3 | I'm hiding from you

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Bonne lecture !

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Les roues de la voiture glissèrent encore deux ou trois fois sur la route avant que Daishou ne serre le frein à main sur le parking presque vide. Tous les deux blancs comme des linges, ils déglutirent et se lancèrent un regard alors que le moteur se coupait.

— Me regarde pas comme ça, dit Daishou en récupérant ses clés et un sac à dos. Je pensais pas avoir besoin des pneus hiver, cette année.

— C'est pas obligatoire, les pneus hiver ?

Comme aucun d'eux n'en savait rien, ils haussèrent les épaules. Dehors il faisait très froid et la différence de température avec l'intérieur de l'habitacle fit frissonner Kuroo. Il étudia le paysage du regard quelques secondes, et sentit un sourire fleurir sur ses lèvres. C'était joli, entièrement blanc et de là où ils étaient on pouvait faire face à la vallée toute entière. De l'autre côté, près des pistes de ski, de nombreuses personnes faisaient la queue près des télésièges ; du leur, il n'y avait pas un chat et Kuroo fit les gros yeux aux petites cabines censées les conduire jusqu'en haut, au village où se trouvait le chalet.

Quand il se tourna pour faire le tour de la voiture et aller ouvrir le coffre, Daishou avait son téléphone à l'oreille.

— Oui maman, je t'entends très bien.

Kuroo grimaça. S'il y avait bien une chose qu'il était content de ne pas affronter ce soir, c'était bien la mère de Daishou. Elle ramenait un homme différent à chaque fête un peu officielle, et la dernière fois il avait failli finir noyé dans les toilettes entre l'entrée et le plat pour s'être gouré de prénom. Maurice, Phillipe, Tanaka, Rodolph ? Ça se ressemblait.

En tout cas une chose était sûre, Suguru et sa sœur tenaient leur caractère de cochon de la même personne : cette femme était une sorcière. Une sorcière qui adorait Noël, les chatons, et faire chier ses enfants.

— Maman, écoute... oui.... oui..... oui, je vois....

Il lui lança un regard implorant, et Kuroo haussa les épaules en articulant « pourquoi t'as décroché, abruti ». Un vent balaya le parking. Il remarqua la présence de la voiture d'Oikawa, celle de Mika, celle de Bokuto, et celle d'Ushijima. Kenma et Hinata n'avaient pas l'air d'être arrivés. Au moins ils n'étaient pas les derniers, ce qui était étonnant vu comment leur voiture s'était transformée en traîneau au milieu de la montée.

— Non, maman..... oui, je suis un fils ignoble.... oui, Kuroo aussi est désolé....

Il soupira discrètement, et Kuroo pouffa. Décidant que Daishou était décidément dans une situation horrible et qu'il avait tout d'un prince son cheval blanc, il déclara un peu fort :

— Whaou, on arrive presque en haut de la montagne ! Je me demande s'il y a du réseau là haut.

Il remua les sourcils, pour être certain de s'être bien fait comprendre, et Daishou haussa les siens avec une expression qui voulait dire « oh, oui. Pas con ».

— Oh, maman ? Tu m'entends ? Moi pas du tout. Mince, on arrive en haut de la montagne, ça doit être pour ça. Dommage, je t'embrasse !

Il raccrocha, un air satisfait sur le visage, puis essuya de la sueur imaginaire sur son front. Il fixa son téléphone quelques secondes, puis finalement le rangea dans sa poche : il avait dû se demander si le laisser dans la voiture pour en être débarrassé était une bonne idée, avant de comprendre que se faire briser une vitre et voler un téléphone le soir de Noël ne serait vraiment pas cool.

I gave you my heart || KuroShouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant