Les derniers jours d'entraînement sont d'autant plus intenses pour Sania que la pression monte. Elle a atteint un niveau inégalé pour quelqu'un de son âge. Mais elle doute toujours quant au fait de pouvoir gagner le combat. Puis le jour fatidique arrive. La jeune fille et son père se rencontrent sur le camp d'entraînement. Bromir est sur place avec son épée personnelle tandis que Sania utilise celle qui lui est attitrée pour l'entraînement. Ils se retrouvent au centre et entrechoquent leurs armes. La plus grande partie de l'Organisation se trouve autour d'eux. Des rumeurs avaient commencé à s'enflammer lorsque les deux adolescents avaient arrêté de se présenter aux cours. Certains disaient qu'elle se rebellait contre l'autorité de son père, d'autres qu'elle aspirait à prendre sa place. Mais au final, personne, en dehors du Conseil, ne connaît la réelle implication de cette histoire.
La force se ressent en Bromir. Il dégage une prestance impressionnante et intimidante. Sa fille, à côté, semble bien plus faible. Mais son regard montre sa détermination. Elle ne flanchera pas. Pas si près du but. Malec est juste derrière la barrière, à observer chaque instant. Lénia, elle, est assise dans un gradin, inquiète.
Sania fait tournoyer doucement son épée pour s'échauffer un peu plus le poignet. Puisqu'il s'agit d'un combat semi officiel, un arbitre est présent et il fait sonner le gong pour donner le départ. Bromir fait un pas en direction de sa fille qui en fait de même. Aucun d'eux n'ose attaquer en premier. Ils se sont déjà affrontés, mais ce n'était que pour jouer. Cette fois-ci, il y a quelque chose de plus profond. Sania se lance finalement la première. Elle tente un déplacement en avant avec un léger coup d'estoc pour voir comment réagit son père. Celui-ci se met alors en garde et pare le coup. Il décide alors de contre-attaquer. La distance entre eux est courte, ce qui laisse alors à la jeune fille peu de temps pour se décider. Elle fait une roulade sur la gauche et attaque le flanc. Mais son coup ne parvient pas à atteindre sa cible. Le combat s'intensifie. L'un comme l'autre donnent leur maximum mais après une heure, Sania montre les premiers signes de fatigue quand Bromir semble encore frais. Sa mâchoire se crispe. Elle sent qu'elle est en train de perdre. Puis lors d'un mouvement, elle se laisse surprendre et reçoit un coup de pommeau dans les côtes, ce qui la fait reculer violemment. Son souffle est coupé un instant. Bromir lui laisse le temps de se remettre avant de continuer, mais une douleur persiste lorsqu'elle respire. Son épée lui semble beaucoup plus lourde qu'avant. Elle pose sa main là où elle a reçu le choc et elle ressent une vive décharge.
- Est-ce que ça va ?
Bromir s'inquiète sincèrement. Il ne veut pas lui faire de mal non plus.
- Oui. Tout va bien.
Elle se redresse et efface la grimace qui s'affichait. Des côtes cassées ne vont sûrement pas l'aider... Elle reprend tant bien que mal. Le combat se poursuit difficilement jusqu'à ce que l'arbitre annonce une pause. Il demande à ce que la jeune fille soit auscultée pour s'assurer que sa vie ne soit pas en danger. Lorsque le diagnostic tombe, Bromir demande l'arrêt de tout ça.
- Non ! Je veux continuer.
Malec intervient.
- Sania, tu n'es plus en état...
- Je n'abandonnerai pas ! On continue.
Son ton est autoritaire. Lénia la supplie du regard mais rien n'y fait. Bromir essaie de la raisonner, mais elle persiste dans cette voie. Elle ne veut pas baisser les bras maintenant. Tout le monde se résout à faire ce qu'elle demande.
- Ne retient pas tes coups. Si je dois perdre, je veux que ça soit de manière loyale.
- Comme tu voudras...
Le ton de son père est morne. Il est triste de devoir faire ça, mais elle doit aussi assumer la responsabilité de ses décisions. Et il vaut mieux qu'elle le découvre maintenant que trop tard.
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L'Organisation Partie 1 [En pause]
ParanormalAlors que l'Homme s'éloigne de ses croyances pour embrasser une nouvelle religion, les dieux, se sentant trahis, laissent déferler des vagues d'attaques invisibles orchestrées par les démons. Invisibles ? Pas pour tous. Certains voient ce qu'il se p...