Chapitre 22

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Lorsqu'elle se réveilla elle eut l'impression d'être passé dans un broyeur. Son corps n'était que souffrance et en même temps elle n'arrivait pas à se rattacher à la réalité. Plus elle revenait à elle, plus elle semblait avoir du mal à respirer. Elle entendait avec peine de vagues sons mais ne parvenait qu'à se concentrer sur la douleur. Celle de chaque parcelle de sa peau qu'il avait touché, de son bas-ventre plus associable à de la viande haché qu'à un organe viable. Elle sentit des larmes perler le long de ses joues en même temps que sa respiration n'arrivait plus à se faire.

– Ikkaku!

– Shiru, donne-moi la sonde d'intubation.

– Mais, avec sa gorge...

– Ne discute pas! Il vaut mieux qu'elle ne puisse plus parler que plus respirer.

Se laissant convaincre, il donna le matériel à son supérieur.

La jeune femme avait été énormément blessée, surtout au niveau de la tête et des côtes. Le reste n'était que bleu et petites plaies. Après s'être occupé de sa femme, le chirurgien de la mort avait accourut dans son laboratoire avec le deuxième médecin de bord pour soigner la deuxième femme ayant fait partie de l'équipage. Cela faisait presque une heure qu'ils s'occupaient chacun des parties les plus touchées de sa personne, lorsqu'elle avait commencé à se réveiller. Une bonne et une mauvaise chose, puisqu'elle montrait des signes d'insuffisance respiratoire.

– Ikkaku, ça va pas être agréable, la prévint son médecin, mais tu respireras mieux après.

L'insertion du tube respiratoire dans sa trachée la fit serrer les poings et verser plus de larmes. Ce n'est que lorsque de l'aire parvint à ses poumons qu'elle se calma un peu.

– On a presque fini. On va te rendormir pour que tu ne souffres plus.

Lorsqu'il lui injecta le produit, elle venait juste d'ouvrir les yeux.

***

Law soupira. Depuis qu'il avait appris la disparition d'Anna, c'était la première fois qu'il prenait une vraie pause sans trop stresser. Même si Anna était encore endormie et qu'Ikkaku représentait un danger potentiel pour l'équipage, il se sentait plutôt calme. Il le resta jusqu'à ce que Shiru lui apporte les résultats d'Anna.

À la vue de son expression froide, il n'était rien ressorti de bon des derniers examens qu'ils avaient faits. Après sa propre interprétation, il passa ses mains sur son visage. Décidément, cette journée était la pire.

Il ordonna à Shiru de veiller Ikkaku, avec ordre de le prévenir dès son réveil. Lui s'occupait de sa femme. Assis à coté de son lit, il attendait qu'elle se réveille pour discuter très sérieusement de son état de santé. Sa main tenant la sienne, il se perdit dans ses réflexions. Ce n'est que lorsqu'il sentit une pression sur sa paume qu'il leva la tête vers sa compagne. Le fin sourire qui illuminait encore son visage le poussa à aller la prendre dans ses bras.

– Anna, comment tu te sens?

– Assommée, répondit-elle avec fatigue et lenteur.

– Les sédatifs sont encore très présents dans ton corps, ça te passera.

– Comment va Ikkaku? J'ai pas rêvé de tout ce qu'il s'est passé, n'est-ce pas?

– Tu n'as pas rêvé, la rassura-t-il avec un faible sourire. Elle va s'en sortir.

Il fit une courte pause avant d'effacer son sourire et de prendre une expression on ne peut plus sérieuse.

– Anna, il faut qu'on parle très sérieusement de l'avancé de ta maladie.

Maman, papa veut que je tue des gens !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant