Chapitre 4

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Entreprendre un voyage à Aspen n'était vraiment pas une mince affaire. Environ 3000 kilomètres nous séparaient de la station de ski et donc du chalet de Poe. Cela représentait deux jours entiers de voiture. Comme Ben m'avait prévenu que ce n'était pas la porte à côté, j'avais emporté des vivres et des changes en plus dans un petit sac que j'avais posé sur les sièges arrière de la berline noire. Ben y avait ajouté des couvertures, des livres et autres passe-temps. Un peu plus tôt dans la soirée, nos amis avaient émis l'idée de rouler sans s'arrêter et de dormir dans la voiture. Mais Ben ne semblait pas partager la même opinion et il n'hésita pas à le faire remarquer. Une cacophonie sans nom s'était alors installée dans notre petit appartement et ce fut Poe qui résolut le problème. Il proposa un vote à main levée. La majorité l'emporterait. Contre toute attente, ce fut la nuit à l'hôtel qui fut retenue, au grand désarroi de Finn qui voulait arriver au plus vite. En observant la scène de loin, je vis Ben esquisser un sourire en coin, signe de sa petite victoire sur Finn. Nous avions donc décidé de nous arrêter dans un petit motel à la tombée de la nuit suivante. À présent, nous étions prêts à partir.

Dans la voiture, Ben s'assit devant le volant et moi, sur le siège passager. Il la démarra et s'engagea dans le couloir qui menait à la sortie. Le début du trajet se déroula dans le silence. En fait, j'étais perdue dans mes pensées. De nombreuses questions se greffaient à mon esprit, en même temps que mon envie grandissante de voir un paysage de montagne pour la première fois. Comment était la vie là-bas ? Est-ce que je me plairais dans ce chalet ? Et Ben, qu'en pensait-il ? J'étais à la fois excitée, impatiente et en même temps j'avais peur. Heureusement, Ben partageait ma vie à présent. Et les angoisses avaient fortement baissé depuis que nous habitions sous le même toit. Alors que je continuais à tergiverser pour un oui et pour un non, une chaleur sur ma cuisse, puis la sensation d'une caresse me ramenèrent sur Terre. La voix douce et rauque de Ben acheva le travail :

- À quoi songes-tu ?

- Je posai ma main sur la sienne et nouai mes doigts aux siens.

- Je ne pense à rien de particulier, je me demandais juste à quoi pouvait bien ressembler la montagne.

- Je comprend. Tu n'as pas regardé des photos sur le net ?

- Si. Mais, voir des clichés n'a pas la même saveur. Je préfère la contempler avec mes propres yeux.

- D'accord ? Et pour l'hôtel ? Ça te dit de commander un repas dans la chambre ?

Un rictus se dessina sur mes lèvres.

- Aurais-tu besoin d'intimité, Ben Solo-Skywalker ?

- Oui, je vais en être privé pendant un certain temps, alors ce soir...

Je continuai de sourire et approchai mon visage de l'oreille de mon compagnon, puis je chuchotai :

- Moi aussi, j'ai envie d'un tête à tête. Et je trouve que cette idée de repas dans la chambre est très bonne.

Je déposai un petit baiser sur sa joue. Il tressaillit et celle-ci se colora de rose. D'humeur taquine, je décidai de l'embrasser à plusieurs reprises. Et chaque fois que mes lèvres entraient en contact avec sa peau tiède et nacrée, un désir de prolonger ce moment s'emparait de moi. Incapable d'arrêter ma séance de douce torture, j'ajoutai de la langueur à mes actes et cheminai jusqu'au coin de ses lippes. La respiration de Ben se raccourcissait à mesure que j'approchais de mon but ultime. Il ralentit et se tourna légèrement vers moi, exposant sa bouche rouge et charnue. Je n'attendis pas une minute de plus et lui offris un baiser. Il laissa échapper un soupir de satisfaction, mais se força à se concentrer sur le trajet. Alors que j'allais continuer mon petit jeu de séduction, le téléphone sonna. Je décrochai :

Un Noël inoubliableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant