Perfect Illusion ( Nouvelle version)

Chapitre 5 (partie 2/4)

— Tu... Tu te souviens de... Tobias ?

Il avait eu toutes les peines du monde à prononcer ce prénom. Il se l'était interdit depuis si longtemps. Il ne s'était même pas autorisé ne serait-ce qu'une simple pensée à l'égard de son ami d'enfance. Le premier et le seul garçon qu'il avait embrassé. Jusqu'à Gabriel.

— Bien sûr que je m'en souviens. J'ai passé ces vingt dernières années à me dire que tout aurait pu être différent pour toi si je n'avais pas ouvert cette fichue porte. Mais pourquoi me parler de cette histoire aujourd'hui alors que tu as toujours refusé de le faire ?

— Hier soir, j'ai embrassé Gabriel, c'était un défi, et je... Tout est remonté à la surface.

— Pourtant vous vous embrassez déjà pour la série !? Qu'est-ce qui était différent cette fois ?

— Probablement le fait que ce n'était pas un simple smack, mais un French Kiss. Et puis nous n'étions pas non plus sur un plateau de tournage avec des caméras braquées sur nous.

— OK. Et comment as-tu géré les choses ? Ne me dis pas que tu t'es enfui !?

— Non.

Alexa échappa un soupir de soulagement, mais changea bien vite d'attitude quand Matthew ouvrit de nouveau la bouche.

— Enfin si, en quelque sorte. C'est à ce moment précis que Taylor m'a appelé, alors je me suis éclipsé sur la terrasse.

— Il y a du progrès.

Matthew esquissa un sourire, tandis qu'elle cueillait l'une de ses joues au creux de sa paume. Il aimait que sa sœur voie le positif dans la situation.

— Et que s'est-il passé avec Gabriel quand tu es revenu ?

— Rien. Il était parti pendant mon absence, mais ça n'a sans doute rien à voir avec moi. Il devait juste être fatigué, et comme il se levait tôt pour récupérer Heather à l'aéroport...

— Ça lui est déjà arrivé de partir sans te dire au revoir ?

— Non, mais il ne voulait certainement pas me déranger alors que j'étais au téléphone.

— Je constate que tu as réponse à tout. Bon, et sinon ce bisou, raconte-moi ? Comment c'était ?

Il avait tellement ressassé ce moment, qu'il aurait pu le lui décrire dans les moindres détails, avec toutes les sensations qu'il avait pu ressentir en prime, mais il ne savait pas si satisfaire la curiosité de la jeune femme était la meilleure des solutions. Il se contenta donc d'un haussement d'épaules et d'un simple mot pour résumer le défi.

— Bien.

Évidemment, cette courte réponse fut loin de convenir à sa grande sœur qui voulait tout savoir et avec le plus de précision possible tant qu'a faire. Elle ne tarda donc pas à revenir à la charge.

— Attend ! Bien ? C'est tout ce que tu trouves à dire ? Je pense que pour que ça t'obsède comme ça semble être le cas, c'était plus que bien. Crache le morceau Matty !

Il ne put que remuer la tête de gauche à droite devant son air de sale môme attendant qu'on lui raconte la meilleure histoire du siècle. Ne lui manquait plus que les pop-corn pour parfaire le tableau.

— Bon, d'accord. C'était... magique.

Il marqua une pause, replongeant directement dans ses souvenirs. Un léger frisson parcourut son échine tandis qu'il cherchait les bons mots à poser sur les sensations encore si palpables.