Chapitre 7

8 2 0
                                    




Alexander


Que du bonheur...

Lumières aveuglantes, musique qui bousille les tympans, alcool qui coule à flot, filles faussement enjouées et artificiellement jolies. Un club. Un samedi soir. Normal. Mon groupe de potes, mon cousin et moi avons débarqué, comme toutes les semaines vers minuit. L'heure du crime ? Non, en fait, l'heure de se lâcher. Surtout eux. L'alcool, la coke, l'herbe, tout ça fait perdre le contrôle. Et moi, je ne peux pas, je ne veux pas. Je suis le bon samaritain qui va les mettre dans un taxi ou les raccompagner à la fin de la nuit.

Par contre, je ne crache pas sur une nana avenante et facile pour relâcher la pression par le sexe. Le D.J. vient de démarrer Sweet Dreams de Sound of Legend. Les basses remontent le long de ma colonne vertébrale et font battre mon cœur plus fort. Nous sommes dans notre carré VIP habituel.

Assis sur une banquette en cuir noir qui a vu des jours meilleurs, le seul verre de whisky que je vais m'autoriser ce soir dans la main gauche, je tape en rythme de la droite sur ma cuisse. Une femme aux longs cheveux blonds, qui nous observe depuis un moment, prend ça comme une invitation. Elle s'approche et pose son cul sur mes genoux. Parfait. Par réflexe, je pose ma main sur sa taille. Elle glousse. Super, j'ai hérité d'une dinde. On s'en fout. De toute façon, elles cherchent toutes la même chose. Un petit coup vite fait entre deux portes. Je ne vais pas m'en plaindre. Je ne suis pas là pour faire dans le romantisme.

— Hey Alex ! T'as déjà décroché un ticket ? me crie Paul au dessus de la musique. Sans effort, t'es trop fort, mec !

— Je crois bien mon pote, rétorqué-je.

Paul et Mark cognent leurs poing. La blonde remue des fesses en musique. On parle d'elle. Elle est flattée. Elle se retourne en souriant.

— Tu danses ? me demande t-elle à l'oreille, son dos nu collé à mon torse.

— Non. Je ne danse pas. Pas sur la piste. Par contre, tu peux me faire une petite danse privée là bas.

J'indique du menton le coin sombre au fond de notre section.

— Ok, me répond-elle spontanément.

Elle se lève pendant que je pose mon verre sur la table basse. J'attrape sa main et l'entraîne avec moi vers le fond de la salle. Je la coince contre le mur et la regarde vraiment pour la première fois dans la pénombre subtilement zébrée par les lumières d'un stroboscope. Son maquillage appuyé ne la met pas particulièrement en valeur. Ses faux cils gorgés de mascara et les traits noirs autour de ses yeux la font ressembler à une version kitsch de Cléopâtre. Ses lèvres artificiellement pulpeuses sont couvertes d'un rose fuchsia épais. Mais, je m'en balance. Je ne vais pas l'embrasser. Son décolleté ne cache rien et ses jambes sont nues. En libre service.

— Maintenant tu peux danser, lui intimé-je.

Elle passe ses bras autour de mon cou tout en se déhanchant au rythme de Not So Bad. Ses yeux papillonnent. Elle doit croire que ça m'excite. Sa main droite parée d'ongles roses descend sans subtilité le long de ma chemise blanche jusqu'aux boutons de mon jean. Elle défait le premier de deux doigts. Une vraie pro. Elle continue de balancer doucement ses hanches de gauche à droite, ses seins accompagnent le mouvement. Un deuxième, puis un troisième bouton. Sa main accède à ma queue qui durcit par anticipation. C'est mécanique. Aucun sentiment là-dedans. Elle me caresse au dessus du caleçon.

— Je peux ? se sent-elle obligée de demander.

— Fais toi plaisir Baby, dis-je d'une voix rauque.


À suivre...

Un Ange en CadeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant