Chapitre 16

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Indignée, la jeune Hyuuga courait dans la pénombre des coulisses, à la recherche de Naruto. Elle avait deux mots à lui dire…

Elle arrivait près de la sortie, une lumière plus vive apparaissant à une dizaine de mètres, lui permettant d'éviter les tabourets et autres mobiliers, abandonnés là, et qui prenaient gentiment la poussière. In extremis, elle aperçut Naruto, qui s'apprêtait à quitter les coulisses. Se rendant compte qu'il était poursuivi, le garçon se retourna, lui tira malicieusement la langue, et continua sa route.

Retenant de justesse une imprécation, Hinata força l'allure et sortit en trombe, pour atterrir dans un couloir adjacent, et qui, d'après le volume sonore, devait se situer derrière le bar. Mais impossible de savoir où le Boss était allé. A droite ? A gauche ? Elle allait s'en remettre au hasard quand un bref éclat argenté sur le sol attira son regard.

Intriguée, elle se pencha et ramassa ce qui se révélait être un collier. Le bijou lui était vaguement familier, et elle resta un instant immobile, cherchant ou diable elle avait bien pu le voir. Une fugace réminiscence la traversa, il appartenait à son cher Naruto, qui ne s'en séparait jamais… sauf pour jouer au jeu de piste.

Navrée de tant de puérilité, Hinata put donc connaître la route à suivre, et partit à gauche. N'aillant pas d'autre possibilité, elle continua tout droit, passant devant plusieurs portes closes. Elle hésita un instant, se demandant si elle devait les ouvrir, avant de préférer la sécurité, et de renoncer. Elle n'avait aucune idée de ce qui se trouvait derrière, et ne voulait pas le savoir.

Commençant à être essoufflée, la jeune fille ralentit l'allure. Continuant ses recherches, elle accéléra quand il lui sembla apercevoir l'ombre de Naruto à une dizaine de mètres. Elle prit une longue inspiration, se préparant à sprinter, quand une violente douleur traversa son crâne. Le souffle coupé, le corps gracile se courba en deux, ses deux mains entourant sa tête, qui semblait soudain broyée dans un impitoyable étau.

Le monde alentour devenait de plus en plus flou, à mesure que la souffrance montait. Puis cette dernière se retira, lentement, laissant Hinata accroupie, les traits encore crispés. Elle se détendit légèrement, quand une nouvelle sensation l'atteignit. C'était comme si tout ce qu'elle avait occulté depuis le début de sa « rébellion » lui retombait brutalement dessus.

Elle s'était engagée dans une organisation criminelle, et devrait elle-même devenir une délinquante. Et peut-être même tuer… Si son père apprenait ce qu'elle faisait, il la renierait, et elle aurait déshonoré sa famille… Malgré leurs comportements, une part d'elle continuait à les aimer et à leur pardonner. De plus, sa mère n'aurait jamais voulu que sa famille finisse ainsi.
Enfin, l'ampleur de la situation l'atteignait. Et Hinata, la douce héritière, fut prise d'une épouvantable nausée, le dos couvert d'une sueur glacée. Alors qu'elle allait céder pour de bon à la panique, une voix cynique s'éleva en elle :

« Et bien, où est passé tout ton sang-froid, ta colère ? Vas-tu vraiment tout abandonner, comme la fille sans consistance que tu as toujours été ? Laisse-moi plutôt faire…laisse-moi agir… »

La voix était doucereuse à présent. Perdue, les yeux dans le vide, n'ayant plus la moindre énergie, sans même la force de penser, Hinata écouta la voix continuer à diffuser ces belles et vénéneuses paroles. Elle lui promettait sécurité, bonheur, insouciance…

Dans un subit éclair de lucidité, Hinata revint à elle-même. Pour voir un Naruto soucieux face à elle, qui la dévisageait d'un air anxieux. Elle lui sourit comme si de rien était et accepta de bonne grâce la main qu'il lui tendait. Toute vengeance oubliée, ils sortirent afin de rejoindre les autres.

Mais en son for intérieur, Hinata ne cessait de ressasser ce « malaise ».

Et cette obsédante question : Etait-elle folle ?

Dans l'ombre des coulisses, une ombre avait assisté à toute la scène, se délectant des tourments de l'adolescente. La première phase du plan était en marche. Un plan si subtil que sa proie n'avait aucun moyen de s'échapper… La gamine était déjà pieds et poings liés. A sa merci… Et en la contrôlant, il pourrait atteindre ses propres objectifs.

Un sourire à glacer le sang, l'individu quitta la pénombre des loges, secoua sa chevelure écarlate. Voyant que l'écran de son portable s'allumait, il prit l'appareil, son sourire s'évanouit, et c'est d'une voix neutre qu'il décrocha :

« Sasori, j'écoute… »

DANSE ET SÉDUCTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant