17.

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Pdv : Zoé
Le jour même nous avons pris un avions public et nous sommes rentrés en France. Pendant le trajet nous nous sommes détendues, on a même rit un peu.
En descendant de l'avion Mat m'emmena à l'entrée de l'aéroport. Je me sentais mal au milieu de cette foule immense. Mat me tenait la main et nous nous faufilions. Je m'attachais à son bras et je ne la lâchais pas. On arriva devant l'immense porte et nous sommes arrivées à l'extérieur.
Là des dizaines de taxis se bousculaient et des passants jouaient des coudes pour les rejoindre. Je leva la tête vers Mat pour lui demander des indications et à ma surprise elle lâcha ma main.
- Mat ? On rentre ?
- Non. Toi tu rentre chez toi ...
Elle glissa dans ma main un billet de 50€ et se pencha à mon oreille.
- Je t'aime Zoé.
Elle tourna les talons et s'en alla en me plantant là. J'ai voulu lui courir après mais je me fit bousculée par plusieurs personnes et elle disparue dans la foule.
J'étais en pleure au milieu de cette foule effrayante et je serrais ma petite valise dans ma main. Je ne comprenais pas. J'étais perdue sans elle qui me guidait.
Je respira un grand coup et repris mon calme. J'étais libre j'aurai dû être heureuse.

Le premier endroit où je me suis rendue était à l'adresse de ma meilleure amie.
Lorsque la porte s'est ouvert un homme que je ne reconnaissais pas s'est présenté devant. Il avait l'air paresseux et blasé.
- Bonjour... Savez-vous où est la fille qui habitait ici ?
- Non...
- Vous n'avez pas une adresse ?
- Non...
- Je vous déranges ?
- Oui...
- D'accord je vais vous laisser dans ce cas...merci.
Je suis partie et je suis restée plantée là. Il était hors de question que je retourne chez mon père. Je me forçais à profiter de ma liberté mais j'étais retenue en arrière. Soudain je me rendis compte que  je devais me rendre au commissariat. Cela n'avait pas été une évidence alors que c'était la chose la plus logique à faire.
J'avançais dans la rue et j'avais l'impression que tout le monde me regardait. Au coin d'une rue un groupe d'hommes attrapa mes bras pour m'arrêter. Mon poul s'accélèra.
- Doucement ma jolie.
- Ça va mademoiselle ?
- Euh... Lâchez moi...
- Mais on va rien te faire, tu veux pas prendre un verre avec nous ?
- Non merci lâchez moi...
- Aller ce sera sympa on peut même aller faire un karaoké !
- Non...
- On te l'offre ma belle.
- Non lâchez moi !
Je me suis mise à courir la tête baissée n'importe où tant que je m'en allais. J'ai atterrie devant un commissariat de police. J'étais statique, j'hésitais à rentrer. Une femme en est sortie en pleurant avec un enfant dans les bras. Elle avait un bleu à l'oeil. Chaque élément me faisait penser à elle.
Je me suis immédiatement rendue compte que je ne pouvais pas vivre sans Mat. Non je ne peux plus. Je ne suis pas rentrée dans le bâtiment et, perdue, je me suis ruée jusqu'à l'aéroport toujours aussi bondé que quelques temps plus tôt.
- Il faut que j'y retourne.
J'esseya d'appeller un taxi pendant 1 heure complète. Je pleura plusieurs fois et au moment où je perdais espoir un taxi s'arrêta devant moi.
Le jeune homme au volant me sourit quand je suis entrée dans le véhicule.
- Merci...
- Où est ce que je vous emmène ?
Je lui expliqua que je ne connaissais pas le nom de la ville mais je lui indiqua plus ou moins comment y aller.
- Oh bien sûr je connais bien ! C'est la ville où j'habite.
- Et vous venez travailler jusqu'ici ?
- Aux alentours il y a beaucoup plus de client, comme c'est difficile de joindre les deux bouts j'essaie de faire le plus de courses possible.
- Oh je vois j'espère que vous vous en sortez.
- Merci beaucoup. Et vous d'où venez vous ?
- Eh bien là je reviens d'Australie.
- Vous voyagez beaucoup ?
- J'ai été en Grèce, en Russie, en Chine, aux États-Unis, au Pérou, au Japon et j'ai fini par l'Australie.
- Ah oui un petit tour du monde donc ? Vous voyagez en solitaire ?
- Non j'étais avec une amie.
Nous avons passé le trajet à discuter de nos vies. Je lui expliqua la situation en dissimulant les détails les plus intimes.
La nuit tombait.
Quand je me pencha pour observer le compteur je m'écria.
- Oh mon dieux, arrêtez vous s'il vous plais je n'aurai pas les moyens de vous payer plus que là...
- Nous sommés presque arrivés et votre histoire m'interpelle.
D'un geste de la main il éteignit le compteur.
- Vous êtes la première personne bienveillante que je rencontre depuis très longtemps...
On est vite arrivée dans la ville. Je suis descendu de la voiture et lui ai tendu le billet que Mat m'avait donné.
- Oh non non ne vous embêtez pas !
- J'y tiens s'il vous plais.
- Merci...
Il parut géné en prenant le billet. Je le remercia et me retrouva seule dans cette ville. Je reconnu un peu l'endroit mais demanda à un passant où se trouvait la forêt. Il parut étonné puisqu'il faisait nuit mais il m'indiqua la route et je m'y dirigea.

Stockholm syndromeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant