Chapitre 10

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Clarke était assise dans la grosse berline noire aux vitres teintées du jeune homme qui lui offrit gentiment de la ramener. Il parlait et parlait et parlait encore, un vrai moulin à parole, il parlait beaucoup trop. Elle n'en pouvait plus. L'alcool ne faisait doucement plus effet du tout, elle avait un mal de crâne de tous les diables qui n'avait pas l'air de vouloir l'épargner et ce gars n'arrangeait rien. Surtout qu'elle sentait un mal de ventre pointer son nez. Mais elle ne pouvait pas être désagréable avec lui, après tout il la ramenait chez elle et ce qu'il s'est passé avec Lexa ne le regarde en rien.

« Tu vois, c'est comme les gens dans le métro, ils ne peuvent pas s'empêcher de... »

« Désolée, je ne voudrais pas te couper dans ta tirade mais j'habite juste ici. Là. » Elle montra son immeuble du doigt.

« Très bien. Je me gare sur le petit parking ici ? Ça te va ? »

« Oui, merci. »

La voiture s'arrêta. Clarke prit son manteau et sa sacoche. Elle ouvrit la portière et au moment où celle-ci allait lui dire au revoir, le jeune homme lui retint le bras.

« Bah, je ne mérite pas un petit bisou quand même ? »

Clarke le regarda et fronça les sourcils, elle n'avait pas besoin de ça maintenant. Il n'attendit pas sa réponse et déjà, il se pencha pour l'embrasser sur les lèvres, ce garçon voulait clairement plus. Quand elle le comprit, elle se recula vivement.

« Désolée, mais c'est non. Tu n'es pas mon type du tout et je ne veux pas de quelqu'un dans ma vie en ce moment. Donc non, je ne vais pas t'embrasser sur la bouche. N'espère même pas. »

« Très bien, comme tu voudras, je respecte ton choix. En tout cas, tu es très jolie et une femme telle que toi ne devrait pas rester célibataire, c'est vraiment du gaspillage. »

« Du gaspillage... bref,  merci de m'avoir raccompagnée. » Cet homme ne savait clairement pas draguer une femme, pensa-t-elle.

« Pas de quoi. A bientôt peut-être. »

« Bonne nuit. »

Elle claqua la portière de la berline noire. La voiture démarra et disparut rapidement dans le noir de la nuit et le faible éclairage des lampadaires du quartier. Elle monta les escaliers jusqu'à son petit appartement, d'un pas rapide. Elle ouvrit sa porte, déposa sa sacoche par terre près du porte-manteau, jeta au loin ses chaussures et alluma la lumière. Tel un zombie, elle s'assit sur son canapé et laissa son dos s'écrouler contre le dossier bien rembourré. C'est alors qu'elle tourna la tête et s'aperçut qu'elle avait laissé sa porte d'entrée grande ouverte. Elle se leva donc pour la fermer et enfin, se rassit au même endroit qu'il y avait quinze secondes. Elle était là, en train de fixer le mur blanc sans aucune décoration, le regard complètement perdu dans le vide. Elle ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer. L'avait-elle vraiment cherché ? Est-ce vraiment qui elle-est en vérité ? Une vraie tempête faisait rage sous son crâne.

[ Pourquoi est-ce que je l'ai... Non, Lexa m'a embrassée ? Est-ce que je suis lesbienne ? Mais non ! C'est elle qui est lesbienne et un baiser ce n'est rien, rien du tout ! J'ai toujours aimé les hommes !... Mon dieu, je ne comprends rien... et ce mal de ventre qui empire... Je veux juste mon lit et dormir tout de suite. ] Pensa-t-elle épuisée.

Clarke ne se sentait pas bien, entre les nausées, les bouffées de chaleur et la boule au ventre. Elle se leva du canapé, prit un grand verre d'eau et rentra dans sa chambre sans même allumer la lumière. Elle jeta ses vêtements sur le sol et sauta sous sa couette, visage contre l'oreiller, bras ballants le long de son corps. Clarke avait peut-être juste besoin d'oublier, oui, oublier... Sa fatigue physique et morale l'emporta dans un profond sommeil salvateur.

Un destin inévitable (Inescapable fate) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant