5 | I was a shoulder to cry on

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Bonne lecture !

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Daishou ne savait plus vraiment ce qui s'était passé après le « je n'ai jamais » mais apparemment une heure s'était écoulée. Cela avait commencé presque normalement, avec des « je n'ai jamais couché avec quelqu'un dans la pièce » qui avait fait boire tout le monde (ils s'étaient tous retourné vers Ushijima qui avait haussé les épaules. Personne n'était en état de mener l'enquête) puis ils avaient enchaîné avec des choses de plus en plus précises. Finalement, alors que Shoyo commençait à devenir vert, ils avaient décidé de laisser la dernière phrase à Kenma.

Ce dernier l'avait regardé droit dans les yeux en affirmant : « Je n'ai jamais largué mon mec pour une raison débile avant de me remettre avec ». Ça avait été le coup fatal, et ils étaient cette fois tous retourné vers Daishou qui avait avalé le fond de la bouteille.

Quand il ouvrit les yeux, il était allongé sur le tapis, à côté de la table basse. Kuroo lui caressait les cheveux tout en discutant très sérieusement avec Ushijima d'une pièce de théâtre de trois heures à laquelle ils avaient apparemment assisté tous les deux.

Daishou décida de faire comme si de rien n'était quelques secondes encore, jusqu'à ce que Shoyo (qui apparemment allait mieux) ne s'exclame :

— Il est minuit ! C'est l'heure des cadeaux !

Mika avait dû lui faire des couettes à un moment ou à un autre. Daishou se redressa, et Kuroo lui envoya un petit regard inquiet. Auquel, bien sûr, Daishou répondit par :

— Je suis pété.

Kuroo hocha lentement la tête.

— Moi aussi.

Ils s'assirent presque correctement, et observèrent Shoyo qui couraient rapidement un peu partout. Oikawa, qui était allongé sur tout un canapé, leva son verre dans sa direction :

— Ne perdons pas les bonnes habitudes : tu peux les distribuer.

Apparemment, cela fut suffisant pour son bonheur car Hinata sourit jusqu'aux oreilles et hocha vivement la tête. Daishou regarda le sapin illuminé, et vit qu'on avait placé à ses pieds des dizaines de petits paquets.

Le premier qu'il trouva fut pour Kenma. Un nouveau jeu pour sa Switch, et Kuroo lui fit un petit coucou. Ensuite il y eut Oikawa et son bon pour un massage dans un institut, Mika et sa nouvelle palette de maquillage, Yachi et sa robe à motifs de fraises, Ushijima et son pass annuel à la salle de théâtre...

Kuroo reçut un kit de cravate qui le rendit absolument ravi (Daishou ne l'était pas du tout, en revanche : ces choses étaient affreuses). Quand ce fut finalement son tour, il déchira le paquet en regardant Kenma en coin. Si le père Noël secret l'avait une fois encore désigné, alors ce truc pouvait tout à fait lui sauter au visage.

À la TV, des bêtisiers passaient depuis déjà un moment. Parfois, l'éclat de rire d'Akaashi sortait du bruit de fond habituel, et si au départ ils s'étaient tous regardé comme si la fin du monde était proche, à présent ils ne faisaient même plus attention.

— Oh, laissa échapper Suguru.

Il regarda le joli collier qui se trouvait dans la boite noire, puis leva immédiatement les yeux vers Mika. Cette dernière lui fit le « v » de la victoire avant de choper une part de pizza froide pour mordre dedans.

L'ouverture des cadeaux passa très vite, et bientôt ils se retrouvèrent à écarter la table pour danser à nouveau dans le grand salon. Les chalets étaient assez espacés entre eux, alors le fond fut mis à fond. Daishou but encore un peu plus, et vit Kuroo se siffler la moitié d'une bouteille pour éviter de discuter avec Oikawa. Il accourut presque vers lui en disant :

— Je dois protéger un secret et j'ai juste envie de prendre un micro pour le hurler au monde : fais moi penser à autre chose.

Daishou le regarda avec des yeux ronds, immobile au milieu du dancefloor, puis fit la première chose qui lui passa par la tête. Il lui attrapa l'arrière de la tête pour venir coller leurs lèvres : un baiser un peu hésitant et maladroit, qui avait décidément un goût d'alcool un peu trop prononcé. L'effet fut immédiat, en revanche, car la tête Kuroo fut vide et il sourit contre ses lèvres.

Il murmura :

— Qu'est-ce que je suis content....

Puis la musique reprit et il se mit à danser en s'éloignant. Daishou le regarda partir vers Bokuto qui tentait des figures de breakdance sur le tapis. À côté, accoudés à la table basse, Akaashi semblait avoir proposé un concours de shots à Ushijima.

Daishou entendit presque très clairement ce dernier dire « Attention, je tiens plutôt bien l'alcool » et Keiji répondre « J'espère bien ».

Un sourire aux lèvres, il se laissa aller.

Trente minutes plus tard, Akaashi Keiji se bidonnait devant les bêtisiers et Ushijima ronflait dans sa chambre.

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Oikawa sortit de la salle de bain trente minutes après y être entré. Il avait voulu faire vite, simplement pour se débarrasser de l'impression de puer l'alcool, mais avait au final fixé ses pieds pendant dix minutes sans bouger. L'eau lui avait fait du bien, ses cheveux étaient trempés, et quand il arriva dans l'obscurité de la chambre qu'il partageait avec Hajime, il laissa la porte de la salle de bain ouverte.

La serviette qui entourait sa tête tomba au sol, il marcha en baillant jusqu'au lit et se glissa entre les trois couches de couvertures.

Iwaizumi était allongé là, silencieux.

— Je suis crevé, soupira-t-il. Et encore complètement bourré.

— T'as vomi ?

— Oui. Avant ma douche. Mais ne le dit à personne.

Hajime ricana et posa son téléphone sur la table de nuit avant de se retourner. Ses bras entourèrent Oikawa qui se rapprocha en se tortillant.

— Tes cheveux vont tremper l'oreiller.

— Désolé.

Mais il semblait s'en foutre largement car sa main caressa affectueusement ses mèches humides.

Oikawa soupira avec un soupir joyeux et fatigué. La terre tanguait terriblement, encore plus dans cette position.

— Désolé d'être aussi pété, murmura-t-il. Je me suis laissé avoir par Kei-chan. C'était plus fort que moi.

— Tu sais bien qu'il faut pas le défier. Je l'ai jamais vu perdre : les fêtes étudiantes l'ont forgé à la dure.

Tooru rit un peu, et essaya de passer une couverture sous ses pieds. Leurs draps sentaient bons, et Hajime était chaud tout contre lui.

— Tu t'es amusé quand même ? demanda-t-il, le nez dans son t-shirt de pyjama.

Le souffle d'Iwaizumi tombait sur son front.

— Oui. C'était bien.

— Tant mieux. Moi aussi.

Il avait tellement envie de dormir : ses paupières se fermèrent presque toutes seules.

— Demain soir, on aura le chalet juste pour nous deux. On pourra faire Noël à nouveau.

— Ça me parait bien. Je t'ai pas encore offert ton cadeau.

— Moi non plus.

Il avait envie d'être toujours ainsi, de toujours avoir cette incroyable sensation de plaisir au fond de son estomac. Oikawa inspira, expira, et la seconde d'après il respirait lourdement.

Dehors, la neige venait de s'arrêter.

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On est le 24, je vous souhaite un joyeux Noël ❤️

❄️

I gave you my heart || KuroShouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant