Chapitre 10

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La rage. Telle fut le premier sentiment d'Itachi, quant il vit celle qu'il considérait comme sa propriété fuir avec un autre.

Si encore cela avait été un simple inconnu. Mais il avait fallu que ce soit ce maudit Uzumaki, qui avait décidément pour principal amusement de lui mettre des bâtons dans les roues. Accoudé au bar, indifférent à tout ce qui l'entourait, dans le monde clos de ses pensées, l'héritier analysait la situation. Ses doigts agiles faisaient distraitement tourner le verre à moitié plein qu'il tenait, et une froide impassibilité,un air distant, maintenait ses nombreuses admiratrices à distance.

Il devenait vital pour la suite du jeu qu'il écarte le gamin. Cela ne serait cependant pas une mince affaire. L'ébauche d'un plan commençait à se dessiner, et de multiples possibilités s'offraient désormais à lui. Il ne savait toutefois pas encore laquelle il allait choisir. L'une était décidément cruelle, l'autre promettait une victoire rapide et écrasante, mais trop rapide à son goût.

Laissant là la question, il repoussa le verre au loin, se leva, et alla aborder une jolie jeune femme qui dansait avec une certaine élégance. Mutin, il lui lança un de ces fameux airs de Don Juan, qui avait mainte fois prouvé son efficacité. Eblouie, la fille lui sourit en retour. Elle était ferrée, et l'aiderait à passer ses nerfs. Ce fut lors d'un slow langoureux que la solution lui traversa l'esprit, avec la violence et la rapidité d'un éclair.

Satisfait, il la repoussa au loin, avant de saisir son cellulaire,de quitter l'endroit et de taper rapidement un message,qu'il envoya promptement.

«Rendez-vous au lieu habituel dans une heure.»

Puis il alla récupérer sa voiture et se dirigea vers un bar nettement moins coté, connu pour sa clientèle... marginale. Devant l'entrée, deux hommes patibulaires montaient la garde, s'assurant que nul gêneur ne pénétrerait sur ce territoire. L'Uchiwa sourit. Cela faisait bien longtemps qu'il n'était pas venu dans ce repaire de tueurs.

Avec décontraction, il quitta son véhicule et entra, lançant un regard glacial à l'une des armoires à glaces quand elle tenta-maladroitement- de l'interroger. Submergé par la froideur et l'autorité qui émanait de lui, l'homme se tut et s'effaça. Itachi pénétra donc dans l'antre des mafieux en tout genre, et balaya la salle enfumée du regard. Quant il eut repéré sa proie, il s'avança de suite vers elle. Règle numéro 1: ne laisser aucune possibilité de fuite à une cible.

Il se tenait désormais dans le dos de la personne qui l'intéressait, et le surplombait du regard. Se sentant observé, l'homme qui était assis là, buvant en charmante compagnie,leva les yeux vers lui. Y Y ayant cependant repéré une femme à son goût, Itachi lui lança un regard suggestif, auquel elle répondit par un sourire.

«Tu m'attends près de l'entrée?»lui demanda-t-il d'une voix séductrice. La femme acquiesça,se leva, et alla attendre près de la porte, se retenant visiblement pour ne pas le dévorer des yeux.

L'homme que l'héritier était venu voir grogna, mécontent de voir un «coup» lui échapper.

Il changea néanmoins très vite d'attitude, en constatant le revirement d'attitude qui avait eu lieu chez Itachi. Toute sensualité l'avait quitté, ne laissant plus qu'une terrible et implacable froideur, alliée à une volonté hors du commun. De nouveau, l'homme se surprit à se demander si l'Uchiwa avait déjà éprouvé une bribe d'émotions, et retint un frisson de crainte. Il était un des leaders du milieu, il n'allait certainement pas ployer devant ce blanc-bec! Un blanc-bec qui n'hésitait pas à s'aventurer sur le domaine de la Mafia.

La beauté comme l'audace du garçon le frappait à chaque fois qu'il le voyait, bien qu'il ne s'agisse que de leur deuxième rencontre. Cette impassibilité mêlée à cette splendeur de marbre grec... cet homme lui faisait décidément penser à un ange déchu, avec cette atroce et envoûtante beauté. Un ange au cœur de Démon, qui recelait d'une noirceur et d'une intelligence diabolique.

Le mafieux avait un bougre de mauvais pressentiment. La lueur froide qu'il vit dans ses yeux acheva de le glacer.

-Bonsoir, entama Itachi d'une voix doucereuse. Il est temps de payer ta dette, Hidan...

DANSE ET SÉDUCTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant