1 | a fire in his heart

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Bonne lecture !

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Daishou était pourtant toujours le premier à dire : « si vous voulez donner gratuitement l'un de vos organes le plus précieux, alors allez demander une faveur à Oikawa ça reviendra au même ». Ce petit enfoiré saisissait toujours la moindre chance pour transformer une petite dette de rien du tout en affaire d'état, et si la mémoire de Suguru était bonne (elle l'était) alors la dernière fois qu'Ushijima lui avait demandé de lui garder son chat pour trois jours, il s'était retrouvé la semaine suivante à servir de panneau publicitaire humain pour la boite dans laquelle Oikawa travaillait.

C'était honteux, et même si Akaashi Keiji était toujours le premier à dire que les affaires étaient les affaires, il avait tout de même légèrement grimacé en apercevant ce pauvre Ushijima faire ainsi le trottoir en costume de panda.

Donc, Daishou savait à quoi s'attendre : il était rentré de lui-même dans la tanière d'un fauve affamé, et le grand sourire d'Oikawa Tooru lui donnait à présent l'envie de fuir. Et de lui mettre son poing dans la tronche ; Oikawa faisait toujours ressortir le pire en chacun.

Mais il ne fuit pas, non. Car même s'il n'en avait pas l'air, Daishou était un garçon courageux et droit dans ses pompes, qui savait quand abandonner et quand continuer. Et aujourd'hui n'était pas un jour de fuite, il l'avait décidé en se levant le matin.

Un frisson lui remonta le long du dos tandis qu'il s'exclama :

— Ne me regarde pas comme ça, espèce de malade. Je te préviens je ne ferais pas la catin sur un trottoir pour tes beaux yeux !

Iwaizumi, presque allongé sur le canapé d'en face, soupira gravement. Il étendit ses jambes jusqu'à les poser sur les genoux d'Oikawa, et remonta sa capuche en se couchant contre l'accoudoir. Ses yeux étaient fixés sur la Switch qu'il tenait entre les mains et le message était clair : ce n'était pas ses affaires.

Oikawa Tooru sourit de toutes ses dents et pointa Daishou du doigt.

— Tu es celui qui vient me déranger un dimanche pour une faveur, je te rappelle. Alors ne prends pas ce ton avec moi, jeune homme.

Daishou grimaça. Il détestait quand Oikawa avait raison, et malheureusement cela arrivait bien plus souvent que ce que sa fierté acceptait d'avouer. Pour le principe, il fronça le nez et détourna le regard.

Il était effectivement arrivé chez lui quinze minutes plus tôt dans l'espoir de vendre son âme au diable, mais à présent il se demandait très sérieusement si une petite réduction n'était pas possible. Oikawa était devenu ami avec Ushijima depuis le temps, certes, mais Daishou était encore plus proche de lui, non ? Ne méritait-il pas un petit discount sur les intérêts ?

Il déglutit. Même avec ses cheveux décoiffés du matin et son jogging taché, Oikawa restait Oikawa, et cet imbécile avait non seulement de l'autorité mais aussi des contacts.

Pour son projet, Daishou avait besoin de tout ça, il avait besoin de lui.

Tout en se raclant la gorge, il essaya :

— Nous sommes amis depuis quoi ? Des années...

— Je m'en fous, Daishou. Ne me sors pas un vieux monologue de responsable commercial sinon tu dégages de chez moi par le balcon.

Il faisait froid, dehors. Et Daishou avait enlevé son manteau dans l'entrée. Pourquoi y avait-il un balcon dans une maison, déjà ? C'était stupide.

Iwaizumi bailla. Son regard fut attiré par sa mine fatiguée et ses doigts qui pianotaient sur sa console. Daishou fronça les sourcils. Et si...

I gave you my heart || KuroShouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant