- Mat ? On rentre ?
- Non. Toi tu rentre chez toi ...
Je lui glissa un billet dans la main et me pencha à son oreille.
- Je t'aime Zoé.
Mes mots me déchirèrent. Je tourna les talons et partie retrouver un taxi. Dans l'avion je me suis rendue compte qu'en milieu public, là où je ne pouvais rien lui faire sans que ce soit suspect, elle était bien plus heureuse. Elle riait, souriait.
Elle doit vivre sans moi c'est beaucoup mieux pour elle. Elle doit vivre pour elle-même. Elle doit exister.
Je ne pense plus à moi, je l'aime tellement que c'est elle ma priorité. Je refoula mes larmes en montant dans un des milles véhicules présent. Une femme désagréable était au volant.
Le trajet était long. J'imaginais ce que mon chaton pouvait faire sans moi. J'espère qu'il ne lui arrivait rien de mal. Est-elle triste ? Non elle doit être heureuse d'avoir retrouvé sa liberté. Elle doit déjà m'avoir dénoncé à la police. Ils vont venir m'arrêter chez moi. Je serais là, je les attendrais c'est tout ce que je me doit de faire. Pour moi-même, pour Zoé. Je ne la reverrai sûrement plus jamais.C'est cette pensée qui m'a le plus détruite.
Ne plus voir Zoé. Son visage, ses sourires, son amour, ses câlins. Son amour ? Qu'est ce que je dis, j'ai trop d'illusions.
Une bosse sur la route me sortie de mes pensées, en quelques temps j'étais en ville. Je suivis la route en béton à pied jusqu'à passer le petit pont où nous nous étions cachées. La nuit commençait à tomber.
Je marchais, je ne courrais pas, ne m'affolais pas ; je marchais c'est tout. Je savais que j'allais me faire prendre alors ici ou à la maison qu'importe.
En entrant dans la maison une odeur de poussière m'agressa. J'avais envie de pleurer en revoyant l'endroit. Tout me faisait penser à elle. J'ai jeté mes affaires au salon et je suis montée me coucher dans mon lit. Quand je suis entrée dans la pièce quelque chose attira mon attention immédiatement : les menottes avec lesquelles j'avais attaché Zoé le soir où nous sommes parties. Je n'osais pas les retirer. Elles étaient encore là au même endroit, comme si Zoé était aussi là.
Il faut que j'arrête d'être si niaise ça ne me ressemble pas.
J'étais allongée et je cherchais le sommeil mais comme je le pensais il ne vint pas. Il faisait à présent totalement nuit. Je me décida à me relever et à descendre dans le salon.
Je chercha partout dans la maison une feuille et du papier mais je les trouva.
Je voulais mettre à plat toute mes fautes.Moi Mathilde avoue mes fautes.
- Avoir tué 20 personnes en Australie dans un bar.
- Avoir fait brûler le bar.
- Avoir séquestrer et tué dans ma cave une trentaine de personne.
- ...Je voyais que la liste s'allongeait de plus en plus. Je me sentais si coupable, j'avais mal au ventre. Je termina ma liste d'un point qui fut lourd.
- Avoir kidnappé Zoé.
Elle habitait ma tête cette fille. Je l'avais kidnappé mais elle kidnappait mes pensées.
Je me leva et observa la pièce. Il me restait une chose à faire.
Non. Deux.
Je me retourne et voit le papier.
Agenouillée devant la table basse je continue d'écrire. J'écrivis des dizaines, des dizaines et des dizaines de lignes pour avouer à quel point j'aime Zoé.
A quel point j'ai besoin d'elle.
A quel point ma vie dépend de cette fille. A quel point je ne vis plus sans elle.Je me redresse et vais dans le sac de voyage que j'ai jetté sur le fauteuil. J'en sors la bague achetée en Australie et la pose sur le papier.
Je sais qu'à ce moment là il ne me reste plus qu'une chose à faire.
Je descends à la cave. La lumière artificielle éclairait la pièce et l'odeur de sang coagulé me revint.Sur le mur de mes outils j'attrape une corde et y fait un nœud coulant. J'accroche le bout de la corde au crochet fixé au plafond.
Je respire un grand coup, debout sur une chaise et saute. Je ne pense qu'à elle.
- Zoé...
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Stockholm syndrome
Novela Juvenil- Le monde extérieur est une prison. - Mais c'est moi qui t'emprisonne.