Chapitre 6

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La fin du trajet se déroula calmement et lorsque nous arrivâmes à proximité de la maisonnée de Poe, Ben s'étira et soupira :

- Je ne suis pas mécontent d'être au bon endroit, la route a été longue.

- Oui, je suis d'accord avec toi. Ravie d'enfin pouvoir poser le pied au sol. Si tu savais comme j'ai hâte de voir à quoi ressemble le chalet ! 

- Tu m'étonnes. Et sinon, comment trouves-tu le panorama ?

- C'est juste magnifique. Tout ce duvet immaculé, j'ai l'impression de vivre un rêve.

En m'éloignant de la voiture, je levai les yeux au ciel. Malgré les températures glaciales, l'humidité ambiante et le vent polaire, un soleil timide apparaissait derrière la cime des monts enneigés de la station. La voûte céleste s'était parée d'un bleu limpide et seules quelques traînées vaporeuses venaient perturber sa monochromie. Je gonflai mes poumons et humai l'air froid. Des effluves de feu de cheminée et de plats d'hiver inondaient l'atmosphère. Et toutes ces petites choses rendaient l'instant magique. Je n'avais jamais vu de paysage montagnard, j'étais donc mal placée pour juger, mais ce qui se dessinait devant mes yeux était idyllique, inimaginable. Le regard toujours fixé vers les hauteurs opalines, je n'entendis pas Poe approcher. Ce fut Ben qui vint me chercher.

- Rey, Poe est arrivé, nous allons décharger les bagages. Tu viens ?

Je me tournai vers lui et hochai la tête en signe d'acceptation.

- OK, je te suis.

Je repartis vers la voiture et m'emparai d'un des paquets. J'emboîtai le pas de Ben et longeai le petit pont boisé qui menait à la maison.  Au moment où le manoir apparut devant mes iris, je m'immobilisai, bouche bée. Un immense édifice se dressait en face de moi. Intégralement construit en vitres et en bois, la bâtisse reflétait le luxe et le raffinement. S'apercevant que je ne le suivais plus, Ben s'arrêta et demanda :

- Qu'est-ce que tu fais ?

Je ne répondis pas, mais Poe s'en chargea.

- Elle admire le panorama, pardi !

Ben se renfrogna et afficha une moue boudeuse. Cependant, Poe mit fin à son humeur maussade par une petite taquinerie.

- Allez, ne fais pas ta mauvaise et viens voir l'intérieur !

Ben soupira et accepta :

- D'accord...

- Tu viens, Rey ? ajouta Poe. Reyy !

Je sortis de ma léthargie et secouai la tête. Je répondis :

- J'arrive.

Je passai le sac autour de mes épaules et suivis les deux garçons. Ben attrapa ma main et me ramena à sa hauteur, puis il glissa son majeur dans la boucle de mon jean. Nous avancions doucement, ce qui permit au reste de l'équipe de nous rejoindre. Lorsque nous fûmes tous agglutinés sous le porche, Poe se détacha du groupe et inséra les clefs dans la serrure. Il ouvrit la porte et nous invita à entrer. Chacun à notre tour, nous pénétrâmes dans le vestibule. De nouveau, mon regard étincela face à la magnificence de cette maison. Le hall donnait directement sur une longue pièce rectangulaire dans laquelle on avait construit une jolie cheminée en pierre et devant laquelle trônaient fièrement deux fauteuils marron clair en cuir. Un immense tapis géométrique générait une note vive dans ces tons pastel. Le sol était recouvert de parquet et le plafond de lambris. Un grand lustre en style industriel était suspendu au-dessus d'une table basse en verre poli et apportait une touche feutrée à l'ambiance déjà chaleureuse du salon. J'écarquillai les yeux et observai le moindre détail. Je n'avais jamais vu pareil ouvrage. Alors que je continuais d'admirer la beauté du salon, Poe se plaça à côté de moi et déclara :

Un Noël inoubliableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant