Chapitre 9

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Dans le calme olympien et la pénombre du dortoir, bercé par les respirations régulières des deux autres dormeurs, je regardais fixement mon téléphone. Agité et impatient, je ne cessai de me tourner dans un sens et dans un autre, tentant de trouver une position confortable. Je guettai une réponse. Sa réponse. Malheureusement, mon smartphone demeurait silencieux. Avait-elle reçu mon dernier message ? Celui qui l'invitait ostensiblement à enfreindre la règle imposée par ce stupide traitre incapable de renoncer. Apparemment non. Lassé d'attendre et sentant la fatigue m'envahir, je me glissai sous les draps et me couchai sur le côté. La frustration me nouant le ventre, je finis par sombrer dans un sommeil profond, mais nerveux.


Au bout d'un moment, j'ouvris de nouveau les yeux. Regardant autour de moi, je cherchai un point d'ancrage, un point me permettant de retrouver la réalité. Les contours de la chambre se dessinèrent, mais à la différence de tout à l'heure, j'étais seul dans la pièce. Puis, une silhouette gracile apparut dans mon champ de vision. Inapte à discerner qui se trouvait là, devant moi, je me levai et essayai de me rapprocher, mais l'ombre me retint et me repoussa au fond du lit à l'aide de sa main. Une chaleur se diffusa en moi et des effluves d'un parfum que je ne connaissais que trop bien vinrent chatouiller mes narines. La fleur d'oranger. Son parfum, son odeur. Je me relevai alors un peu, afin de mieux observer la personne qui m'immobilisait. Le visage de Rey, puis son corps et enfin sa voix se manifestèrent. Je restais figé, bouche bée. Finalement, elle m'avait rejoint. Un mince sourire malicieux s'étira sur ses lèvres rouges. Les battements de mon cœur résonnèrent plus fort dans ma poitrine, mon souffle devint saccadé et mes prunelles s'embrasèrent. La température dans la chambre grimpa en flèche, l'air se chargea d'électricité et une moiteur vint alourdir l'atmosphère.

Rey se pencha et approcha de moi tel un félin en train de chasser sa proie. Un sourire carnassier dansait sur sa bouche. À quatre pattes, elle remonta vers mon torse et s'installa sur mes cuisses. Elle m'observa en inclinant un peu la tête de côté. Dans ses iris vert émeraude, une lueur animale brillait désormais. Son corps entier transpirait l'envie et la luxure. Ébahi par cette ardeur, il me fut impossible de fermer la mâchoire et de prononcer le moindre mot. Je me contentai alors de la regarder et de savourer ouvertement le spectacle qui se jouait devant moi.

Elle resta assise un moment et ondula légèrement sur moi. Puis d'une main avide, elle s'empara de mon pull de pyjama et s'en débarrassa. Elle parcourut mon torse non sans arrêter ses ondoiements sauvages et poussa le vice plus loin ; elle tira la couette et observa avec cupidité le renflement de mon pantalon. Le sourire carnassier se dessina de nouveau et avec un comportement rempli d'assurance, elle descendit l'étoffe polaire ornée de visages de Lord Noir et l'envoya bouler au loin.

Grisé par la sensation enivrante de me savoir nu sous elle, je décidai à mon tour d'entrer dans la partie. D'un geste doux, je retirai le pull rouge à tête de chat tricolore. Elle était à présent dévêtue devant moi. Empressé, j'enchaînai avec la culotte. Puis, je me redressai lentement et fis courir mes doigts partout sur son corps. Je m'arrêtai sur sa poitrine et passai délicatement le gras du pouce sur ses tétons, lui arrachant ainsi un gémissement. Elle joignit sa main à la mienne et m'obligea à presser plus fort. Elle agrémenta ses câlins indociles de halètements et de mouvements de hanches.

J'étais totalement à sa merci, totalement esclave de mes pulsions sexuelles. Rey le savait et ne se gênait pas pour franchir les barrières que j'avais vainement essayé de poser. Elle les démonta une par une à l'aide de caresses tant sèches qu'humides. Je ne tenais plus et je ne désirais à présent plus qu'une chose : entrer profondément en elle. Rey le comprit et se souleva pour s'offrir à moi.


Alors que j'allais m'introduire dans son intimité, un bruit sourd me fit sursauter. La silhouette de Rey s'effaça, les contours de la chambre se floutèrent et la tension érotique s'évapora, laissant place au calme du dortoir. Au moment où j'ouvris les yeux, j'étais encore dans mes draps et la lumière du jour pointait le bout de son nez à travers les lourds rideaux de velours. J'étais en nage et avais le souffle court. Désabusé par la triste réalité, je retombai sur l'oreiller, lâchant au passage un long soupir de frustration. Je regardai, d'un œil noir, Finn passer. Celui-ci, l'air frais et dispo, se promenait dans la chambre en serviette et en sifflotant. Il faisait beaucoup de bruit, mais ne semblait pas décidé à être plus discret. Une réplique venimeuse naquit sur le bout de ma langue :

Un Noël inoubliableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant