8.

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Une semaine avait passée. Une semaine où je m'amusais à triturer mon petit chaton. Je me collais à elle, lui parlait à l'oreille, prenais ses mains dans les miennes et l'accompagnais dans ses quelques passages dans ma salle de bain. Depuis qu'elle était chez moi ma maison avait repris vie, tout était apaisant et agréable. L'obscurité et le froid qui y régnait auparavant n'était plus qu'une simple idée.
- Le temps commence à rafraîchir.
Elle regardait dehors avec un chocolat dans les mains. Immobile tel une statue, ses mains toujours liées mais plus pour bien longtemps. Je la rejoingnit au bord de la fenêtre et les deux mains sur ses hanches la fit reculer d'un pas.
- Je t'ai dis de ne pas t'approcher des fenêtres.
- Pardon.
Elle semblait légèrement vide, seul des émotions douces passaient sur son visage. Mais elle me souriait toujours.
- Tu utilises la cheminée de ton salon ?
- Non j'utilise les radiateurs habituellement.
- Ne veux-tu pas l'allumer aujourd'hui ?
- Il me faut du bois.
- Il y en a partout autour.
Voyant mon air retissant elle ajouta :
- Tu peux m'enfermer si tu trouve ça plus sur.
- Tu veux vraiment que je l'allume ?
- Oui s'il te plais.
Je me résigna donc à enfiler une veste et des chaussures.
- Ne fais aucune bêtise chaton.
- Oui.
Je pris les clefs et sortis en fermant à plusieurs tour la porte. Cette sortie serait un test pour voir si je pouvais lui faire confiance. Je resta tout de même aux alentours de la maison en cas de problème.

Pdv : Zoé
J'étais seule dans la maison. Le soleil passait légèrement sur les meubles du salon. Posée sur le canapé mes yeux se baladaient jusqu'à trouver une porte sombre quasiment dissimulée dans le décors.
- Cette porte était déjà là ?
Je m'en approcha pour la regarder, elle ne donnait pas envie d'être ouverte pourtant ma curiosité me poussait. Je l'ouvrit doucement et regarda l'intérieur.  Un escalier tombait dans l'obscurité et rien d'autre. Au moment où je mis un pied sur la première marche j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir.
- Ferme ça !!
Je refermis la porte très rapidement. Elle se débarassa de ses chaussures et vint déposer une pile de bûche au pied de la cheminée.
- Tu ne touche pas à cette porte compris ?
Même si elle n'avait pas l'air énervée ses mots l'étaient.
- Oui... Je te promet je n'ai rien vu, je l'ai à peine ouverte quand tu es arrivée !
Elle me regarda douteuse mais m'entraîna à l'écart sans rien ajouter. Je la regarda allumer le feu, assise la tête sur les genoux à côté d'elle. Le brasier monta vite en flamme qui nous réchauffa.
- J'ai vu des écureuils dehors.
- Oh...
- Ils étaient trop petit pour qu'on puisse les manger, ça devait être des bébés.
- Q-quoi !? Mais je ne mangerai jamais d'écureuil !!
Elle se tourna vers moi en riant un peu.
- Je blague, je ne mange pas ça non plus. Je suis un être humain normal.
- Permet moi d'en douter.
Nous étions assise à deux au pied de la cheminée à regarder danser les flammes. Je me risque tout de même à poser la question qui me brûlait les lèvres.
- Qu'est ce qu'il y a derrière cette porte ?
- Ne pose pas de questions dont tu ne veux pas de réponse.
- Oui... Mat ?
- Hm ?
- J'ai envie de sortir.
- Ne recommence pas.
- Tu ne comprends pas, j'ai envie de me balader dans la forêt.
- Te balader ?
- Oui, prendre l'air. Je voudrais moi aussi voir des écureuils.
Elle resta un peu silencieuse, sans me regarder.
- D'accord. Il fait froid dehors.
- Je mettrais une veste.
- Il y a des loups par ici.
- Tu me protégeras.
- On peut ne voir aucun écureuils.
- Au moins j'aurai pris l'air.
- Le feu s'éteindra.
- Tu le rallumeras.
- ... Tu as gagné.
- Vraiment ?!
- Oui cet après-midi nous irons dehors une demi-heure. Pas une minute de plus.
- Oui ! Merci !
Ma joie explosa et je lui sauta dessus. Le silence régna à nouveau mais c'était un silence joyeux.
L'après-midi arrivée et nos ventres remplis, nous nous préparions à sortir.
- Viens là.
Je m'approcha d'elle et elle enroula mon cou dans une douce écharpe. Elle sentait son odeur et était si grande qu'elle remontait au dessus de ma bouche. J'avais une de ses veste sur le dos et elle me paraissait bien lourde. Mathilde décrocha une menotte et la mis autour de son propre poignet avant d'ouvrir là porte. J'hésita un peu avant d'avancer. L'air froid entra immédiatement dans mes poumons et le soleil me réchauffa la peau. Elle m'emmena à l'arrière sur un chemin de terre. Notre balade fut courte mais si agréable. Elle me montra une rivière dont je n'osa pas mouiller mes doigts, elle m'indiqua que si un jour je me perdait je n'avais qu'à suivre le cours d'autre pour retrouver la route. Le moment était agréable mais la nuit tomba assez vite sur nous. Nous marchions côte à côte pour rentrer, je ne me fiais qu'à elle. Des bruits nous entourés ce qui me fit presser le pas.
- Ne t'en fais pas personne n'habite par ici.
- Et si c'était un loup ?
Elle ne me répondit pas et m'attrapa dans ses bras pour me porter. Je ne disais rien mais regardais derrière nous constamment.
- On est suivies soldat?
- Non capitaine.
Elle me regarda en riant, son visage était proche du mien, rougis par le froid mais pas que.
Elle poussa de son pied la porte de la maison et me déposa au sol, une vague de chaleur nous enveloppa.

Stockholm syndromeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant