Chapitre 26

174 16 34
                                    

– Bonhomme?

– Te vexes pas, capitaine, mais ton fils n'ayant toujours pas de nom, on l'a surnommé comme ça.

– Ça ne me vexe pas. Je préférais attendre qu'Anna se réveille pour lui demander si elle avait une idée de prénom.

– Vous auriez put en parler plus tôt.

– Quand exactement, Shiru? Grogna le père du garçon qu'ils examinaient.

– Capitaine, allez vous coucher, vous devenez nerveux.

Avant qu'il ne puisse répliquer d'une quelconque manière, Shiru le convainquit en trois mots.

– Crise de sang.

– On fini le contrôle, affirma Law, et je te laisse les commendes de l'infirmerie.

Le second médecin de bord hocha la tête. Il savait à quel point son supérieur était effrayé à l'idée de faire du mal sans s'en rendre compte à ceux à qui il tenait.

– Au faite, capitaine, tu comptes toujours réveiller Anna aujourd'hui.

– En début d'après-midi.

***

Un gémissement étouffé le fit se redresser sur son siège. Elle se réveillait enfin, les yeux très cernés et toujours intubée, après avoir passé une semaine dans le comas.

– Hey, Anna.

Il passa doucement et affectueusement sa main sur son front. Il entra doucement dans son champs de vision et lui sourit. Elle était visiblement épuisée et souffrante, mais son visage se décrispa un peu pour s'appuyer légèrement contre la main de son compagnon.

– Je suis désolé, mais tu resteras encore sous intubation un moment. Tes poumons sont encore trop faible pour que tu respires seul.

Elle hocha la tête au possible.

– Anna, je t'ai mis une semaine en comas artificiel pour laissé à ton corps de temps de se réparer sans que tu ne souffres trop. J'ai aussi commencé la chimio, tes derniers résultats me laisse plus qu'optimiste.

Il lui caressa doucement le front. Elle papillonnait.

– Anna, est-ce que tu peux serrer ma main?

Il sentit une pression dans celle qu'il tenait.

– Bien, pour que tu évites de bouger la tête, tu vas plutôt me serrer la main. Une fois pour oui et deux fois pour non. Bien. Tu veux que j'augmente ta morphine? Je le fais tout de suite, ma chérie. Tu te sentiras peut-être un peu plus vaseuse et fatiguée. Tu vas aussi certainement te rendormir. Ne t'inquiète pas, il y aura toujours quelqu'un avec toi, même si ça ne sera pas forcément moi.

Lorsqu'elle lui serra la main, il alla poser un baisé sur son front. Il allait la laisser se rendormir, mais elle lui serra longuement la main. Elle avait mal? Oui, mais ce n'est pas ce qu'elle cherchait à exprimer. Quelque chose de plus complexe et non binaire à dire? Certainement.

Il lâcha sa main et elle fit difficilement un geste d'écriture. Il posa un calepin sous sa main droite et glissa doucement un crayon entre ses doigts. Lentement et un peu gauchement, elle marqua ce qui la tracassait: «bébé». Il aurait dû s'en douter.

– Je préférerais qu'on en reparle plus tard, lorsque tu seras plus en forme.

Une larme se forma au coin de ses yeux.

– Non, Anna, je t'en prie, ne pleure pas. Il a bien tenu le coup jusqu'à maintenant. Mais il est très faible. Je ne te cache pas que son espérance de vie est encore basse, mais elle s'allonge avec les heures. S'il te plaît, ne te fais pas encore de mauvais sang pour lui. Notre bonhomme s'en tire très bien, et toi aussi. Commence par penser à toi. Quand tu seras de nouveau assez en forme tu pourras t'inquiéter pour notre fils.

Maman, papa veut que je tue des gens !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant