Twelve

692 36 16
                                    

La fumée s'échappa de sa bouche, suivant le vent en dehors de la fenêtre. T/p observait les alentours dans la chambre qu'on lui avait attribuée. Une forêt dense se trouvait devant ses yeux, juste après les terrains d'entrainement.

Elle écrasa la cigarette sur l'appui de fenêtre, soufflant le reste de fumée hors de ses poumons. La vérité est qu'elle détestait fumer, mais elle le faisant quand elle était stressée. Bien sûr, elle les avait reconnu, il n'avait pas changé tant que ça. Et elle se doutait de même qu'ils avaient une idée de qui elle était, mais ils ne devaient pas découvrir. Si Joe l'apprenait... Non, Joe était partit, il ne reviendrait pas avant un moment, elle devait arrêter d'être effrayé.

Il avait tout fait pour qu'elle n'aie plus de faiblesse et pourtant, sa plus grande faiblesse, c'était lui.

Devant lui, elle était comme une enfant qui savait qu'elle avait fait quelques choses de mal. Mais elle ne le montrait pas, sinon il lui ferait tout recommencé. Elle ne devait pas avoir de faiblesses.

Les murs étaient fin, et elle avait entendu la discussion entre ses trois coéquipier. Elle ne savait pas que Miku avait appris son "incident". Elle croyait que personne ne savait. Le fait qu'ils voulaient l'aider lui avait décrocher un petit sourire. Elle les considérait comme des amis mais refusait de le dire, si Joe l'apprenait-

Non. Joe n'apprendra pas. Elle secoua sa tête, essayant de faire partir l'image de cet homme de sa tête. Ses cheveux c/c volant au passage, elle se stoppa net quand quelqu'un frappa à la porte.

T/p: Qui est-ce?

Sa voix était neutre, dénué de n'importe qu'elle émotion. 

Erwin: Erwin... Le major

De l'autre côté de la porte, Erwin tenait l'image en main. Eux deux, jeune. Il voulait que ce soit elle, il devait lui demander. Twelve ne lui suffisait pas, il voulait son prénom.

T/p: Entre.

La porte s'ouvrit dans un grincement tandis que T/p ressortit une cigarette. C'était normal d'être stressé dans une pièce avec... Sa faiblesse?

Elle ouvrit de grand yeux à cette pensée. Elle tenait encore à lui... Et à Levi. Mais elle ne les considérait pas comme des faiblesses. Pas jusqu'à maintenant. Et pourtant, elle comprit qu'ils en étaient une, de faiblesse. Si Joe apprenait leur existan- Non, il fallait qu'elle arrête de penser à lui.

La porte claqua derrière Erwin, la faisant reprendre ses esprits. Il tenait une photographie en main, jouant avec, sûrement à cause du stress. Elle savait ce que c'était, elle en avait une aussi, dans la poche secrète de sa cape.

T/p: Qui a t-il major?

Il déglutit bruyamment. C'était maintenant ou jamais. Il devait savoir.

Erwin: Appeler-moi Erwin.

Il tendit la photo, le bras tremblant, les mains moites.

Erwin: Est-ce que c'est vous?

Elle regarda un moment la photo... Sa faiblesse. 

T/p: Non.

Elle inspira à nouveau la fumée, avant de la laisser s'évader vers l'extérieur.

Erwin: O-oh. Oui. Bien sûr. Je dois m'être trompé, désolé du dérangement.

Au fond, Erwin aurait bien hurlé. De déception? De rage? De tristesse? Il ne savait pas vraiment. Il regarda un moment la c/c dans les yeux, espérant voir quelque chose lui disant qu'elle mentait. Mais elle ne broncha pas. Son regard était vide.

Erwin: Bonne soirée.

Et il sortit. T/p soupira et s'assit sur son appui de fenêtre, penchant la tête vers l'extérieur, si elle lâchait, elle tombait et elle... 

Elle enleva un doigt, puis un autre. Elle n'attendait que ça. Le repos. La fin.

C'est bientôt fini.

Il ne lui suffisait que de lâcher. Ce serait tout. Ce serait la fin. Et elle lâcha.

Elle attendit l'impacte, l'air frottant contre ses membres alors qu'elle se rapprochait du sol, et pourtant rien. Elle rouvrit les yeux doucement, regardant la main qui la retenait.

Maru: Non.

Du plus loin qu'elle s'en souvienne, Maru tenait à elle. Elle détestait tout le monde, les enmerdait jusqu'à ce que, théoriquement, elle ai le droit de les blesser et les torturer. Qu'on s'attaque à elle, ça ne l'avait jamais dérangée, elle savait prendre, elle aimait prendre. Elle aimait avoir mal autant physiquement que sentimentalement. Mais quand on parlait de T/p, son sang ne faisait qu'un tour, elle sautait directement sur la personne. Elle était allé plusieurs fois dans la pièce rouge pour ça... Pour elle.

Et maintenant, elle avait essayé de mourir. Elle se sentait égoïste rien que d'y repenser. 

Maru était assise à terre, plantant une aiguille dans son bras et regardant le sang couler.

Maru: Pourquoi tu as fait ça?

Elle ne releva même pas la tête de son bras sanglant. Pour une fois, elle était calme, elle aurait presque paru normale si on ne la connaissait pas. Seule T/p la connaissait comme ça.

T/p: Je ne prend pas de conseil sur ma stabilité d'une fille qui se plante des aiguilles dans le bras.

Maru: Je regarde juste le sang. Je ne compte pas mourir.

T/p: Je sais. Tu fais ça souvent.

Maru: J'aime bien.

T/p haussa les épaules, regardant la rousse s'amuser. Elle avait un sourire en coin, enfonçant l'aiguille de plus en plus profond dans sa chaire.

Maru: Tu ne m'en avais jamais parlé.

Elle n'avait pas besoin de demander quoi, elle savait ce dont Maru parlait.

T/p: Je n'en voyais pas l'utilité

Maru: Je t'aurais vengée.

T/p: Il t'aurait tué.

Maru: Ca ne m'importe pas.

T/p: Moi si.

Maru sourit un peu plus. Ce serait mentir que de dire que la rousse n'aimait pas sa supérieur. Elle l'adorait. Elle ferait tout pout elle. Elle donnerait tout pour elle. Même sa vie.

Maru: J'aurais quand même voulu savoir.

T/p: On ne sait jamais tout.

Maru haussa les épaules, faisant ruisseler les gouttelettes écarlate le long de son bras en rigolant légèrement.

Maru: Ils semblent te connaitre.

T/p: Pourquoi tu dis ça?

Maru: C'est Miku qui l'a dit. Dans leur comportement ça se voit... Il parait.

T/p: C'est une longue histoire.

Maru: On a tout notre temps.

T/p souffla et remis une mèche c/c correctement.

T/p: Je n'en ai pas envie.

Maru: Compréhensible. Les souvenirs sont des faiblesses.

T/p s'arrêta net. C'est vrai... Maru avait... Raison?

Maru: Je pense que tu as besoin de dormir. Alors dors. C'est un ordre. Bonne nuit.

T/p: C'est moi qui donne les ord-

Maru avait claquer la porte, laissant quelques gouttes de sang sur le sol. T/p soupira et se coucha dans son lit. Au fond, Maru avait raison, elle avait besoin de dormir.


Amie d'enfance: Levi x Erwin x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant