Lorsque je pénétrai dans le petit vestibule, je fus assaillie par le parfum des gâteaux. Je humais l'air et avançai dans la salle à manger. Je tombai sur Ben qui me fixait, les joues rosies. Je plissai les yeux, pour détailler mon mari, et vis qu'il ne portait pas uniquement son sempiternel t-shirt noir moulant. Il avait passé autre chose autour de son cou et de sa taille. Je m'approchai un peu plus de lui et étouffai un cri de surprise. Il avait noué ses cheveux en un chignon lâche et s'était vêtu du tablier rose avec des cœurs que j'avais acheté la veille. Les mains devant la bouche, je n'en revenais pas. Comment pouvait-il être aussi beau alors qu'il portait un accoutrement digne des feuilletons à l'eau de rose, diffusés à la télévision pendant les fêtes de fin d'année ? Je me retins de rire et cheminai jusqu'à lui. Je l'embrassai pour le saluer. Il me rendit mon baiser et me relâcha. Il arborait une allure radieuse :
- Salut toi. Je vois que tu t'es bien amusé pendant mon absence. Le tablier te va à ravir.
- Tu rigoles ! J'ai cuisiné et c'était compliqué. En plus, j'ai dû ranger toutes tes affaires, se plaignit-il.
- Ah oui ? Pourtant tu as l'air de t'en être bien sorti, à en croire les biscuits qui cuisent dans le four.
- Comment sais-tu que j'ai réalisé des biscuits ?
Il rougit et se balança d'un pied sur l'autre, les mains derrière le dos. Il ressemblait à un enfant qui venait d'être pris en flagrant délit de bêtise.
- Ben, l'odeur qui embaume la pièce ne trompe personne.
Il afficha un air goguenard et fila dans la cuisine. Je le suivis. Il enfila des maniques assorties au tablier et se plaça devant le four qu'il ouvrit. Puis, il sortit les gâteaux et le déposa sur le plan de travail. Je le rejoignis et m'arrêtai à sa hauteur afin d'observer son chef-d'œuvre. Les arômes d'anis, de cannelle, de gingembre et de girofle vinrent chatouiller mes narines. Je me pourléchai déjà à l'idée de mordre dans l'un d'eux. En plus, Ben avait travaillé comme un orfèvre. Non seulement il avait découpé les formes avec précision, mais il avait également ajouté un glaçage sur chacune de ses créations. Ainsi, sapins verts, boules rouge et or, Pères-Noël aux couleurs traditionnelles et cannes à sucre écarlate et blanc, reposaient sur la grande plaque de cuisson. Il avait été soigneux et cela se remarquait sur les gâteaux.
Dès qu'il eut terminé sa besogne, il se tourna vers moi et expliqua :
— Je...,j'ai préparé ça pour toi, je me suis dit que tu avais envie de goûter les pains d'épices de Noël.
Il rougit et se dissimula derrière ses mèches de cheveux ébène. Mes joues se teintèrent aussi. J'avais chaud et son geste me toucha énormément. Sous le coup d'une émotion intense, je saisis la taille de Ben et me collai à lui. Puis je l'embrassai doucement sur le coin des lèvres et murmurai :
- Merci beaucoup, honey.
Il vira à l'écarlate et fit tomber les gants qu'il était sur le point de ranger. Je le libérai pour qu'il les ramasse et volai au passage un biscuit. Je l'engloutis et en chipai un autre et encore un autre. Ben, qui m'observait, secoua la tête en riant et s'exclama :
- Petite gourmande ! Je voudrais bien que tu me manges de cette manière !
- BEN !!!
Je n'en crus pas mes oreilles, il se comportait réellement comme un idiot parfois. Cependant, je l'aimais tellement que j'avais fini par trouver ce défaut très charmant. Après avoir avalé un certain nombre de gâteaux, j'étouffai un bâillement et me laissai tomber sur la chaise la plus proche.
- Regardez-moi ça, un vrai bébé. Manger et dormir, voilà tes loisirs, ironisa-t-il.
Je lui jetai une œillade en coin, mais choisis de ne pas répondre à sa provocation. Voyant que la plaisanterie ne prenait pas, il décida de changer de sujet et me questionna :
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Un Noël inoubliable
Fiksi PenggemarÀ New York, l'effervescence de Noël est déjà là. Les gens se pressent dans les avenues et les magasins afin d'effectuer leurs achats de fin d'année. Rey et Ben envisagent de passer leur premier Noël à deux dans la plus stricte intimité, Ben souhaita...