qui ne laissent aucune place à l’imagination sur ce qu’ils ont vécu, je suis tombé malade, j’ai faillit y passé, j’ai abandonné les miens. Si y a bien une chose que j’ai appris de tout cela, c’est que dans la vie tu bouffe ou tu te fait bouffer ! Tu es la proie ou le prédateur. Moi j’ai décidé de me battre, pour moi mais surtout pour ceux que j’aime, Mandy, tout comme Eddy et Sean s’en est pris à deux personnes qui compte plus que tout pour moi, elle va le regretter !
 
Une fois le tout installé , je lance un dernier sourire à Mandy et appuie sur le bouton, le corps de Mandy se crispe entièrement et ses yeux ce révulsent. Je stoppe la machine, ce serait con qu’elle meurt avant que j’ai pu obtenir mes réponses. Je lui colle une claque pour la tenir éveillée.
 
« Ho ! Tu reste avec nous ! »
 
Son regard noir pourrait me tuer sur place si c’était des flingues, mais pour ma plus grande joie, ce sont seulement des yeux !
 
« Alors ? T’es décidée à parler ? J’ai eu une petite conversation avec Eddy, d’après lui tu n’en avais rien à faire de Cam, c’est moi que tu voulais ! »
 
Je vois, du coin de l’œil ma mère froncer les sourcils, ouais elle non plus ne s’attendait pas à ce genre de chose, je suis même étonnée que Butcher n’ait rien vue venir ! Mandy me regarde toujours méchamment mais je n’en fait pas de cas.
 
« Va te faire foutre. »
 
Me dit elle faiblement alors que je lui remets une décharge. Je stoppe tout alors que la salope de service s’évanouit.
 
« Faudrait peut-être que l’on demande aux gars comment ça fonctionne, parce que si on y va trop fort, elle va clamser avant qu’on ait pu avoir des réponses. »
Me dit ma mère.
 
« On va passer à autre chose, tu propose quoi ? Couteaux, pinces ou machettes ? »
 
Dis je en regardant la table et les ustensiles, puis l’un d’eux me plaît, je le prends en main et me tourne vers ma mère tout sourire. C’est un espèce de maillé.
 
« Ça doit pas être agréable ?! »
 
« Effectivement ! C’est parfait ! »
 
Me répond maman, toujours avec le même sourire. Elle balance un seau, qui je ne suis pas sur contient que de l’eau vu l’odeur, à la tronche de Mandy qui se réveille avec un haut le cœur, ouais, je crois qu’il y avait de la pisse dedans !
 
« Toujours pas décidée à parler ? »
 
Elle secoue la tête en signe de négation, je hausse une épaule prend de l’élan et frappe son genoux gauche de toutes mes forces avec le maillé. Un craquement se fait entendre, suivit du hurlement de douleur de Mandy, je jubile, bordel ça fait du bien de se défouler ! Y a des fois je me fais peur à moi-même d’avoir des pensées comme celles-ci !
 
Je jette un œil à notre prisonnière qui ne semble toujours pas vouloir parler, tempi pour elle, j’administre le même traitement  à son genoux droit qui comme l’autre fait un bruit très étrange et surtout pas normal. Mandy hurle une nouvelle fois.
 
« C’est bon, c’est bon, je vais t’expliquer ! »
 
« Ben c’était pas si difficile ! »
 
Je lui dit en lui mettant de petites tapes sur la joue.
 
« Tu m’as volé ma vie ! »
Me dit elle avec hargne alors que je lève un sourcil interrogateur.
 
« Je comprends pas. »
 
« Quand t’as débarqué en plein milieu d’année au lycée, j’étais une des filles les plus populaires qu’il y avait ! Ça faisait des mois que je travaillais Sean au corps, je savais que si je me le mettais dans la poche et que je sortais avec, j’avais directement une place de choix au sein du club et dans le futur je serais devenue la première dame ! Il a fallut que tu débarques et toute l’attention de Sean était focalisée sur toi, il ne voyait personne d’autre, quand on était à table avec la bande il ne parlait que de toi, Milly ci, Milly ça ! Puis il a fallut que vous vous mettiez en couple, à partir de ce moment j’ai tout perdu, Sean, l’espoir d’avoir ma place dans le club, ma popularité ! Alors je t’ai pourri la vie au lycée, les mots dans ton casier, les coups bas, tout ça c’était moi ! »
 
« Pourtant tu as finis avec lui ? Quand on c’est séparé c’est avec toi qu’il c’est mis ! »
 
« Et que crois tu que je ressentais lorsque l’on couchait ensemble et que c’était ton nom qu’il répétait à longueur de temps ?!! Il en a toujours eu que pour toi ! Quand tu t’es mis avec Cameron j’ai tout fait pour vous séparer, pas parce que je le voulais lui, mais parce que je voulais te faire souffrir, je voulais que tu perdes tout comme moi j’avais tout perdu ! Puis tu t'es barrée, putain que j’étais heureuse, sauf que Sean ne voulait pas de moi pour la simple et bonne raison que j’étais devenu une brebis et qu’il ne voulait pas d’une meuf qui avait couché avec tout ses frères, sauf que je n’ai eu personne d’autre que lui ! A l’anniversaire de Jo, j’ai entendu ton père dire qu’il était heureux que tu revienne enfin, j’en ai profité pour droguer Cameron et faire croire que nous avions couché ensemble, comme ça, jamais tu ne serait revenu dans ses bras, juste le fait de savoir qu’il c’était passé un truc entre nous t’aurais dégoûtée, mais j’avais pas pensé au faite que tu le connaissais si bien et que tu devine mon plan et celui de Sean par la même occasion ! Puis je me suis dit que si tu étais partie si vite il y a cinq ans, c’est que tu avais sûrement des choses à cacher, alors j’ai fouillé la chambre de Track ou j’ai tout découvert, mais encore une fois, même si j’ai dévoilé ton mensonge à tout le monde la petite Milly a bien vite été pardonnée ! J’ai fait croire à Sean que je le suivais dans son plan pour te récupérer et flingué Cameron, mon objectif était de te flinguer toi ! Mais l’autre con a impliqué Logan dans l’histoire, je suis peut-être une garce mais jamais je ne m’en serais pris à ton frère, il n’a absolument rien à voir dans tout ça, je ne l’aurais jamais touché. »
 
« Tu te rend compte à quel point cette histoire est pathétique Mandy ? Tu a tenté de me tuer simplement pour une place au sein du club, place que tu n’aurais sûrement jamais obtenu que je vienne vivre ici ou pas ! Tu es aussi cinglée que Sean en faite ! »
 
« TU M’AS PRIS MA VIE !!! »
 
Me hurle t’elle avec rage. Mon dieu elle est complètement cintrée ! D’une façon ou d’une autre, si ça n’avait pas été moi ce serait tombé sur n’importe qu’elle fille que Sean aurait côtoyé.
 
Un regard vers ma mère me confirme qu’elle pense la même chose que moi, je ne fait pas durer cette mascarade plus longtemps, je m’empare d’un couteau de chasse, me place derrière Mandy et lui tranche la gorge d’un coup sec.
C’est la première fois que j’ôte la vie a quelqu’un et je me sens, bizarre en faite, je me replace devant elle pour la regarder je ne ressent rien, aucune émotion, mais lorsque je baisse les yeux sur mes mains pleines de son sang je me rend compte de ce que je viens de faire, pas que je le regrette mais, c’est douloureux, ce dire que c’est moi qui ai eu le droit de vie ou de mort sur elle est étrange.
Je ne sais combien de temps je reste là à fixer mes mains, mais je reprends « vie » lorsque deux bras s’enroulent autour de mes épaules et que des lèvres se posent sur mon crâne.
Cette corpulence, ce parfum, je reconnaîtrais cette personne entre mille, c’est l’homme que j’aime qui est là, qui me soutient.
Je suppose que j’ai du rester trop longtemps bloquée sur mes mains et que maman c’est inquiétée et est allé le chercher.
Il me relâche et se poste devant moi, ses mains sur mes épaules.
 
« Viens bébé, allons prendre une douche. »
 
Je hoche la tête pour simple réponse et il me prend dans ses bras, voilà, c’est là, il n’y a que là, entre ses bras que je me sens chez moi et que tout va bien.