DANSE ET SÉDUCTION

Chapitre 8

Entre les deux hommes, l'air semblait crépiter de tension. Toute légèreté avait quitté le visage du cavalier d'Hinata, et contre son dos, elle sentait les imperceptibles tremblements de colère d'Itachi. Bon sang! Pourquoi venait-il tout gâché, celui là ? Et pourquoi diable était-il présent?

A chaque minute qui s'écoulait, Hinata voyait ses craintes d'un combat se renforcer. Sans une once de crainte, le jeune blond défiait calmement Itachi du regard, sans paraître nullement effrayé par la superbe de l'Uchiwa en colère. Un sourire moqueur illumina brièvement son faciès, juste avant qu'un brusque choc n'arrache Hinata des bras de son inopportune connaissance.

Sans perdre une seconde, le blond lui empoigna le bras, et profitant de la confusion, la foule dansant désormais là où ils étaient, se faufila dans la foule, l'entraînant à sa suite. La jeune fille jeta un rapide coup d'œil en arrière, et aperçut Karin, qui avait percuté Itachi. Elle lui lança un clin d'œil, avant de se concentrer sur son adversaire, à savoir un Uchiwa très en colère.

De le voir ainsi, lui qui était habituellement si calme et maître de lui-même, de le voir perdre son contrôle , lui fit échapper un éclat de rire ravi. Avec l'innocence de l'enfant qui vient de commettre quelques farces, elle se laissa guider par cet inconnu, contournant avec habileté certains groupes, en fendant d'autres, vers la sortie. Nul poursuivant derrière eux, Karin le retenait.

Une fois dehors, elle aspira une grande bouffée d'air frais, avant de lui sourire d'un air complice, sourire qu'il lui rendit. Un sourire éclatant et si lumineux qu'elle en eu le cœur chamboulé.

«Viens, je vais t'emmener dans un endroit amusant !

-Je ne crois pas que ce soit une bonne idée... répliqua Hinata, soudain méfiante. Elle était partante pour s'amuser, pas pour se faire violer !

-Tu ne crains rien! Je veillerai sur toi ! Lui promit-il d'un ton léger.»

Impulsivement, elle acquiesça,et tous deux partirent dans la nuit noire, en direction de la ville. Les quartiers qu'ils traversaient étaient de plus en plus mal famés, et il n'était pas rare qu'elle voit rôder en périphérie des ombres qui s'empressaient de disparaître sitôt remarquées.

Un terrain vague se profila devant eux, ceint d'une simple palissade de bois. Le blond l'aida galamment à l'escalader, pénétra dans la maison en ruine qui se tenait au centre, et lui montra dans un coin l'escalier qui semblait s'enfoncer dans les profondeurs de la terre. Aucune lumière n'était visible en bas, les lieux semblaient totalement désert.

Avec insouciance, il s'y engagea, et Hinata le suivit avec un air bravache sur le visage. Que ne fut sa surprise quant elle vit qu'une porte se tenait en bas, et que l'endroit derrière était parfaitement éclairé et tout à fait habitable! Une table basse posée à même le béton, des chaises, un canapé de cuir noir, des étagères... Ce ne fut qu'après qu'elle remarqua ceux qui occupaient la pièce.

Elle recula instinctivement de quelques pas. Dans quels beaux draps s'était-elle encore fourrée?!

En effet, face à elle se tenait un groupe de cinq ou six personnes, majoritairement des garçons.

L'un avait des cheveux rouges et un regard assassin, l'autre paraissait être un vrai play-boy,avec des tatouages tribaux sur les joues. Un blond aux yeux bleus ricanait seul dans un coin, en malaxant ce qui paraissait être de l'argile. Un garçon d'une stupéfiante et ténébreuse beauté était affalé sur l'un des fauteuils, et elle se rendit compte avec horreur que ses vêtements semblaient tâchés de sang. Enfin, la seule fille du groupe, une jeune femme aux cheveux noirs, manipulait un pistolet. Une atmosphère violente et meurtrière imprégnait les lieux et une grande tension se dégageait de ces gens.

«Ils n'hésiteraient pas une seconde à me tuer» se dit-elle avec effroi.

Une sueur froide coula dans le dos d'Hinata qui chercha avec terreur son guide du regard.

Il s'était assis sur le dossier du canapé, et la fixait d'un air étrange, mi-narquois, mi-tendre.

«Il me teste», comprit-elle, et Hinata se reprit, faisant attention à ce que sa peur ne transparaisse pas.

«Je ne me suis pas encore présenté. Je suis Uzumaki Naruto, le chef du gang Kyuubi. Bienvenue dans notre repaire.»