4 | your soul of ice

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Bonne lecture !

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Dix-neuf heures trente sonna au moment où Kuroo se penchait vers Daishou pour lui murmurer :

— Putain mais en fait Oikawa est pas simplement riche, il est vraiment pété de thunes.

Un immense salon, trois canapés, et une gigantesque TV écran plat : Daishou se demanda avec ironie ce qui pouvait bien lui faire dire ça. À côté d'eux, recroquevillées dans le fauteuil le plus proche de l'écran, Mika et Yachi mangeaient le plus gros bol de gâteau apéro en reniflant bruyamment.

C'était Mika qui avait insisté pour regarder un film aussi tôt, car apparemment Oikawa l'avait privé d'un super marathon dans un cinéma, alors elle lui avait donné deux choix : Disney ou comédies romantiques. Apparemment, Oikawa se sentait prêt à assassiner le premier qui commencerait à chanter la moindre musique de la célèbre franchise d'animation, c'était pourquoi ils se retrouvaient tous devant le grand écran en prenant l'apéritif, pendant que le repas chauffait dans le four.

Ils avaient fait un effort cette fois-ci : les pizzas venaient de chez le traiteur.

Dans un coin de la pièce, Shoyo n'avait toujours pas quitté le sapin. En voyant que la crèche possédait un pont électrique et un train qui faisait le tour de l'immense tronc (c'était un sapin, ça ? Oikawa avait ramené celui de la foret derrière le chalet, c'était impossible autrement), il ne voulait plus le quitter. Kenma avait tiré un gros fauteuil moelleux pour s'asseoir non loin de lui et pouvoir lui passer de temps à autre des chips et des cacahuètes. Apparemment, il régulait sa consommation d'alcool depuis leur dernière fête tous ensemble. Le vomi, les slips, cette histoire-là.

Akaashi, lui, sifflait déjà son troisième verre.

Tout paraissait étrangement normal, si bien que, serrés ainsi dans le coin de leur canapé, ils commencèrent à se détendre. Kuroo passa son bras autour du cou de Daishou, et ce dernier se mis à regarder le film.

C'était très nul, s'il pouvait le dire ainsi sans se risquer à énerver Mika : la fille était insupportable, et son expérience le força à murmurer à l'oreille de Kuroo :

— Dix balles que le mec a un cancer.

— Je paris pas, c'est évident qu'il a un cancer. Ces films sont tous pareils.

La fille s'intéressait au mec un peu bizarre de l'école, et hop tout à coup ils s'embarquaient dans une petite aventure sympathique où elle se rendait compte que la vie ce n'était pas que les cours et que c'était plus cool que ça. À la fin, pourtant, l'un des deux mourrait. C'était ainsi, la dure loi des comédies romantiques faites pour lâcher une ou deux larmes.

Yachi les fusilla du regard, et Kuroo se fit tout petit.

— J'ai soif, grogna-t-il.

— Moi aussi. Mais y'a le cerbère devant les bières.

Akaashi les avait mise au frigo dès que Kuroo les avait sorti de son sac, et gardait depuis la glacière sous la main. À ses cotés, Bokuto semblait passionné par le film ; pire encore, Ushijima ne clignait même pas des yeux.

— La vodka ?

— Mika.

— Le rhum ?

Kuroo chercha la bouteille du regard. Il grimaça.

— Ça va pas te plaire.

— Oh, pardonnez moi mais Daishou aurait-il soif ?

La voix de Kenma lui donna presque envie de s'évanouir. S'il comptabilisait tous les choses que le meilleur ami de Kuroo lui avait fait subir, alors il se demandait encore comment il pouvait être toujours en vie. Le poil à gratter, cela n'avait été que le premier d'une longue liste : avait suivi les crevettes périmées, le tabasco dans les pattes, le sucre à la place du sel, une petite pique pas sympa sur l'une de ses vidéos, la moindre occasion de lui faire une croche pied, et bien sûr une terrible réputation auprès de la mère de Kuroo.

I gave you my heart || KuroShouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant