Chapitre 7

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          Plusieurs jours sont passés depuis que Sania connaît sa nouvelle condition. Cette information est maintenue secrète pour le moment. Ils doivent d'abord s'assurer que c'est bien ça. Elle en a seulement parlé à Malec, malgré l'interdiction de son père. Mais elle ne pouvait pas le lui cacher... Et Bromir se doutait bien que ça arriverait. Elle reste dans l'expectative le temps de trouver une solution. Et finalement, elle est convoquée par le Conseil. Encore... Elle ne les aura jamais autant vu... Mais cette fois-ci, elle y va seule, Malec étant occupé ailleurs avec Ian. Elle ne se sent pas rassurée face à tout ceux qui semblent la juger. Comme à l'accoutumé, Bromir prend la parole en premier :

— Sania, nous avons fait plusieurs recherches sur ce que j'ai vu. Bien que cela devait initialement rester secret, j'ai été dans l'obligation d'avertir le Conseil. Il se trouve que les caractéristiques transmises soient réelles. Grâce aux archives de l'Organisation, nous avons pu certifier les choses. Tu es, semble-t-il, bien le héro dont parlent les écrits...

— Et qu'est-ce qu'il va se passer par la suite ?

— Eh bien deux possibilités : soit le Gardien te tue et fait sombrer le monde dans les ténèbres car les démons nous submergeront, soit tu tues le Gardien pour tous nous sauver.

— Non.

— Je sais que ce n'est pas ce que tu veux entendre, mais c'est ce qui est écrit. Je ne fais que rapporter ce que nous avons découvert.

— Et pourquoi le Gardien serait problématique ? Avec ses pouvoirs il pourrait tout à fait nous aider à maintenir la paix.

— Sur le principe je suis d'accord. Je ne sais pas pourquoi il faut que le Gardien meurt pour qu'on soit saufs... Je n'ai pas écrit l'histoire de notre monde.

— Je refuse de tuer Malec. On fera les choses autrement. J'ai promis que tout se passerait bien pour lui, je ne compte pas y déroger.

— J'espère que tu as raison... Mais nous ne prendrons pas le moindre risque. Nous levons la surveillance, mais la possibilité qu'il soit enfermé à la première erreur ne change pas.
Sania hoche la tête. C'est déjà ça de gagné.

— Bien. Maintenant, pour ce qui est du développement de ta force, il faut une solution pour que tu puisses t'entraîner. Nous ne savons pas comment cela se développe. Il faudra donc que tu trouves par toi-même. Si tu as besoin de quoi que ce soit, fais-le nous savoir.

— Et Malec ? Peut-il travailler sur ses pouvoirs ?

— C'est hors de question. Moins il sait les utiliser, moins nous sommes en danger.

— Je ne suis pas d'accord. Il faut que nous lui fassions confiance. C'est la seule solution pour que nous puissions l'avoir de notre côté.

Le Conseil commence à s'affoler. Ils parlent entre eux, offusqués qu'elle remette en cause la décision prise et qu'elle pense ne serait-ce qu'une seconde à aider ce potentiel futur traître. Sania les trouve décidément exaspérants en ce moment... Bromir, lui, ne quitte pas sa fille des yeux, et fait abstraction de ce qui l'entoure. Il la sonde du regard. Lénia, qui était restée à observer jusque-là, pose alors sa main sur l'épaule de son époux. Une légère pression de ces doigts lui fait comprendre les choses sans qu'il n'ait à tourner la tête.

— C'est d'accord.

Le silence s'abat sur la pièce avant qu'une vague de mécontentement et de contestation ne se déferle sur lui. N'y tenant plus, Bromir hausse la voix :

— Ça suffit ! Si Sania dit qu'elle lui fait confiance, qui suis-je pour aller à l'encontre de notre héroïne ?

Tout le monde se regarde, interloqué. Ils n'arrivent pas à admettre le fait qu'elle soit celle qui les sauvera tous. Et surtout, son jeune âge les dérange. Mais elle est en lien directe avec les anciens dieux, et cela les effraie plus que leur chef.

L'Organisation Partie 1 [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant