Bromir court à travers les couloirs. Il n'a pas une minute à perdre. Il se demande encore pourquoi il a décidé de partir pour cette mission. Il savait pourtant que ce n'était pas le moment.
Un cri traverse la demeure.
- Vite, vite, vite. Je te jure que si tu loupes ça tu vas le regretter, se dit-il à lui-même.
Il accélère le pas, l'angoisse au ventre. Il n'aura jamais couru aussi vite de sa vie. Et pourtant dans certaines circonstances, il aurait peut-être fallu... Les murs sombres défilent sur son passage sans qu'il n'ai le temps d'en apprécier les détails. Même les portraits, pourtant immobiles, semblent être bousculés.
- BROMIR ! Où es-tu ?
Un frisson lui parcourt le dos lorsqu'il l'entend prononcer son nom. Il va avoir des problèmes s'il n'arrive pas à temps. Il le sait.
Enfin, la porte sculptée apparaît. Il l'ouvre avec fracas et fait sursauter les personnes présentes dans la pièce. Toutes sauf une. Bien trop occupée pour se préoccuper de ce genre de bruit. Il ne prend pas le temps de refermer la porte derrière lui et entend alors une femme grommeler. Il s'excuse tant bien que mal et se précipite auprès de celle qui l'attendait impatiemment.
- Enfin ! J'ai bien cru que tu n'arriverai jamais.
- Allons Lénia, tu sais bien que rien au monde n'aurait pu m'empêcher d'être là ce jour ! Je serais revenu d'outre-tombe s'il avait fallu.
- Ne parle pas de ça maintenant !
- Oui, oui désolé. Comment te sens-tu ?
- Mal. J'ai l'impression...
Son cri l'empêche de continuer sa phrase. La douleur se ressent sur son visage.
- Ça va aller ma chérie. Allez.
- Allez, allez... J'aimerai bien t'y voir !
- Euh non, merci, sans façon.
- Évidemment...
- Allez, Madame. Une dernière fois et ça devrait être bon. Un dernier effort.
Bromir prend la main de sa femme pour l'encourager. La jeune femme fournit tous les efforts nécessaires pour en finir. Cette sensation d'être déchirée commence à lui être insupportable. Soudain, un nouveau cri retentit. Le soulagement. Alors toutes les personnes autour du couple s'activent pour faire au plus vite. En un rien de temps, Lénia se retrouve avec son enfant dans les bras. Un large sourire s'affiche sur le visage du nouveau père.
- C'est une fille, annonce alors la sage femme.
- Bromir, comment veux-tu l'appeler ?
- Que dirais-tu de Sania ?
- C'est parfait. Sania, bienvenue parmi nous.
Le couple affiche leur bonheur en présentant leur fille à tous ceux qu'ils croisent. Cette enfant est adorée par tous car elle représente le futur de leur groupe. Elle reprendra le flambeau de son père plus tard. Ainsi le voulait la tradition.
La vie reprend rapidement son cours. Lénia, cependant, est moins présente aux réunions. Mais personne ne trouve rien à redire à ça.
La petite Sania grandit entourée par toute l'Organisation. Elle a des précepteurs pour lui donner des cours, différents maîtres pour lui apprendre différents arts de combats, que ce soit à main nue ou avec des armes, et sa famille pour le soutien et l'amour. Bien que cette enfance soit particulière, elle est heureuse.
Son père part souvent en mission. Elle ne sait pas pourquoi, ni même ce qu'il y fait, mais elle ne s'inquiète jamais car il revient toujours et cela fait partie de son quotidien. Durant ces absences, c'est sa mère qui dirige le groupe. Dans ses yeux d'enfant, Sania trouve ça impressionnant. Elle dit donc à qui veut bien l'entendre que plus tard, elle sera comme sa maman, une dame admirable. Cela fait rire tous ces adultes qui l'entourent mais sa mère, elle, est fière de sa fille et lui affirme sans détour que oui, c'est ce qu'il va se passer.
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L'Organisation Partie 1 [En pause]
ParanormalAlors que l'Homme s'éloigne de ses croyances pour embrasser une nouvelle religion, les dieux, se sentant trahis, laissent déferler des vagues d'attaques invisibles orchestrées par les démons. Invisibles ? Pas pour tous. Certains voient ce qu'il se p...