PDV Aoishi :
Il était assez tôt lorsque j'ouvris les yeux, l'air frais du matin ainsi que les bruits de la nature me réveillaient en douceur ; le sentiment de plénitude que je ressentais à cet instant était juste indescriptible. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes, après avoir émergé, que je me rendis compte que ce cher Helbram était toujours contre moi, les yeux clos, ses bras entourant mon corps. Je rougis et souris nerveusement en réalisant cette position certes embarrassante mais que j'appréciais malgré tout. Son visage apaisé et ses cheveux encore plus en bataille qu'à l'ordinaire, faisaient fondre mon cœur... Je reposai ma tête contre son torse. Après tout j'étais si bien contre lui et je savais très bien que ce moment de douceur était exceptionnel... Je sentais sa poitrine bouger au rythme de sa respiration ainsi que son cœur battre à travers elle, son doux parfum m'enveloppant dans une bulle de bonheur et de tendresse, une bulle que je refusai de quitter.
Le temps passait lentement, mon regard posé sur les quelques fleurs ici et là qui étaient doucement remuées par le vent qui se faufilait à travers elles. J'étais toujours là, à me laisser bercer par les bras de l'elfe lorsque je sentis un nouveau mouvement tout près de moi. Je dirigeai mon regard vers Helbram qui comme je le pensai, se réveillait péniblement.
"Bonjour Helbram..."
En entendant mes mots il ouvrit lentement ses yeux, me laissant retrouver la magnifique couleur émeraude qui les animait. Il posa enfin son regard sur moi, il ne semblait pas déstabilisé par la position dans laquelle nous étions, bien au contraire.
"Tu as vraiment passé la nuit ici...? Me demanda-t-il en souriant malicieusement, sa voix était encore faible et remplie de fatigue.
- J'en ai bien peur... Lui répondis-je ironiquement.
- Excuse-moi si cela t'as embarrassé... Lorsque tu t'es blottie contre moi, je n'ai pas m'empêcher de te garder dans mes bras... Ses joues commençaient tout juste à rougir.
- Il n'y a rien de mal enfin. Et puis ce n'est pas si désagréable de dormir de la sorte, surtout en compagnie de quelqu'un qui nous ai cher..
- Oh... Je vois..."
Helbram détourna son regard du mien pour se concentrer sur l'horizon qui apparaissait peu à peu face à nous. La magnifique végétation de la Forêt du Roi des Fées reprenait progressivement ses couleurs douces et verdoyantes, l'elfe semblait émerveillé par ce spectacle ; ce qui n'était pas mon cas. J'avais conscience de la beauté des évènements qui se déroulaient juste devant nous mais je continuais de l'observer longuement, je pouvais enfin admirer ses beaux yeux émeraudes qui avaient le don de m'envouter en toutes circonstances. Qu'est-ce que j'aimais me plonger dans ces derniers et m'y perdre pendant de longues minutes, analyser leurs moindres recoins et contempler mon reflet dans leur éclat si doux et intense à la fois. Leur éclatante couleur verte ainsi que toutes les merveilleuses nuances qui y dansaient m'offraient un féerie d'une beauté supérieur à tout ce qui me fut donné de voir. La lumière qui s'y baladait librement ne faisait qu'accentuer ce spectacle verdoyant qui continuait de monopoliser mon esprit encore et encore. Ses traits, son expression, son regard, tous étaient d'une délicatesse digne de l'elfe qu'il était. Mais je pouvais également y voir une sorte masculinité que je ne retrouvais pas chez ses autres compagnons. Toutes ces caractéristiques lui donnaient un charme saisissant qui, je devais bien l'admettre, m'avait captivé, que dis-je, m'avait séduite dès les premiers instants. Qui aurait bien pu imaginer qu'un elfe m'aurait autant fait chavirer ? Qu'il aurait hanté mes pensées à ce point ? Qu'il m'aurait rendu si heureuse rien que par sa présence... J'ignorais ce qu'il éprouvait exactement pour moi mais je n'en avais que faire. Je me fichais bien de savoir si mes sentiments étaient réciproque ou non. Tout ce que je voulais c'était être auprès de lui, partager des dizaines, des centaines, des milliers de doux moments de complicité et de tendresse à ses côtés, de voir son sourire, de l'entendre rire... A cet instant, je mourrais d'envie de lui avouer tous ces sentiments trop lourds et conséquents pour mon cœur, lui hurler mon amour quitte à ce que toute la forêt l'entende, lui dire tous ces mots plein de passion dignes des plus grandes littératures romantiques. Et puis toutes ces idées charnelles qui surgissaient dans mon esprit lorsque j'étais tout près de lui, de son corps ; tout comme ces papillons dans mon ventre qui ne cessaient de virevolter en moi lorsque son regard si délicat mais puissant croisait le mien qui paraissait alors si chétif... Je devais me rendre à l'évidence, cette envie presque irrésistible de le submerger de baisers, de caresses et de mots doux, s'intensifiaient encore et encore. Sentir sa chaleur corporelle et son parfum dont je raffolais au plus près de moi et me laisser emporter par ce péché pourtant si bon. Et pourtant, j'avais parfaitement conscience des risques d'avoir de telles fantaisies en tête en sachant que certains individus vivant ici auraient pu déceler ces pensées torrides mais pourtant pleine de désir et d'amour.
J'étais définitivement tombée amoureuse.
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Pierre Bleue
Fiksi PenggemarDepuis son plus jeune âge, Aoishi possède une soif de connaissances et d'aventures infaillibles. Petite fille espiègle et malicieuse elle dévorait les histoires merveilleuses et fantastiques que lui contait sa défunte mère. C'est à la mort de celle...