Chapitre vingt-six - Kenzie

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Quand je me réveille le lendemain matin, la place à côté de moi est tristement vide. Je roule sur le côté avec paresse, enfonçant ma tête dans le creux du coussin de Spencer. Le coussin est toujours chaud, comme s'il s'était levé récemment. Un petit sourire se lève sur mes lèvres alors que j'inhale lentement l'odeur de santal et de raisin que j'ai fini par adorer et j'enlace fermement le coussin.

J'ouvre à peine un œil, baillant doucement.

—Spencer ?

Pas de réponse.

Je me lève à moitié, fronçant des sourcils. Le soleil renvoie de la lumière qui est filtrée par les rideaux crèmes, permettant un rayonnement dorée dans la chambre blanche.

Mais Spencer et sa silhouette dégingandée ne sont pas visibles.

—Spencer ? haussé-je la voix.

Des légers bruits parviennent de la salle de bain, il me semble que ce sont des grognements.

Je sors du lit et m'avance vers la salle de bain, toquant à la porte avec hésitation.

—Tu vas bien ?

—Je vais bien poupée, son affirmation est étouffée par des toux.

De la peur se loge en moi. Je pose ma tête contre la porte.

—Ca n'a pas l'air d'aller. Depuis quand tu tousses ?

—Depuis jamais ! Je ne-, Spencer s'arrête et quelque chose semble plus violent que la toux le secoue, il grogne. Depuis maintenant, apparemment.

—Tu vomis ? mes yeux s'écarquillent.

—Non, il vomit de nouveau. Oui.

J'agite anxieusement la poignet de porte, mais elle est verrouillée de l'intérieure. 

—Spencer, déverrouille la porte.

—J'ai pas vraiment envie, répond-il faiblement.

—Je m'en fiche ! je cogne furieusement à la porte quand je l'entends avoir des haut-le-cœur. Laisse-moi entrer

—Non, refuse-t-il avec entêtement.

—Pourquoi ?

—Car je suis trop occupé à m'allonger sur le délicieux sol froid et ne pas vomir.

—Tu me fais peur Spencer.

—Cesse de t'inquiéter poupée ; tout le monde tombe malade.

—Pas les dieux !

—Les dieux mourants si. Un avertissement aurait été sympa. Mais bon, les dieux morts ne parlent pas trop.

—T'es pas mourant Spencer, je lutte pour ne pas laisser la crainte se faire entendre. Je vais appeler à l'aide.

—Quoi ? Non poupée, sois pas ridicule-, soudainement il s'arrête et un effrayant silence s'en suit.

Je fléchis, me penchant contre la porte.

—Spencer ?

—J'ouvre la porte. Va chercher Evie, l'entends-je soupirer à contrecœur.

Merde. S'il demande de l'aide c'est que ça va mal. Spencer ne demande jamais de l'aide. Spencer est si obsédé par son ego que s'en est malsain et effrayant. Il ne demanderait pas de l'aide sauf s'il en a vraiment besoin.

Oh mon dieu. C'est mauvais.

Mon cœur rate un battement dans ma cage thoracique. Sans un autre mot je me pivote et cours hors de la chambre. Je trébuche devant la porte d'Evie, tabasse presque la porte jusqu'à ce qu'elle réponde, je hurle son prénom à tue-tête à plusieurs reprises. Je sais que je fais un boucan énorme, mais je suis si inquiète pour Spencer que je m'en fiche.

Dionysos (Trilogie Hadès #1.5) [VF]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant